Société

Les contrôleurs aériens de Skeyes annoncent un préavis de grève

BELGA

Ce mardi soir, 19 septembre, les trois syndicats de Skeyes (ex-Belgocontrol) en front commun ont annoncé un préavis de grève qui se termine le 5 octobre prochain, à cause d’un mécanisme de planification du contrôle de trafic aérien introduit en 2019, qui a expiré début 2023, mais qui est toujours appliqué. Les syndicats de l’organisme de contrôle de l’espace aérien belge dénoncent aussi un système bancal pour faire face à une pénurie de contrôleurs aériens. Si aucun accord n’est trouvé, le front commun pourrait passer à des actions susceptibles de toucher des parties ou à l’entièreté de l’espace aérien belge.

Après la grève des pilotes Ryanair et le préavis de grève des employés de Charleroi Airport, voici que les trois syndicats de Skeyes, le gestionnaire belge du trafic aérien, ont déposé un préavis de grève jusqu’au 5 octobre prochain. En cause, un système de planification des contrôleurs aériens actif depuis 2019 qui pose des problèmes, car un essai d’un an a été planifié, mais a finalement été prolongé avec la crise du Covid, et qui a expiré début 2023.

Le syndicats ACV-Transcom fait remarquer que Skeyes a « finalement accepté de procéder à des ajustements structurels du mécanisme », mais que la direction de la société publique « continue d’abuser » d’un groupe de travail désigné pour progresser dans le domaine et « tourne en rond sans vraiment s’attaquer au problème ».

Réduction d’heures de prestation

La raison des horaires de travail fluctuants est due au manque de personnel, car le management promettait une réduction d’heures de travail (passant de 35 à 32h par semaine et même à 30h à Liège) si suffisamment de nuits étaient effectuées par les contrôleurs aériens concernés. Les employés peuvent donner leurs préférences au niveau du nombre de nuits prestées (32, 36 ou 56 nuits par an en fonction des unités) pour qu’elles soient appliquées à la planification, de même que pour les périodes de vacances, mais qui ne sont souvent pas accordées comme demandées.

Le management veut faire revenir un certain nombre de ses employés dans le système des 35 heures par semaine. Par ailleurs, des nuits de garde sont dans le quota de nuits, sauf que selon nos informations, cela ne serait plus le cas.

Avec la pénurie, Skeyes peut décider que les heures de travail peuvent être adaptées au long de l’année pour faire des heures supplémentaires car selon la direction, les contrôleurs concernés n’ont pas effectué suffisamment de nuits. « Il n’y a pas de mots assez forts pour dire que les heures de travail peuvent changer soudainement à la fin de l’année, sans exception. Tout simplement parce qu’il faut trouver quelques heures de plus à gauche ou à droite pour faire tourner les affaires et combler le manque de personnel. Cela n’existe nulle part ailleurs ! », commente Kurt Callaerts, responsable du secteur maritime-aviation chez ACV-Transcom.

Davantage de flexibilité

Enfin, Skeyes a fait part de sa décision dans un mémo interne récent de prendre uniquement en considération les nuits effectuées en augmentant la flexibilité de ses employés et en créant des heures de travail supplémentaires alors que le gestionnaire a un manque criant de personnel. Pour les syndicats, cette décision « qui n’augure rien de bon » est une provocation à l’égard du personnel, ils estiment qu’elle « a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Si les syndicats et Skeyes n’obtiennent pas d’accord avant le 5 octobre prochain, le préavis pourrait se transformer en grève avec fermeture partielle ou complète de l’espace aérien belge.

Th. L.