En décembre dernier, explosait le scandale du Qatargate, que nous avons abondamment suivi dans ces colonnes. Le premier choc passé, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, jurait ses grands dieux que tout allait changer et que les règles éthiques seraient renforcées. En vue de lutter contre la corruption, bien entendu, mais également pour veiller à ce que le lobbying – qui, dans son rôle d’information, est nécessaire à la démocratie – s’exerce selon des règles strictes de transparence. La réalité est tout autre. Ancien Eurodéputé européen, l’Italien Niccolo Rinaldi, est aujourd’hui chef d’unité au Parlement européen. Concrètement, il responsable en chef de l’unité régionale responsable des relations notamment avec des pays de l’Asie centrale (Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan). Mais il sort allègrement de son devoir de réserve pour critiquer le Kazakhstan sur base d’informations reçues notamment d’un parti d’opposition kazakh fondé et dirigé par un ex-banquier kazakh condamné dans son pays pour détournement et visé par la justice au Royaume-Uni. Nous avons soumis le cas de Monsieur Rinaldi à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, son cabinet, après quelques semaines d’attente, nous a fait parvenir une réponse polie, mais succincte que l’on pourrait résumer par une formule simple : « Circulez il n’y a rien à voir ». Tout va donc pour le mieux dans le temple de la démocratie européenne. Pour le mieux ? Vraiment ?
C’est en nous intéressant à l’Asie centrale et, plus particulièrement, au Kazakhstan que nous avons découvert une situation qui nous semble, disons, problématique : celle d’un haut fonctionnaire qui, tout en occupant une fonction qui l’amène à gérer les relations du Parlement européen avec les pays de la région, milite, dans sa vie privée contre les régimes en place. Mais avant d’aller plus loin, il est nécessaire de replacer les choses dans leur contexte.
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