A l’issue des élections présidentielles et législatives du 26 août, le président sortant Ali Bongo a été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel ce mercredi 30 août à 4h du matin. Dans la foulée s’est déroulé un coup d’Etat militaire renversant le régime qui entend poursuivre son règne. Visiblement, les militaires n’entendent plus cautionner les comportements du clan Bongo. Selon nos informations, les résultats de l’élection présidentielle ont été largement favorables au candidat de l’opposition. En France, Albert Ondo Ossa recueille entre 89% et 100% dans différentes villes suite au vote de la diaspora. Au Gabon, des proches du président sortant rapportent que le candidat de l’opposition arrive en tête avec 75-80% des voix. L’annonce du coup d’Etat a été saluée par des cris et des manifestations de joie de la population gabonaise. Le nouveau président serait le général Brice Oligui Nguema, patron, depuis 2020, de la garde républicaine.
Après le Niger, il y a un peu plus d’un mois, c’est le tour du Gabon d’être le théâtre d’un coup d’Etat militaire impliquant une fois encore des responsables de la garde présidentielle. L’intervention des putschistes est une réponse à l’annonce des résultats des élections présidentielles et législatives qui se sont déroulées le samedi 26 août dernier. En effet, ce mercredi 30 août à 4h du matin, les autorités gabonaises ont annoncé la victoire du président sortant, Ali Bongo. Dans la foulée, les militaires sont passés à l’action refusant de cautionner la décision de maintien au pouvoir du président sortant, Ali Bongo, fils de l’ancien président Omar Bongo, décédé en 2009 après 42 ans de règne.
Coup d’Etat pour éviter le chaos
Dans leurs déclarations lues à la télévision d’Etat, Gabon 24, ils précisent avoir décidé de prendre le pouvoir face à la « dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos. Ce jour 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulées. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Toutes les institutions démocratiques sont dissoutes, notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la cour constitutionnelle, le conseil économique social et environnemental, le conseil gabonais des élections. Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité », ont-ils annoncé. Ils affirment vouloir respecter les engagements du pays.
Il faut dire que les élections se sont déroulées dans des conditions rocambolesques. Les autorités gabonaises n’ont pas convié des observateurs internationaux à venir superviser le scrutin pour attester de sa bonne conduite. Par ailleurs, à l’issue des élections, les canaux de communication internationaux ont été coupés et des médias internationaux ont été coupés (RFI, France 24, TV5 Monde). Et ce mercredi à 4h du matin (heure de Bruxelles), le président du Conseil gabonais des élections (CGE) annonce la victoire d’Ali Bongo avec un score de 64,27%, le candidat de l’opposition, le Pr Albert Ondo Ossa aurait recueilli 30,77% des suffrages. Le taux de participation serait de 56,65%.
L’opposant Ossa aurait gagné les élections
Or, selon nos informations, le candidat de l’opposition, Albert Ondo Ossa, aurait largement gagné les élections. En effet, la diaspora qui a voté pour la première fois lui apporté son soutien, en témoignent les résultats (provisoires) recueillis en France. « Il a recueilli 92% des suffrages à Lyon, 96,7% à Marseille, 89% à Bordeaux, 95% à Toulouse et 100% à Montpellier. Au Gabon, les voix en faveur du Pr Ossa oscillent entre 75 et 80% dans plusieurs circonscriptions », nous ont confirmé plusieurs interlocuteurs dont des membres proches du clan de l’ancien président.
Le Pr Ondo Ossa a recueilli 92% des suffrages à Lyon, 96,7% à Marseille, 89% à Bordeaux, 95% à Toulouse et 100% à Montpellier.
La réaction des militaires indiquent donc qu’ils n’ont pas voulu cautionner le trucage des élections gabonaises. Le nouveau président serait le général Brice Oligui Nguema, patron, depuis 2020, de la garde républicaine et proche du clan du président sortant. La famille présidentielle serait en résidence surveillée et la présidence de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo serait en fuite en Turquie. La présidente du Sénat Lucie Milebou-Aubusson aurait été arrêtée. L’annonce du coup d’Etat militaire a été saluée par des cris et de manifestation de joie dans le pays.
La France suit de près l’évolution de la situation
Interrogée sur le putsch en cours au Gabon, la Première ministre française Elisabeth Borne s’est montrée prudente « le gouvernement français suit avec une grande attention la situation ». Ancienne puissance colonisatrice, la France dispose d’une importante base militaire dans le pays.
Peu après l’annonce du coup d’état, le groupe minier français Eramet présent au Gabon depuis 1953 et qui emploie quelques 8000 personnes, indique la suspension de ses activités. « Dès ce matin toutes les opérations de Comilog (spécialisé dans l’exploitation du manganèse) et Setrag (transport ferroviaire) ont été mises à l’arrêt et le trafic ferroviaire a été suspendu » a précisé le groupe qui justifie cette suspension « pour protéger la sécurité de son personnel et l’intégrité de ses installations ».
La Chine, quant à elle et à travers son ministère des affaires étrangères, appelle les militaires au Gabon à « garantir la sécurité du président Ali Bongo ». Petit émirat très riche en pétrole, en bois et en manganèse, le Gabon attise beaucoup de convoitises.
La Chine suit de près l’évolution de la situation au Gabon et appelle les parties concernées à agir dans l’intérêt du peuple gabonais.
Devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin déclare que « La Chine suit de près l’évolution de la situation au Gabon et appelle les parties concernées à agir dans l’intérêt du peuple gabonais […], au retour immédiat à l’ordre normal, et à garantir la sécurité personnelle d’Ali Bongo ».
Au pouvoir depuis 14 ans à la suite de son père qui a régné sans partage sur le Gabon depuis 41 ans, Ali Bongo et son clan ont souvent été accusés de mauvaise gouvernance, de corruption et de dilapidation de deniers publics. Avec le changement de régime qui semble se confirmer au Gabon, on assiste à la fin d’une dynastie, mais celle situation devrait faire réfléchir les pays occidentaux et d’autres présidents en place dans les pays africains.
Ph. Law. & A. S. (correspondant en Afrique de l’Ouest)
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