Niger : Brussels Airlines et Air Belgium adaptent leurs opérations face à la fermeture de l’espace aérien
Dans la nuit du 6 au 7 août, le Niger, actuellement en proie à un coup d’État militaire, a décidé, après un ultimatum fixé par les pays voisins d’intervenir militairement, de fermer son espace aérien. Air Belgium, Brussels Airlines et de nombreuses compagnies aériennes doivent s’adapter, avec des temps de trajet supplémentaire pour les vols en provenance et à destination du Sud et de l’Est de l’Afrique.
Le 26 juillet 2023, le Niger, pays d’Afrique de l’Ouest, a été victime d’un putsch militaire : Mohamed Bazoum, son président, et son entourage proche sont retenus au palais présidentiel depuis lors. Le pouvoir est désormais exercé par la junte militaire qui a mis en place un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) présidé par le chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani.
Le 31 juillet, l’ancien pouvoir n’étant pas rétabli, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’exception du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso (dont les dirigeants sont arrivés au pouvoir par un coup d’Etat), a menacé d’en venir aux armes dans un ultimatum d’une semaine « exigeant la libération immédiate du président Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel ».
Dans la nuit du 6 au 7 août, les putschistes ont publié un communiqué qui informe de la fermeture immédiate de l’espace aérien. Ils indiquent que « toute tentative de violation de l’espace aérien entraînera une riposte énergique et instantanée ».
Des temps de vols plus longs
Par conséquent, plusieurs compagnies aériennes, majoritairement européennes, doivent dérouter leurs avions par un autre couloir aérien.Brussels Airlines, où deux avions, en provenance de Yaoundé et de Kinshasa ont atterri inopinément à Barcelone durant la matinée. Leur carburant était insuffisant pour rejoindre en toute sécurité la Belgique. Un autre a également fait demi-tour vers le Burundi.
Lufthansa et sa filiale, Brussels Airlines, surveillent la situation. Brussels Airlines indique cependant que tous les vols africains seront opérés, malgré des temps de vol plus élevées, allant de 1h30 à 3h30 supplémentaires qu’à la normale. Les avions peuvent également se poser sur d’autres aéroports pour refaire le plein de carburant.
Ces restrictions ne concernent pas les vols vers Freetown, Monrovia, Conakry, Dakar et Banjul.
Air Belgium, quant à elle, a dû faire dérouter son vol vers l’Afrique du Sud via un autre couloir aérien. Elle opérait en plus un autre vol dans la région pour Madagascar Airlines, entre Antananarivo et Paris, qui a fait demi-tour. « La situation est complexe pour toutes les compagnies aériennes au vu des fermetures des différents espaces aériens en Afrique, auxquels s’est rajouté récemment le Niger. Air Belgium a déjà revu ses plans de vols pour les routes opérées cette semaine et les semaines à venir afin d’avoir le minimum d’impact sur les passagers », nous a indiqué Air Belgium.
Air France qui a dû aussi dévier quelques vols vers Paris, a pris des plus fortes mesures : alors que Niamey était déjà suspendu depuis plusieurs jours, la compagnie aérienne de l’Hexagone a également suspendu ses vols vers Ouagadougou (Burkina Faso) et Bamako (Mali). Une délégation conjointe des deux pays a par ailleurs été envoyée au Niger, par solidarité pour les putschistes.
Les dirigeants de ses deux pays du Sahel (Burkina Faso, Mali) préviennent que si la Cedeao attaque le Niger, l’action sera considérée comme une déclaration de guerre.
Chez KLM, la sœur batave d’Air France, le vol de Johannesburg vers Schiphol s’est posé à Barcelone et un autre, d’Entebbe, s’est posé à Athènes. British Airways, enfin, a eu trois vols vers le Royaume-Uni qui ont fait demi-tour.
Th. L.