Société

L’humoriste Guillaume Meurice est officiellement licencié de Radio France


La direction de Radio France a rendu sa décision ce mardi matin, le 11 juin, de licencier le chroniqueur et lhumoriste de France Inter, Guillaume Meurice, suite à ses propos polémiques tenus et répétés sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Alors quune partie de la rédaction de France Inter s’était insurgée contre les sanctions disciplinaires déprises plus tôt à l’encontre de lhumoriste, la présidente de Radio France, Sibyle Veil, justifie le licenciement de Meurice par la persistance de ses propos à l’encontre du Premier ministre israélien et sa déloyauté. Les observateurs attendent la réaction de la Belge, Charline Vanhoenacker, productrice et présentatrice de l’émission « Le Grand Dimanche Soir » à laquelle participait Guillaume Meurice.

En répétant ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Guillaume Meurice a notamment « ignoré l’avertissement quil avait reçu, la mise en garde de lArcom » (le régulateur de l’audiovisuel) et « il ne nous a pas laissé d’autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée », a écrit la patronne de Radio France, Sibyle Veil, dans un message consulté par l’AFP. Cependant, elle assure que la liberté d’expression et l’humour ne sont pas en danger au sein des radios du service public français.

Licenciement pour faute grave

Avant sa mise à pied, les propos de Guillaume Meurice, qui avaient fait polémique en comparant Benjamin Netanyahu à « une sorte de nazi sans prépuce », avaient fait l’objet d’une plainte pour « provocation à la violence et à la haine antisémite » et « injures publiques à caractère antisémite ». Mais fin avril, la justice a classé le dossier sans suite.

Fort de cette décision, le chroniqueur et humoriste avait alors réitéré ses propos à l’encontre du Premier ministre israélien, ce qui lui avait alors valu un évincement de l’antenne jusqu’à ce que la direction de Radio France prenne une décision. Meurice a donc été licencié pour faute grave.

Si sa comparse belge, la productrice de l’émission « Le Grand Dimanche Soir », Charline Vanhoenacker, n’a pas encore publiquement réagi au licenciement de Meurice, elle avait prôné l’apaisement au début de l’affaire en octobre dernier. Elle s’était alors excusée auprès des auditeurs qui avaient pu être blessés par les propos de Meurice, mais avait aussi voulu rappeler que les propos visaient uniquement le Premier ministre israélien et non le peuple juif dans son ensemble. Elle s’était cependant indignée des menaces de mort que le chroniqueur avait subies suite à ses propos.

Un os à ronger d’après Alex Vizorek

Alex Vizorek, ancien collègue de Meurice, avait aussi réagi en novembre dernier dans l’émission « Quelle Époque! » en disant : « Je comprends tous les points de vue. Je comprends les gens qui ont été touchés épidermiquement et presque avec les larmes aux yeux. [] Peut-être que ce n’était pas le bon moment pour faire cette blague, peut-être que ce n’était pas comme ça quil fallait la faire. Mais je pense aussi que ça a été instrumentalisé par les gens qui naimaient dépas France Inter et qui ont trouvé un très bon os à ronger avec cette affaire pour dire regardez ce quon fait avec votre argent. Ce qui est toujours le risque quand on fait de la radio publique ».

Enfin, le reste de l’équipe du « Grand Dimanche Soir » se dit en solidarité avec Meurice, notamment Aymeric Lompret, un autre humoriste de l’émission, qui a annoncé sur ses réseaux quelques minutes après l’annonce du licenciement de Meurice qu’il démissionnait en solidarité : « plus Guillaume = plus Aymeric. Merci pour tout France Inter ».

Réaction des politiques

De son côté, Guillaume Meurice dédie, sur X (ex-Twitter), son licenciement aux politiciens et chroniqueurs d’extrême droite.  Son évincement de la radio publique est éminemment politique et la gauche n’a pas tardé à réagir non plus, avec François Ruffin qui s’est emparé de l’affaire pour en faire un exemple.

En effet, sous la bannière du rassemblement de la gauche avec la formation d’un « front populaire », François Ruffin estime que le cas de Guillaume Meurice illustre les deux réalités politiques qui s’affrontent en ce moment en France. L’affaire Meurice pourrait donc bien transcender le microcosme des médias pour s’inviter dans les débats pour les législatives

L. J.


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