LA POLICE BRITANNIQUE SE REBIFFE

Royaume-Uni : grève sans précédent à Scotland Yard derrière des soupçons de racisme et de sexisme systémiques

Les polices britanniques se sont croisés les bras ce dimanche 25 septembre suite à l'inculpation d'un des leurs pour le meurtre d'un jeune Noir de 24 ans. AFP

C’est un mouvement sans précédent qui a touché la police londonienne ce weekend, avec le débrayage de plusieurs centaines de policiers armés. Une situation tellement tendue que l’armée avait été placée en état d’alerte au cas où un incident terroriste se produirait. Mais au-delà de sa motivation immédiate (l’inculpation d’un policier pour meurtre suite à un tir fatal lors d’une intervention), la réaction des policiers londoniens souligne le malaise profond d’une force qui a longtemps été respectée et aimée par la population et qui doit désormais faire face à la méfiance. Il faut dire que de nombreux erreurs ont entraîné des tirs mortels de la part de policiers et qu’un rapport assassin a conclu que 12 % des employées féminines de la Met ont été harcelées ou agressées, et que 33 % ont été victimes de sexisme. Le rapport relevait aussi que les agents issus de minorités ethniques étaient plus susceptibles de faire l'objet de mesures disciplinaires et de quitter la police. Il a renforcé des soupçons de racisme et de sexisme systémiques au sein de la police britannique.

Au moins trois cents officiers armés de la police londonienne ont « déposé les armes », dimanche 24 septembre, dans un mouvement de protestation sans précédent. Leur réaction fait suite à l’inculpation, jeudi 21 septembre, d’un de leurs collègues (uniquement identifié comme « officier NX121 ») pour le meurtre de Chris Kaba, un jeune Noir de 24 ans, abattu en juillet 2022.

Dans la foulée de cette inculpation, la ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a ordonné une enquête interne sur le fonctionnement et les règles d’engagement des unités armées de la police. Elle a reçu le soutien total du Premier ministre Rishi Sunak, mais les deux responsables ont tenu à rendre hommage au dévouement et au « travail exceptionnel » des policiers armés.

Dès le début du mouvement de grève, le ministère de la défense a proposé de mettre en alerte des unités de l’armée au cas où la capitale britannique devrait faire face à un incident terroriste. Les choses sont toutefois rentrées dans l’ordre ce lundi 25 septembre, après que des officiers spécialisés d’autres forces britanniques aient été appelés en renfort et, surtout, qu’un nombre significatif de « grévistes » aient repris le travail. Cet incident, toutefois, met, une fois de plus, en lumière le malaise qui règne dans la police londonienne.

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