L’opération terroriste lancée à l’aube du 7 octobre par le Hamas n’aura pas que des conséquences à court terme. Pour qui connaît Israël et sa doctrine militaire, il est évident que nous nous acheminons vers une offensive terrestre à Gaza. Elle sera probablement massive, son double but étant de faire le plus de mal possible au Hamas (même s’il semble illusoire de le « détruire », comme répètent en boucle les responsables israéliens), mais aussi de libérer le plus d’otages possible. Mais au-delà de la guerre totale qui s’annonce, la direction politique et les responsables sécuritaires israéliens (qu’ils soient à la tête de l’armée ou des services de renseignement) auront des comptes à rendre à leur peuple. Reste une question: quel a été le rôle exact de l’Iran dans la préparation de cette offensive sans précédent ? De la réponse qui y sera apportée dépend la stratégie à moyen terme israélienne.
D’abord, il y a le choc des chiffres. Au moment où nous écrivons, le bilan, côté israélien est d’au moins 600 morts, 2.000 blessés et un minimum une centaine d’otages. Pour donner une idée de l’importance de ces pertes, on rappellera que la guerre de Kippour avait fait 2.800 morts israéliens et environ 8.000 blessés, en 19 jours de guerre face à deux armées (syrienne et égyptienne) puissantes et bien équipées.
Autre comparaison : Israël, c’est environ 9,5 millions d’habitants. Si on compare à la France, c’est comme si les attentats du 13 novembre avaient fait plus de 4.200 morts au lieu de 135. Et si on se réfère aux Etats-Unis, le « 09.11 » (attentats du 11 septembre 2001) aurait tué 20.880 personnes et pas 3.000. Voilà qui donne l’échelle du traumatisme du pays.
Comment expliquer que « l’imprenable » poste frontière d’Erez, une véritable forteresse, soit tombé aux mains des terroristes ?
Un immense traumatisme renforcé par l’échec du renseignement et de l’armée
Mais le traumatisme ne tient pas seulement à ce décompte morbide. S’y rajoute la faillite totale de l’appareil sécuritaire israélien. Comment comprendre (et accepter !) que le Hamas ait pu mettre sur pied une opération complexe, avec une préparation qui a certainement duré des mois, si ce n’est même un an ou deux ? Il a fallu former des combattants, assembler les armes (dont plusieurs milliers de missiles), faire des repérages et préparer des plans. Et tout cela à l’insu du Mossad, du Shin Beth (sécurité intérieure) et d’Aman (renseignement militaire), soit l’une des meilleures communautés du renseignement du monde.
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