Société

Royaume-Uni : grève sans précédent à Scotland Yard derrière des soupçons de racisme et de sexisme systémiques

C’est un mouvement sans précédent qui a touché la police londonienne ce weekend, avec le débrayage de plusieurs centaines de policiers armés. Une situation tellement tendue que l’armée avait été placée en état d’alerte au cas où un incident terroriste se produirait. Mais au-delà de sa motivation immédiate (l’inculpation d’un policier pour meurtre suite à un tir fatal lors d’une intervention), la réaction des policiers londoniens souligne le malaise profond d’une force qui a longtemps été respectée et aimée par la population et qui doit désormais faire face à la méfiance. Il faut dire que de nombreux erreurs ont entraîné des tirs mortels de la part de policiers et qu’un rapport assassin a conclu que 12 % des employées féminines de la Met ont été harcelées ou agressées, et que 33 % ont été victimes de sexisme. Le rapport relevait aussi que les agents issus de minorités ethniques étaient plus susceptibles de faire l'objet de mesures disciplinaires et de quitter la police. Il a renforcé des soupçons de racisme et de sexisme systémiques au sein de la police britannique.

Au moins trois cents officiers armés de la police londonienne ont « déposé les armes », dimanche 24 septembre, dans un mouvement de protestation sans précédent. Leur réaction fait suite à l’inculpation, jeudi 21 septembre, d’un de leurs collègues (uniquement identifié comme « officier NX121 ») pour le meurtre de Chris Kaba, un jeune Noir de 24 ans, abattu en juillet 2022.

Dans la foulée de cette inculpation, la ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a ordonné une enquête interne sur le fonctionnement et les règles d’engagement des unités armées de la police. Elle a reçu le soutien total du Premier ministre Rishi Sunak, mais les deux responsables ont tenu à rendre hommage au dévouement et au « travail exceptionnel » des policiers armés.

Dès le début du mouvement de grève, le ministère de la défense a proposé de mettre en alerte des unités de l’armée au cas où la capitale britannique devrait faire face à un incident terroriste. Les choses sont toutefois rentrées dans l’ordre ce lundi 25 septembre, après que des officiers spécialisés d’autres forces britanniques aient été appelés en renfort et, surtout, qu’un nombre significatif de « grévistes » aient repris le travail. Cet incident, toutefois, met, une fois de plus, en lumière le malaise qui règne dans la police londonienne.

Vous voulez lire la suite de cet article ?

Cet article premium
est réservé à nos abonnés.

Vous êtes déjà abonné ?
Connectez-vous

Pas encore abonné ?
Abonnez-vous
à L Post pour promouvoir la pluralité de la presse. L-Post n’est financé par aucun grand groupe et dépend uniquement des lecteurs. Informer avec rigueur et indépendance a un coût.

Soutenez L Post et le journalisme indépendant : BE85 0689 4115 0106

Recent Posts

  • Société

Australie : au moins 15 morts et 40 blessés dans la plus grave attaque antisémite de l’histoire du pays

Deux hommes vêtus de noir ont ouvert le feu, dimanche 14 décembre 2025, en fin…

4 heures ago
  • Société

L’analphabétisme demeure, chez nous aussi, un enjeu majeur

Entre 15 et 20% des adultes en Belgique francophone, présenteraient, aujourd’hui  encore, un faible niveau…

16 heures ago
  • Développement durable

Sortie du mazout en Wallonie : Techlink appelle à une transition concertée et techniquement maîtrisée

Techlink, la fédération des métiers techniques du bâtiment, rappelle que le secteur CVC (pour Chauffage,…

17 heures ago
  • Société

A Liège, la nouvelle Cité Ecole Vivante dresse un bilan très stimulant de son modèle pédagogique

LIEGE. Alors que l’enseignement secondaire traverse une crise de sens, une initiative liégeoise prouve qu’un…

3 jours ago
  • Société

Il ne peut y avoir de paix durable sans justice internationale pour toutes les victimes de tous les crimes

Ce 11 décembre 2025, Amnesty International a publié un rapport détaillé sur les crimes de…

3 jours ago
  • Economie

L’ex-patronne de l’administration wallonne, Sylvie Marique, devient CEO de la coopérative de travailleurs, Smart Belgique

Environ 6 mois après avoir raté sa reconduction comme secrétaire générale du Service public de…

3 jours ago