Politique

Gabon: malgré un état de santé fragile, Ali Bongo Ondimba est candidat à sa succession


« J’annonce officiellement ici aujourd’hui que je suis candidat. Je sais qu’ensemble, tous ensemble unis, par la volonté de Dieu nous gagnerons ». Ce sont en ces termes que le président sortant Ali Bongo Ondimba s’est exprimé pour annoncer, le 9 juillet, qu’il brigue un troisième mandat pour sa succession à l’élection présidentielle du 26 août prochain devant ses partisans en liesse. Il sera le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG).

Frappé par une attaque vasculaire cérébrale le 24 octobre 2018, longtemps resté en soins intensifs et en observation, le président sortant entend poursuivre son œuvre à la tête du pays. Et pourtant, nombreux sont ceux qui pensaient qu’Ali Bongo Ondimba allait user de la voie de la sagesse pour se reposer et prendre soin de lui. Mais c’est mal connaître celui qui avait succédé à son père, feu Omar Bongo décédé en Espagne en 2009 après presque 30 ans au pouvoir.

Ali Bongo, otage de son entourage

Sur les réseaux sociaux, outre la majeure partie des Gabonais, de nombreux Africains se sont déchaînés sur cette candidature qu’ils trouvent exagérée et dénoncent l’ivresse du pouvoir du clan Bongo. D’autres affirment par ailleurs que ce choix n’est pas l’œuvre d’Ali Bongo, mais de son entourage qui l’a pris en otage.

Lundi matin, 10 juillet, pour se conformer aux exigences de la loi électorale gabonaise, le président Bongo s’est rendu au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) pour la visite médicale. Et par hasard, les médecins qui l’ont examiné ont trouvé Ali Bongo au meilleur de sa forme, ne souffrant de rien et apte à diriger encore pendant un quinquennat le Gabon. Pour rappel, la durée de mandat a été réduite pour passer de 7 à 5 ans lors d’un changement de la Constitution intervenu en avril 2023.

Devant une opposition divisée, le président sortant n’a-t-il pas une chance de se succéder à lui-même après déjà 14 ans au pouvoir ? On espère que les prochaines échéances électorales ne seront pas émaillées de violences comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 2016.

Anani Sossou (correspondant en Afrique de l’Ouest)


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