Législatives en France : l’ex-Président François Hollande, est candidat pour contrer le Rassemblement national
Au menu du jour, la surprise de l’ex-chef ! En ce samedi 15 juin, Président de la République de 2012 à 2017, François Hollande, qui fêtera ses 70 printemps le 12 août prochain, a annoncé sa candidature pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains, consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le soir du 9 juin dans la foulée des européennes. C’est à Tulle (Corrèze) où il fut élu député la première fois en 1988 que François Hollande a annoncé sa candidature dans la 1ère circonscription du département, sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP). La coalition disparate a été présenté officiellement deux jours plus tôt, elle réunit des partis de la gauche : Place publique/Parti socialiste (PS), La France Insoumise (LFI), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste (PCF), auxquels se sont joints des associations comme Greenpeace et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA, extrême-gauche). Avant même la création du NFP, lors d’une interview télévisée, l’ancien Président de la République avait confié qu’il s’engagerait « à ma manière, avec une idée fixe : battre le Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen ». La candidature de François Hollande ne fait pas l’unanimité à Tulle et une rumeur le voit déjà à Matignon.
L’ex-Président de la République et ex-Premier secrétaire du PS a assuré qu’il se lançait dans cette bataille électorale sans « perspective personnelle », mais parce que « jamais l’extrême droite n’a été aussi proche du pouvoir depuis la Libération en 1945 ». Il a également précisé qu’il a trois priorités : la France, le progrès et la Corrèze. Et d’ajouter qu’il appelle à revivifier la démocratie, à rétablir l’Impôt sur la fortune (ISF), à revenir sur la réforme des retraites ou encore à redonner « toute sa place à l’école publique qui a été maltraitée ».
Jamais l’extrême droite n’a été aussi proche du pouvoir depuis la Libération en 1945.
Le Nouveau front populaire est déjà menacé
Toutefois, dans ce Nouveau Front Populaire (NFP) qui, durant ce samedi 15 juin, a connu ses premières fissures avec la purge effectuée par Jean-Luc Mélenchon dans les rangs de La France Insoumise (LFI) en écartant les députés sortants (LFI), Alexis Corbière, sa femme (Raquel Garrido) et Danielle Simonnet du scrutin, la candidature de François Hollande a connu quelques soubresauts. Dans un premier temps, la candidature PS dans la 1ère circonscription de Corrèze avait été attribuée à Bernard Combe, le maire de Tulle. Et quand François Hollande a fait savoir qu’il se présentait, la délégation départementale du PS a rejeté sa candidature.
Quelques heures plus tard, c’est la direction parisienne du PS qui validait la candidature de l’ex-Président de la République. Premier Secrétaire du PS, Olivier Faure a assuré ne pas avoir été prévenu de la candidature de François Hollande avant qu’elle ne soit rendue publique…
François Hollande à Matignon ? La rumeur court
Au sein même du NFP, certains voient d’un œil mauvais la candidature de François Hollande et ne manquent pas de rappeler qu’en 2017, avec une cote de popularité affreusement basse (13% d’avis favorables…), il avait renoncé à demander un deuxième mandat présidentiel… De son côté, Bernard Cazeneuve, qui sous sa Présidence fut ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre et qui milite pour une « gauche alternative », avoue « avoir du mal à le comprendre ».
François Hollande n’a qu’à prendre comme suppléant Philippe Poutou !
Quant à Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, il glisse, perfide : « François Hollande n’a qu’à prendre comme suppléant Philippe Poutou ! » Précision : Poutou est une des figures du NPA, parti d’extrême-gauche qui appelle régulièrement à lutter contre la police et qui a applaudi aux massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023…
Dans le petit monde politico-français, court déjà une rumeur : lors d’une récente rencontre à Tulle, le Président de la République Emmanuel Macron aurait poussé la candidature de François Hollande dans une circonscription « gagnable ». Ainsi, l’ancien président serait élu député et Macron le nommerait Premier ministre, au grand dam de Jordan Bardella (RN) et Jean-Luc Mélenchon (NFP) qui, l’un et l’autre, se voient déjà à Matignon dans les habits de chef du gouvernement. Interrogé sur le sujet, François Hollande a répondu : « Je ne me place pas du tout dans une perspective personnelle. J’ai été président de la République, je ne cherche rien pour moi-même ».
Serge Bressan (correspondant à Paris)