Société

Attentat de Trèbes : l’ex-otage sauvée par le lieutenant-colonel Beltrame lui rend hommage dans un livre poignant

Ce devait être une belle journée de printemps à Trèbes. Ce matin du 23 mars 2018, dans cette petite ville d’à peine 6 000 habitants dans l’Aude, à l’est immédiat de Carcassonne, Julie Grand, 40 ans, se rend à son travail : depuis dix-huit mois, elle est hôtesse de caisse au Super U local. Six ans plus tard, elle a décidé de sortir du silence pour raconter cette journée et écrit un livre émouvant, « Sa vie pour la mienne ». Cette journée durant laquelle elle a été prise, sur son lieu de travail, en otage par un terroriste et sauvée par un lieutenant-colonel de gendarmerie qui a pris sa place. Arnaud Beltrame en est mort… Aujourd’hui, 450 rues ou écoles portent le nom d’Arnaud Beltrame, gendarme mort en héros. Ingénieure de formation, Julie Grand vit toujours dans le sud de la France avec son mari et leur fille. Du 22 janvier au 23 février 2024 à la Cour d’assises spéciale de Paris, aura lieu le procès de sept personnes soupçonnées d'avoir aidé, à des degrés divers, l'auteur des attentats de Carcassonne et Trèbes…

Dans la préface de « Sa vie pour la mienne », Henri de Beauregard, avocat à la Cour de Paris, évoque « l’engagement lumineux d’un homme dont le nom est devenu symbole d’héroïsme. Cet homme n’était pas un kamikaze, ni un fanfaron, mais un officier animé d’un désir ardent de servir et d’une force d’âme exceptionnelle. À la pulsion de mort du terroriste, il a opposé son élan de vie. Entre les deux, cette « petite dame qui n’y est pour rien », comme écrasée entre deux mondes, maintenue par l’un, appelée par l’autre ».

Je l’entends distinctement avancer dans ma direction, il entre dans la pièce : Ah ! ben voilà mon otage.

Une otage vivante

Longtemps, la « petite dame qui n’y est pour rien » s’est tenue à distance de la presse et des médias, elle ne souhaitait pas raconter les souffrances psychologiques, l’explosion de sa vie familiale et l’inhumain parcours d’indemnisation des victimes du terrorisme. Elle concédait seulement : « Je suis une otage vivante ». Et puis des rencontres, dont une avec la femme du colonel de gendarmerie, l’ont convaincue que l’heure était venue de raconter. Replonger dans cette journée du 23 mars 2018 dans le Super U de Trèbes…

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