GAZA/ISRAEL

Dans une frappe sur Beyrouth, Israël élimine le numéro 2 du Hamas et au moins deux autres hauts responsables terroristes

La frappe israélienne sur ce bâtiment de la banlieue de Beyrouth a fait au mois 6 victimes..AFP

Le numéro deux du Hamas, Salah al-Arouri a été tué mardi en fin de journée, à Beyrouth (Liban), dans une explosion provoquée par une frappe de drone ou des missiles (plusieurs versions circulent). D’autres responsables de l’organisation terroriste sont morts en même temps que lui. Al-Arouri est le plus haut cadre du groupe à être ainsi éliminé. Mais certainement pas le dernier.

C’est en fin de journée, mardi, qu’une puissante explosion a retenti dans les quartiers sud de Beyrouth. Un immeuble venait d’être partiellement soufflé à Dahieyh, un quartier de la banlieue sud de la capitale, zone où le Hezbollah règne en maître incontesté. Les agences de presse libanaises ont rapidement rapporté que plusieurs « responsables du Hamas » avaient perdu la vie dans ce qui s’avérait être une frappe de missiles ou de drones.
Le nom de Salah al-Arouri a commencé à circuler vers dix-neuf locales (dix-huit heures à Bruxelles), bientôt confirmé par des médias proches du groupe terroriste et de son allié local, le Hezbollah avant de l’être par les autorités libanaises. Une demi-heure plus tard, des sources militaires israéliennes (qui ont insisté pour conserver l’anonymat étant donné la sensibilité du sujet et les lois israéliennes sur la censure touchant les opérations militaires) nous confirmaient qu’al-Arouri était bien la personne visée par ce qu’elles qualifiaient d’ « élimination ciblée ».

Les dirigeants israéliens avaient juré non seulement d’éradiquer le Hamas mais également d’éliminer tous ses chefs où qu’ils se trouvent.

« Numéro 2 » du Hamas, cofondateur de sa branche armée

Basé au Liban depuis plusieurs années, Salah al-Arouri, âgé de 57 ans, était le vice-président du Bureau politique du Hamas (donc l'adjoint le plus direct d'Ismail Haniyeh) et avait été l’un des cofondateurs de l'aile militaire du mouvement,  les « Brigades Izzedine Al-Qassam ». Il était également considéré par les services de sécurité israéliens comme le chef des opérations du groupe en Cisjordanie.

On estime généralement que, de par sa haute fonction au sein du Hamas (...), il avait joué un rôle important dans la conception et la préparation des attaques du 7 octobre

En septembre 2015, les États-Unis l’avaient signalé comme « terroriste  spécialement désigné », bloquant tous ses biens et intérêts soumis à la juridiction américaine et interdisant aux citoyens américains d'effectuer des transactions avec lui. Un an auparavant, al-Arouri avait commandité un attentat au cours duquel trois adolescents israéliens avaient été enlevés et assassinés en Cisjordanie. L’un d’eux, Naftali Fraenkel, était un binational  américano-israélien.

L'un des responsables de l'attaque du 7 octobre

On estime généralement que, de par sa haute fonction au sein du Hamas et se trouvant à la charnière de ses branches politique et militaire, il avait joué un rôle important dans la conception et la préparation des attaques du 7 octobre. Et ce d’autant plus qu’une parte des réunions préparatoires de la tuerie, en particulier en présence de dirigeants des Gardiens de la Révolution iraniens s’étaient déroulées à Beyrouth où il résidait.

On se rappellera qu’au lendemain du 7 octobre, les dirigeants israéliens avaient juré non seulement d’éradiquer le Hamas mais également d’éliminer tous ses chefs « où qu’ils se trouvent » y compris ceux vivant à l’étranger. D’autres dirigeants du Hamas ont déjà été tués, depuis cette date mais toujours lors de frappes effectuées et aucun n’ayant l’importance d’al-Arouri. Il est de plus, à ce jour,  le premier être éliminé à l’étranger.

D’autres cadres importants sont morts

Les noms d'autres victimes potentielles de la frappe ont fait surface dans la soirée. On citait ainsi Oussama Hamdan (autre membre du Bureau politique, responsable des relations internationales et représentant du Hamas au Liban), Khalil Al Haya (haut responsable du Hamas à Gaza), Akram Al Ajouri (haut responsable du Jihad islamique de Palestine basé en Syrie) et Zyad Al-Nakhalah (secrétaire général du Jihad islamique de Palestine).
Le Hamas et le Jihad islamique ont immédiatement opposé un démenti formel à ces rumeurs. Toutefois le Hamas a admis que deux cadres supérieurs de son aile militaire, Samir Findi Abou Amer et Azzam al-Aqraa Abou Ammar avaient également péri dans la frappe.

Selon diverses sources, Salah Al-Arouri devait rencontrer le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ce mercredi et était donc sous protection du groupe chiite extrémiste affilié au régime iranien.

Et maintenant, quelle réaction du Hamas, du Hezbollah ou de l’Iran ?

Si la responsabilité israélienne de cette opération ne fait aucun doute, l’Etat hébreu, selon la règle fixée dans ce type de circonstances, n’a émis aucun commentaire officiel.
Des responsables américains ont toutefois confirmé à l’agence Reuters que c’était bien Jérusalem qui avait conçu et réalisé cette « frappe de décapitation » (ndlr: on appelle « frappe de décapitation » les opérations visant à éliminer de hauts responsables militaires, politiques ou terroristes).

Le Hamas a déjà annoncé qu'il « suspendait toutes les négociations relatives aux otages » mais il pourrait aller encore plus loin  et (...) d’exécuter  certains d’entre eux.

La question qui se pose donc désormais est de savoir comment « l’axe de la résistance » (ainsi se baptisent l’Iran, la Syrie, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis du Yémen) réagira au coup particulièrement rude qui vient de lui être porté. Seule certitude : il y aura une réponse et elle sera spectaculaire.

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