Francorchamps : le GP de F1 en plein été, mais avec une météo d’automne
Nouvelle date, nouveaux horaires, nouvelles courses, nouvelles tribunes : le Grand Prix de F1 de Belgique s’adapte pour convaincre. L’étape belge de la compétition phare du sport automobile se déroulera cette année ce dimanche 30 juillet au lieu de fin août. Le solde de la drache nationale du 21 juillet est bien tombé sur Spa-Francorchamps ces 27 et 28 juillet. La température indique 16 degrés le matin et 20 degrés en journée, vous faisant transpirer sous la pluie, une météo totalement changeante, de la pluie en abondance, le toboggan des Ardennes se fait encore remarquer, mais pas seulement pour les caprices de la météo… La vente de produits dérivés bat son plein et, attention, les prix ont augmenté.
Faut d’abord être courageux pour y accéder : le Tunnel de Cointe est fermé dans le sens vers Chaudfontaine et l’autoroute Verviers-Spa est rétrécie sur une bande à cause de travaux. Bref, les embouteillages assurés, patience, patience, on y arrivera. Les parkings sont convenables, remarquons que certaines allées ont été asphaltées, mais un parking à 45 euros tout proche du circuit, cela reste encore fort onéreux. Un nouveau plan giratoire de circulation a été mis en service, il fonctionne bien, sauf que la police bloque trop longtemps les voies de circulation pour donner la priorité aux véhicules sortant de l’enceinte du circuit par le tunnel passant sous la piste.
Pour le reste, calme et discipline, marcher, toujours marcher, à contre-courant des hordes de hollandais, seule sous la pluie. Le long de passages est certes bien aménagés, mais il n’y a aucun avaloir.
La pluie, l’eau, des composantes indissociables de Francorchamps. La moindre averse et tous les alentours du circuit deviennent des marécages : l’eau coule, recoule, n’est pas absorbée, n’est pas avalée…
Tant les agents de sécurité que les « students » ne sont en mesure de vous renseigner sur les parkings, les entrées et les endroits de passage en fonction des tribunes et des cartes : l’heure est donc à la débrouille.
Timing des courses modifié et une nouveauté
Ce vendredi 28 juillet se déroulent désormais les essais qualificatifs, mais curieusement assez tard, de 17h à 18h, ce qui suppose que tous les spectateurs restent au moins jusqu’à 18h, alors qu’avant la plupart quittaient le circuit après les essais libres du vendredi qui terminaient à 16 h.
Ce samedi le matin, 29 juillet auront lieu les qualifications pour la course-sprint, et en fin de journée se déroulera une vraie course, un mini-GP, certes raccourci, mais avec de vrais compétiteurs. C’est donc une nouveauté, une course le samedi et une plus complète le dimanche ; peu de gens ont été informés de ces modifications.
De nouvelles tribunes
Si les tribunes Silver sont majoritairement non couvertes, certaines tribunes Gold bis ou ter le sont aussi désormais. C’est assez cher payé pour se faire doucher copieusement, mais les localisations de toutes les Gold sont exceptionnelles offrant une magnifique vue sur les courses diverses.
Outre la magnifique tribune de la montée du Raidillon, inaugurée en 2022, deux nouvelles tribunes définitives ornent désormais la descente vers l’Eau Rouge, avec à leurs pieds un espace dit « Bronze » le fameux ticket qui permet d’aller partout tout autour du circuit, mais sans pouvoir accéder au saint des saints, le paddock et la pit-lane.
Un village fort animé avec des produits dérivés aux prix augmentés
Un podium permanent, des DJ, des chanteurs, des animations musicales, une grande roue, des jeux, des lieux à selfies, un concours de mécaniciens devant changer les roues, des photos, des expositions et des magasins, encore et encore. Tout est mis en place pour tenter de rendre l’expérience client agréable et conviviale.
La F1 est un vrai business. La simple casquette, jolie et robuste, est passée de 40 euros à 60 euros. Le splendide Bob de Lando Norris se vend à 70 euros, les polos sont à 90 euros, les chemises à 100 euros, les vestes entre 120 euros et le coupe-vent à 200 euros. Mais les spectateurs ne semblent pas être freinés par l’inflation des prix. On a fait la file toute la journée pour entrer dans le magasin Ferrari. Diverses autres échoppes sont également aménagées aux pieds des principales tribunes. On y découvre notamment des casquettes aux couleurs des écuries (elles sont modifiées chaque année au niveau des couleurs et des inscriptions) qui s’arrachent à une vitesse incroyable.
Succès de l’Horeca
Remarquons d’abord que toutes les canettes de bières sont confisquées à l’entrée (une découverte pour les spectateurs…), de même que les alcools. Probablement que la manœuvre vise à contenter une marque de bière hollandaise qui sponsorise la F1 et qui a exigé d’avoir le monopole. Devant chaque tribune, des espaces de ventes où est proposé un large choix de nourritures, très chères, trop chères… Le principe est de vendre au prix d’une monnaie fictive (coins), obligatoirement 30 coins pour 50 euros, soit 1,666 euros l’unité de coins. Un rapide calcul vous fait découvrir la réalité : une bière revient ainsi à 7 euros, un Coca à 4.50 euros, un burger et un paquet de frites très très peu cuites à 7,85 euros et un sandwich maigre à 5,85 euros. Mais comme tout est affiché en « coins », on ne se rend pas compte qu’une bière à 4,2 coins coûte réellement 7 euros !
Les courses
Des sorties d’automobiles timides sous la pluie, peu de moyens pour évacuer les eaux de pluie, peu de ruissellement, peu de caniveaux autour du circuit, des pilotes restant à couvert dans le stand, pas assez de spectacle à cause de la météo changeante.
Francorchamps restera un circuit mythique : pluie, brouillard, soleil en même temps sur diverses portions du circuit. Tout est possible dans les Fagnes, on change de temps en un quart de seconde. C’est un grand inconvénient qui devait normalement être résolu en avançant le Grand-Prix d’un mois, de fin août à fin juillet, mais la météo n’a pas suivi.
La F1 reste un spectacle très particulier, mais qui revient très cher, le ticket Bronze du vendredi est vendu à 155 euros et le parking éloigné à 20 euros ; ajoutez-y l’Horeca et les frais de remboursement de votre carte de « coins » non utilisés et on se rend compte que l’addition est salée…
Toutefois, l’évènement reste un beau spectacle, une chouette expérience annuelle, un évènement qu’il faut au moins avoir vu une fois dans sa vie.
Heureusement pour oublier tous ces soucis, on s’offre sur le chemin du retour une délicieuse Pizza au centre de Spa, à des prix corrects, dans une ambiance agréable au « Il Sole di Capri », place de l’Hôtel de Ville, avec un peu de chance vous y rencontrerez l’un ou l’autre ancien champion…
Caroline Vanbossel