EDITO : QUELS ENSEIGNEMENTS DU SECOND TOUR DES LEGISLATIVES ?

Législatives en France : la digue républicaine a fonctionné, mais une nouvelle orientation politique s’impose

Des manifestants brandissent une banderole géante sur laquelle est écrit "La France est le tissu des migrations" lors d'un rassemblement nocturne à la suite des premiers résultats du second tour des élections législatives françaises, place de la République à Paris, le 7 juillet 2024. AFP

Le second tour des législatives a livré ce dimanche 7 juillet ses résultats et même s’ils ne sont pas encore définitifs, la vague du Rassemblement national (RN) a été bien contenue cette fois. Les désistements et les appels à opposer un front républicain aux candidats et aux idées du parti d’extrême droite ont fonctionné. Le parti hériter du Front national n’a donc pas réitéré son exploit du premier tour où il avait récolté près de 30% des voix, il arrive seulement en troisième position derrière le Nouveau front populaire (NFP), la coalition de gauche dominée par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, et le groupe présidentiel Ensemble.

Les résultats de ce dimanche 7 juillet procurent un certain soulagement, mais il convient de tirer des enseignements de ces législatives et de se rendre compte qu’une nouvelle orientation politique s’impose.

Les Français ont donc rejeté le camp des ennemis du vivre ensemble, des partisans de l’exclusion et de la culture de la haine de l’autre. Les résultats de ce dimanche 7 juillet procurent un certain soulagement, mais il convient de tirer des enseignements de ces législatives et de se rendre compte qu’une nouvelle orientation politique s’impose. Les Français ont certes rejeté l’extrême droite, mais cette dernière a bien progressé et pour réduire significativement son influence, les vainqueurs des législatives ont une responsabilité importante. Ils doivent s’employer à mener des réformes de fond pour répondre aux aspirations du peuple français, ils doivent initier des actions qui servent l’intérêt général et celui du peuple.

Il s’agira pour eux d’être véritablement à l’écoute des problèmes de la population, à commencer par une véritable augmentation du pouvoir d’achat de la population, et ne pas se contenter d’asséner que l’économie se porte bien ou que le chômage a baissé. La violence et l’insécurité sont des préoccupations majeures de la population. La classe moyenne est en train de disparaître, elle n’arrive plus à joindre les deux bouts et à peur de sombrer dans la pauvreté. La justice doit être implacable pour les délinquants. Par ailleurs, il ne sert à rien d’avoir un pays qui s’affirme sur la scène internationale comme une nation qui compte si au niveau national, sa population souffre.

Les résultats de ce dimanche 7 juillet envoient aussi un autre message. Les Français ont voté pour une coalition. Aucun parti politique ou alliance ne peut s’arroger le droit de revendiquer le poste de Premier ministre ou la liberté d’appliquer son programme et rien que son programme comme l’affirme avec outrance le « Lider Maximo » de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. C’est ce genre de posture qui ont ruiné son crédit ainsi que celui de celles et ceux qui le soutiennent aveuglément.

Les Français ont voté pour une coalition. Aucun parti politique ou alliance ne peut s’arroger le droit d’appliquer son programme et rien que son programme.

A partir du moment où aucun parti politique n’a la majorité absolue, des compromis s’imposent au sein d’une coalition rassemblant les vainqueurs, mais à condition que chacun accepte de renoncer à des partis de son programme pour le bien de tous les Français. A défaut de s’engager sur cette voie de compromis par égoïsme et ou par excès de confiance, le front républicain de ce dimanche 7 juillet ne durera qu’un été et l’extrême droite reviendra en force. Aucune digue ne pourra l’arrêter lors de la présidentielle de 2027.