Le Gouvernement algérien a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris, « avec effet immédiat », note un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, publié le 30 juillet. Cette réaction intempestive, mais néanmoins prévisible d’Alger intervient suite à la reconnaissance par la France du plan d’autonomie marocain comme « seule base » de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la souveraineté du Maroc.
Alger reproche à l’actuel Gouvernement français d’avoir franchi un pas « qu’aucun autre Gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir » et de l’avoir fait avec « beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles », précise la même source.
Je considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Les autorités algériennes accusent Paris d’avoir, par son geste, bafoué la légalité internationale représentée par les Nations Unies qui appellent à l’autodétermination pour résoudre ce conflit qui dure depuis près de quarante ans.
Paris reconnaît la marocanité du Sahara occidental
Cette décision du gouvernement algérien intervient quelques heures après la diffusion d’un un message adressé par le Président français, Emmanuel Macron, au roi du Maroc, Mohammed VI, dans lequel le chef de l’Elysée formule, de façon claire, la nouvelle position française au sujet de la question sahraouie. « A ce titre, je considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. Aussi, je vous affirme l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour votre Royaume. La France entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international », assure le Président français, Emmanuel Macron.
Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant.
Et de poursuivre : « Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant. Pour la France, celui-ci constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Nombre de commentateurs à Alger redoutent des conséquences désastreuses de cette nouvelle crispation sur l’avenir des relations entre les deux rives, si des gestes d’apaisement ne sont pas lancés. Ainsi, par exemple, la visite historique que le Président algérien avait programmée en automne prochain pour sceller une nouvelle amitié avec Paris, est d’ores et déjà hypothéquée. A noter que pour le même motif, l’Algérie, qui soutient activement, depuis sa création, le Front Polisario qui mène une lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental, avait déjà suspendu le traité d’amitié avec l’Espagne en juin 2022.
A. Madi (à Alger)
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