Alors que les opérations de rapatriement des ressortissants français et européens qui le souhaitent s’achèveront ce jeudi et que les chefs d’Etat-major militaires des quinze pays membres de la Cedeao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sont réunis pour trois jours à Abuja (Nigeria) pour mettre au point une riposte commune au coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet, la tension monte autour du Niger. Mais plus globalement, deux des questions qui se posent sont, d’une part, celle des relations entre la France et ses anciennes colonies et, d’autre part, celle de l’évolution de la bande sahélienne qui est désormais (presque), entièrement aux mains de militaires qui vomissent la démocratie, mais échouent à délivrer la sécurité promise. Analyse.
Le tout, quand on est un officier putschiste, n’est pas tant de préparer et de réussir son coup d’Etat. Encore faut-il être en capacité de gérer le pays une fois au pouvoir. Et dans le cas du Niger, rien n’indique que ce soit le cas. On verra ce qu’il en sera.
Certes, le coup d’Etat lui-même s’est déroulé sans effusion de sang et même dans un certain calme : dans la matinée du 26 juillet, on apprenait que la garde présidentielle séquestrait le président Bazoum et ses proches et avait pris le contrôle des bâtiments de la radio-télévision ainsi que des principaux ministères. Suivaient quelques heures de flottement qui voyaient, dans un premier temps, l’état-major de l’armée dénoncer la tentative de prise du pouvoir avant de s’y rallier en fin de journée, au terme de négociations dont on ne sait rien. Mais aucune violence n’était enregistrée et ceux qui ont pu s’entretenir avec Mohamed Bazoum (dont Emmanuel Macron) affirment qu’il est en bonne santé et bien traité.
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