Ce jeudi, Amnesty International (AI), la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), la Ligue des droits humains (LDH) et Vredesactie ont pu obtenir des preuves incontestables de transit par l’aéroport de Liège d’armes exportées vers Israël depuis les États-Unis. Les données récoltées concernent une dizaine de vols ayant transité par Liège entre le 7 novembre 2023 et le 4 mars dernier, rien n’indiquant du reste que le transit d'armes à destination d'Israël par cet aéroport s'est tari après cette date. Rappelons tout de même que Liège Airport ne sert bien ici que de plateforme de transit, comme tant d'autres sites aéroportuaires en Europe et ailleurs... Mais qui sait? La reconnaissance par l'Espagne, la Norvège et l'Irlande d'un Etat palestinien pourraient peut-être bien, à terme, faire bouger les lignes...
Les armes dont il est question sont notamment des composants de munitions – plusieurs dizaines de tonnes – pour des armes légères, des détonateurs et des pièces d'avions de chasse F-35 et F-16. Ces armes ont été transportées par la compagnie aérienne israélienne Challenge Airlines, active depuis des années dans le fret à l’aéroport de Liège. Il est à préciser qu'il ressort des documents consultés par les organisations que les pièces de F-35 ont eu pour destination finale la base aérienne de Nevatim, en Israël et que plusieurs cargaisons sont renseignées comme ayant pour destinataire ou utilisateur final le ministère israélien de la Défense.
Nous sommes choqués par ce qui semble être (...) de l’hypocrisie.
Les autorités wallonnes, principales responsables
« Nous sommes choqués par ce qui semble être au mieux de la négligence et au pire de l’hypocrisie. Alors que depuis des mois les responsables politiques de notre pays s’indignent à juste titre de la catastrophe en cours à Gaza et appellent à un cessez-le-feu, des documents auxquels nous avons pu avoir accès nous apprennent que des dizaines de tonnes de matériel militaire à destination d’Israël ont transité – et transitent peut-être encore – par l’aéroport de Liège », s’indignent les organisations.
Si AI, la CNAPD, la LDH et Vredesactie dénoncent l’incohérence des autorités belges, elles attribuent la responsabilité principale du transit de ces armes aux autorités régionales wallonnes, lesquelles sont compétentes pour la réglementation du transit d’armes sur le territoire de la Région et, donc, à l’aéroport de Liège. Les organisations pointent particulièrement le cadre réglementaire désespérément laxiste concernant le transit d’armes.
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