Politique

François Gemenne : « durant la législature, les Ecolos ont été absents sur les sujets environnementaux sur lesquels on les attendait »

Alors que la Conférence internationale de l’Onu sur les changements climatiques (COP28) se poursuit à Dubaï jusqu’au 12 décembre et que les Verts francophones belges sont l’objet de critiques sur divers sujets (nucléaire, port des signes convictionnels à Anderlecht, scandale de la pollution aux PFAS à Chièvres), nous avons recueilli l’analyse du Belge François Gemenne, membre du GIEC et professeur HEC à Paris. Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations, il est également chercheur qualifié pour le Fonds de la recherche scientifique (FNRS) à l’Université de Liège (ULiège). François Gemenne était proche des Verts français et belges. Il a dirigé le conseil scientifique du candidat d’Europe-Ecologie-les Verts (EELV), Yannick Jadot, lors de la dernière campagne présidentielle de 2022 en France. Il y a quelques années, il a été jeune conseiller au cabinet de l’ancien ministre wallon des Transports et de l’Energie, José Daras (Ecolo). A l’entendre, les Verts français ou belges se sont fourvoyés en route. « Il y a une cassure entre Ecolo Bruxelles et Ecolo Wallonie », analyse-t-il. D'après lui, la question du port des signes convictionnels à Anderlecht illustre cette cassure et comment certains Ecolos sont déconnectés de la réalité. 

En matière de transition énergétique, la solution qui me paraît la plus raisonnable, c’est de faire un mix du nucléaire et des énergies renouvelables.

Le nucléaire revient en force quand on entend les prises de position de nombreux pays à la COP28 à Dubaï. Comment analysez-vous ce retour ?

Sur le nucléaire, la difficulté évidemment, c’est que les capacités de déploiement du nucléaire restent limiter par l’insuffisance du réseau électrique dans de nombreux pays. Financer des réacteurs nucléaires, c’est sexy, financer un réseau d’électricité, c’est moins sexy. Or, sans réseau, pas de nucléaire. Le problème qu’on a dans beaucoup de pays du sud, c’est l’absence de réseaux. Et quand on parle de triplement des capacités du nucléaire dans le monde d’ici 2050 comme l’ont déclaré de nombreux pays à la COP28, c’est qu’on parle surtout, en réalité, d’un sujet pour les pays industrialisés.

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