Royaume-Uni : trois ans après le Brexit, c’est l’échec total selon un sondage
Les Britanniques sont amers trois ans après la sortie de l'Union européenne. Ils ne voient aucune amélioration promise par les responsables polittiques qui les ont emmenés sur cette voie. AFP À l’aube du troisième anniversaire du Brexit, un sondage percutant réalisé par le Guardian dévoile un tableau sombre des Britanniques face aux conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de la moitié des sondés, soit 53%, estiment que le Brexit a nui à l’économie britannique. Cette perception généralisée d’un impact économique négatif se reflète également dans les finances personnelles, où seulement 10% pensent avoir bénéficié de cette décision, tandis que 35% déclarent des répercussions négatives. Le secteur de la santé n’est pas épargné, avec seulement 9% des participants croyant que le Brexit a été bénéfique pour le Service national de santé (NHS). Cela contraste fortement avec les 47% qui voient une détérioration du NHS, malgré les promesses financières associées à la campagne en faveur du Brexit. Par ailleurs, la question cruciale de l’immigration reste au cœur des préoccupations, avec 53% des partisans du Brexit estimant que la sortie de l’UE a entravé la capacité du Royaume-Uni à contrôler les flux migratoires.
Ces statistiques révèlent des opinions teintées d’amertume et de désillusion, remettant en question les promesses initiales des partisans de la sortie de l’Union européenne (UE). Alors que le Brexit était censé ouvrir la voie à un avenir plus prospère et maîtrisé, les chiffres suggèrent que la réalité, à bien des égards, est en décalage avec ces aspirations.
Principaux enseignements
Économie fragilisée : la majorité écrasante de 53% des sondés estime que le Brexit a eu des répercussions néfastes sur l’économie britannique, contredisant ainsi les assurances pré-Brexit de croissance économique.
Impacts financiers individuels : seulement 10% des répondants pensent que leur situation financière personnelle a bénéficié du Brexit, tandis que 35% déclarent subir des conséquences négatives, illustrant un écart significatif entre les attentes et la réalité.
Déception pour le NHS (National Health service): avec à peine 9% croyant que le Brexit a été bénéfique pour le NHS, près de la moitié (47%) voit une détérioration de ce service, malgré les engagements financiers vantés lors de la campagne pro-Brexit.
Inflation et coût de la vie : les chiffres frappent fort avec 63% des participants considérant que le Brexit a contribué à l’inflation et à la crise du coût de la vie, jetant le doute sur les promesses de maintenir les prix bas dans les magasins.
Déficit dans le contrôle de l’immigration : même au sein des partisans du Brexit, une majorité significative (53%) pense que la sortie de l’UE a entravé la capacité du Royaume-Uni à contrôler l’immigration, révélant une préoccupation persistante.
Perspectives d’avenir
L’analyse des données pointe vers une conclusion incontournable : plus de sept ans après le référendum, le Brexit est largement considéré comme un échec. Même parmi ceux qui avaient soutenu la sortie de l’UE, l’enthousiasme initial semble avoir cédé la place à une déception palpable, soulignant les failles dans la communication des avantages anticipés.
Alors que le Brexit dominait autrefois les discussions électorales, le sondage, réalisé auprès de 2.000 électeurs britanniques, suggère un déplacement de l’attention vers des enjeux plus immédiats tels que l’économie et des questions de santé. Le mantra « Get Brexit Done » résonne désormais avec une ironie amère, symbolisant peut-être davantage un désir de tourner la page.
Hamid CHRIET (à Londres)
