Ce fut une première dans l’histoire de la presse française. Quarante jours de grève de la quasi-totalité (98%) de la rédaction et Le Journal du Dimanche (le JDD) absent des kiosques à six reprises depuis le 22 juin 2023. Ce lundi 31 juillet tard dans la soirée, la rédaction et la direction ont trouvé un accord, synonyme de fin de la grève. Le lendemain mardi 1er aout, prenait ses fonctions le nouveau directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune. En arrivant par une porte dérobée dans les locaux du « JDD », il a trouvé une salle de rédaction vide, les journalistes refusant de travailler avec lui. Le matin, « Libération » consacrait sa « Une » à l’événement et titrait « Le jour du saigneur » tandis que « L’Humanité » annonçait : « Avec Geoffroy Lejeune, Bolloré à l’assaut du ‘‘JDD’’ »… Décryptage de l’empire médiatique de l’homme d’affaires français, Vincent Bolloré et de sa stratégie visant à créer un empire médiatique au service d’une idéologie politique.
Bien sûr, Geoffroy Lejeune, 35 ans, né en Avignon, journaliste depuis 2012, se revendiquant « cancre et sale gosse » et d’extrême-droite, a été nommé à la tête de la rédaction du journal dominical par son principal actionnaire, Arnaud Lagardère, 62 ans, PDG de Lagardère News (propriétaire également d’Europe 1 et de Paris-Match). Mais dès l’annonce de la nomination du nouveau directeur des rédactions du JDD, la rédaction y a vu une provocation de l’héritier Lagardère qui ne craignait pas d’affirmer : « Geoffroy est un talent brut du journalisme français que nous ne pouvions pas laisser passer ». Il faut aussi dire et écrire que Geoffroy Lejeune, dans le PPF (paysage de la presse française), présente un CV pour le moins disruptif : directeur de la rédaction de l’hebdomadaire très conservateur « Valeurs actuelles » à 27 ans ; admirateur proclamé de Vladimir Poutine ; de Michel Houellebecq et d’Eric Zemmour, pourfendeur des Etats-Unis d’Amérique, selon lui, initiateurs de la guerre en Ukraine, chantre de la dénonciation permanente du « grand remplacement » (« Ici, chez nous en France, on ne parle plus français… »).
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