Culture

L’essayiste Eric Naulleau sort la sulfateuse contre députée Sandrine Rousseau


Dans « La faute à Rousseau », un opus de moins de 150 pages, l’essayiste et journaliste, Eric Naulleau, dresse un portrait peu flatteur de la députée à l’Assemblée nationale, Sandrine Rousseau (Europe-Ecologie-Les Verts). A le suivre, cette dernière est une assoiffée de pouvoir qui n’hésite pas à utiliser le mensonge et la manipulation pour écarter ses adversaires politiques. L’ancien comparse d’Eric Zemmour dans l’émission « On n’est pas couché » (diffusée sur France de 2006 à 2020) cite l’exemple de Julien Bayou que Sandrine Rousseau a exécuté sur un plateau télé en l’accusant, sans preuves, qu’il était un prédateur sexuel. Il décrit une féministe extrémiste qui n’a peur de rien dont l’objectif est de s’emparer de la direction de son parti pour faire triompher ses idées : mettre en place « un inquiétant modèle de société. Il y a du taliban en Sandrine Rousseau, un sectarisme au relent totalitaire. Les talibans détruisent les bouddhas et Sandrine Rousseau soutient la détérioration d’œuvres d’art au nom de la cause écologiste. Il y a une volonté d’éradiquer le passé, au nom d’idéaux contemporains. Tout doit s’effacer devant l’écoféminisme à la Sandrine Rousseau… ».

Depuis longtemps, avec la quasi-majorité des livres dits politiques, pour le monde de l’édition, c’est très simple : soit un responsable de la chose publique déroule un programme que collaboratrices et collaborateurs ont écrit, soit un « ghostwriter » écrit l’(auto)biographie de la personnalité. Une constante : c’est toujours flatteur. Et puis, de temps à autre, surgit un ouvrage mordant, qu’on présente comme pamphlet. C’est le cas avec le tout récent livre d’Eric Naulleau (journaliste, écrivain, homme de radio-télé et tenu longtemps « de gauche » tout en étant très ami avec le très droitier Eric Zemmour), qu’il a simplement titré « La faute à Rousseau ». Précision immédiate : son livre n’a rien à voir avec la chanson que chante Gavroche dans « Les Misérables » de Victor Hugo : « Je suis tombé par terre, / C’est la faute à Voltaire, / Le nez dans le ruisseau, C’est la faute à Rousseau ». Le sujet de cet opuscule de moins de 150 pages ? Sandrine Rousseau, 51 ans, figure d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), députée de la 9ème circonscription de Paris depuis juin 2022…

L’exemple d’une imposture politique et intellectuelle

Naulleau raconte ce qui l’a poussé à s’intéresser au « cas Rousseau » : « Il y a eu un déclic, lorsque j’ai vu à la télévision Madame Rousseau exécuter de sang-froid Julien Bayou, un de ses rivaux politiques. Elle est venue sur un plateau de télévision pour dire tranquillement qu’il était un prédateur, qui poussait les femmes au suicide ». Et de poursuivre : « Elle s’est basée sur une enquête journalistique « vide », avec un dossier qui n’est pas parvenu jusqu’à la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mais Julien Bayou est éliminé du tableau ».

Sandrine Rousseau est le portrait d’une imposture politique et intellectuelle.

Pour l’auteur, aucun doute : « Sandrine Rousseau est le portrait d’une imposture politique et intellectuelle ». Et tout le livre est du même ressort : Naulleau utilise la sulfateuse pour, comme Raoul dans « Les Tontons flingueurs », « éparpiller façon puzzle aux quatre coins de Paris »… Voilà la militante verte prévenue.

Usage du mensonge et de la manipulation

Avec la même verve qu’on lui avait connue quand, avec son ami Pierre Jourde, il avait atomisé dans un livre les « vaches sacrées » du petit monde littéraire français, Naulleau pointe quelques hauts faits d’une femme politique qui, selon lui, manie parfaitement « une habitude d’user du mensonge, de la manipulation, pour un carriérisme impitoyable » et qui sait trouver, dans les médias, des relais très tolérants parce que le moindre de ses propos est l’assurance de faire le buzz…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au hasard de la lecture du pamphlet de Naulleau qui ne craint pas d’user aussi de la mauvaise foi, on relève : « Sandrine Rousseau désarmerait jusqu’au plus aguerri des rhétoriciens, jusqu’au plus chevronné des contradicteurs par sa manière de se tenir hors champ du réel. Aucune règle commune, aucune loi ne s’applique à elle, pas même celle de la pesanteur, la chouchoute des médias séjourne dans une dimension parallèle, dérive sans fin parmi les étoiles dans l’atmosphère allégée de toute responsabilité, à des hauteurs vertigineuses dont nul ne songe à la faire redescendre ». Ou encore : « Avec Sandrine Rousseau et ses pareilles, désormais les femmes comptent pour des prudes, des contre-révolutionnaires sexuelles, des liquidatrices de 68 et du 69, des sans-culottes reculottées jusqu’au nombril »

Une assoiffée de pouvoir

Sous ses allures de femme bien mise avec sa chevelure grise bien peignée, selon ses détracteurs, Sandrine Rousseau avance à bride abattue. Elle ne craint aucun obstacle. Ainsi, son idée fixe, c’est la direction du parti EELV. Une première fois en dénonçant le comportement inapproprié du chef du parti alors vice-président de l’Assemblée nationale, elle a tenté d’y accéder, mais en vain : elle s’en est allée. Pour mieux revenir. Et de se présenter à la primaire des écologistes pour désigner le ou la candidat.e à la présidentielle 2022. Elle est arrivée en deuxième position, derrière Yannick Jadot qui la désignera cheffe de sa campagne électorale. Elle ne cessera de lui savonner la planche, il l’écartera avant même le premier tour de l’élection présidentielle…

En 2022, elle a fait tomber Julien Bayou et favoriser l’élection de Marine Tondelier, toute acquise à sa ligne politique. La philosophie « rousseauiste », c’est Sandrine Rousseau qui évoque aussi « l’homme déconstruit », fustige le barbecue symbole de la masculinité primaire, défend la cause féminine mais fait preuve d’une « prudence de gazelle » quand on l’interroge sur le sort des jeunes filles et des femmes en Iran… Et Naulleau, d’en remettre une couche : « Sandrine Rousseau travaille à l’avènement d’un inquiétant modèle de société ».

Les talibans détruisent les bouddhas et Sandrine Rousseau soutient la détérioration d’œuvres d’art au nom de la cause écologiste.

On sent, dans ses mots, que l’auteur pense, mais n’ose pas aller jusqu’à affirmer que le modèle proposé par Sandrine Rousseau est « d’essence totalitaire et, par là-même, dangereux ». Il glisse quand même : « Il y a du taliban en Sandrine Rousseau, un sectarisme au relent totalitaire. Les talibans détruisent les bouddhas et Sandrine Rousseau soutient la détérioration d’œuvres d’art au nom de la cause écologiste. Il y a une volonté d’éradiquer le passé, au nom d’idéaux contemporains. Tout doit s’effacer devant l’écoféminisme à la Sandrine Rousseau… » Avant d’ajouter : « Elle ne s’adresse qu’à une secte de ceux qui sont convaincus mais ne convaincra pas au-delà. Elle amène la gauche dans des impasses radicales et ça fait le jeu du Front National ». Ce sera la faute à Rousseau, dit-il, écrit-il…

Serge Bressan (à Paris)

>« La faute à Rousseau » d’Eric Naulleau. Editions Léo Scheer. 144 pages, 17 euros.


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