Sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, Vladimir Poutine n’ira pas au sommet des BRICS en Afrique du Sud
Du 22 au 24 août prochain se tiendra à Johannesburg en Afrique du Sud le XVème sommet des BRICS un acronyme qui définit les cinq pays membres de cette organisation composée des cinq grandes puissances émergentes dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, une alternative au G7 qui est un regroupement des pays ayant les économies les plus avancées au monde. Le président russe, Vladimir Poutine, qui était invité à ce sommet, n’y sera finalement pas, il est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Car il est présumé responsable de crimes de guerre en Ukraine pour la déportation d’enfants de zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie. Le principal parti de l’opposition, L’Alliance Démocratique (DA), avait saisi la justice lui demandant « de forcer le gouvernement à s’assurer que M. Poutine soit arrêté et livré à la CPI s’il mettait le pied dans le pays ». Le président français, Emmanuel Macron, n’aurait pas reçu d’invitation pour participer au sommet des BRICS.
Soulagement pour l’Afrique du Sud
« D’un accord mutuel, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine ne participera pas au sommet, mais la fédération y sera représentée par le ministre des Affaires étrangères M. Sergueï Lavrov » avait indiqué la présidence sud-africaine dans un communiqué datant du 19 juillet. Cette décision d’après le communiqué rendu public est le résultat « d’un certain nombre de consultations » mené par le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Arrêter Vladimir Poutine serait une déclaration de guerre à la Russie et menacerait la sécurité, la paix et l’ordre de l’État sud-africain.
Cet accord est un ouf de soulagement pour l’Afrique du Sud qui préside les BRICS et qui a refusé depuis l’invasion russe de l’Ukraine de condamner la Fédération de Russie. Il enlève carrément une épine du pied des autorités sud-africaines, car l’Afrique du Sud étant un pays signataire des accords de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI), le pays hôte se verra dans l’obligation d’arrêter Vladimir Poutine dès lors qu’il aura mis pied sur le sol sud-africain.
L’opposition sud-africaine menace et saisit la justice
Depuis plusieurs semaines, ce dilemme de la présence ou non du président russe au sommet divise la classe politique sud-africaine. Pour Cyril Ramaphosa, « Arrêter Vladimir Poutine serait une déclaration de guerre à la Russie et menacerait la sécurité, la paix et l’ordre de l’État sud-africain » selon des documents publiés, il y a quelques jours, alors que le sujet fait l’objet d’un débat national dans le pays.
Le principal parti de l’opposition L’Alliance Démocratique (DA) a saisi la justice lui demandant « de forcer le gouvernement à s’assurer que M. Poutine soit arrêté et livré à la CPI s’il mettait le pied dans le pays ».
Notons que depuis le 17 mars 2023, la CPI avait émis un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine pour « crime de guerre de déportation d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de l’Ukraine », des accusations que Moscou rejette en bloc.
Après ces moments de tension, le Président Cyril Ramaphosa a rassuré que l’organisation de ce XVème sommet des BRICS sera un grand succès. Le président français, Emmanuel Macron, n’aurait pas reçu d’invitation pour participer au sommet des BRICS.
Anani Sossou, correspondant L-Post en Afrique de l’Ouest