MIGRATION/JUSTICE

Italie : « Les poursuites contre les membres de l’équipage de la Iuventa devraient être abandonnées ! »

Le navire Iuventa. Amnesty

Entre 2016 et 2017, l’équipage de la Iuventa, navire d’une ONG impliqué dans des missions de recherche et de sauvetage en Méditerranée, sauvait plus de 14 000 personnes qui cherchaient à fuir la violence et les conditions de détention atroces qu’elles subissaient en Libye en embarquant sur des bateaux bondés et inadaptés à la navigation en mer. Le navire avait été saisi en août 2017,  le parquet mettant en doute le danger imminent qu’encouraient ces naufragés. La même année, les autorités italiennes ouvraient une enquête sur des membres de l’équipage de la Iuventa. Inculpés d’avoir facilité l’immigration irrégulière depuis la Libye vers l’Italie, en réalité de s’être rendus complices des passeurs, ils risquaient alors jusqu’à 20 ans de prison.  Ce 28 février, le procureur a reconnu que les accusations portées devraient être abandonnées. Le tribunal doit rendre sa décision ce samedi 2 mars.

Aux termes du droit maritime international, tout navire est obligé de porter secours aux personnes en péril en mer. Les poursuites engagées depuis plus de six ans contre l’équipage de la Iuventa et les ONG mises en cause ne tiennent pas compte de ce principe, ni des dispositions du droit international relatives aux droits des personnes réfugiées et migrantes et à la protection des défenseurs des droits humains.  « Les accusations visant ces sauveteurs doivent faire l’objet d’un non-lieu et toutes les poursuites doivent être abandonnées », déclarait déjà en mai 2022 Elisa De Pieri, chercheuse régionale à Amnesty International.

L’humanité doit primer et nous reconnaissons l’intrépidité de l’équipage de la Iuventa.

Plus de 14 000 vies sauvées

Ce jeudi 28 février, le procureur du tribunal  Trapani a demandé l’abandon des poursuites contre tous les membres de l’équipage de la Iuventa et les autres défenseurs des droits humains ayant servi sur les navires de sauvetage gérés par Médecins Sans Frontières et Save the Children. L’équipage de la Iuventa a enduré six ans et demi de procédures judiciaires avec une grâce et une résistance inébranlables. « Nous nous réjouissons de cette bonne nouvelle et sommes heureux de pouvoir espérer que les poursuites judiciaires soient enfin abandonnées », confiait ce jeudi Elisa De Pieri.

Défendant le fait que le navire de la Iuventa a sauvé plus de 14 000 vies, y compris des enfants, et que son équipage l’a fait en respectant le droit de la mer, Amnesty demandait depuis longtemps aux autorités italiennes de ne plus se servir de procédures pénales et d’accusations de facilitation de l’immigration irrégulière pour entraver les opérations de sauvetage.

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