Ferhat Mehenni, du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) présente son mouvement, le 8 août 2009 à Corte, lors de la première journée des "Ghjurnate internaziunale di Corti", consacrée à la situation économique et aux luttes sociales dans les "territoires sous domination française". Traditionnel rassemblement des indépendantistes corses, le "cru 2009" des Journées internationales de Corte est le premier depuis le regroupement en février, sous la bannière unique de Corsica Libera, des quatre mouvements et groupuscules qui composent le nouveau pôle indépendantiste. AFP PHOTO STEPHAN AGOSTINI (Photo by STEPHAN AGOSTINI / AFP)
Le premier jour de la campagne électorale pour les présidentielles algériennes du 7 septembre qui commençait le 15 août, a été marqué par l’annonce de la saisie d’une importante quantité d’armes au niveau du port de Béjaïa (à 200 kilomètres à l’est d’Alger). Les autorités, représentées par le ministère de la défense nationale, accusent le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK, séparatiste) d’être derrière cette opération visant, selon un communiqué officiel, à saborder les élections par des actions violentes. Si de nombreux commentateurs sur les réseaux sociaux doutent de la version officielle et accusent le pouvoir d’avoir monté un scénario à des fins électoralistes, la traque lancée depuis plus de trois ans contre les partisans de l’indépendance de la Kabylie va s’accentuer.
Ce n’est pas la première fois que ce mouvement autonomiste, né des protestations sanglantes de 2001 en Kabylie et dont l’essentiel des dirigeants vivent en exil, est soupçonné d’ourdir des complots contre l’Etat algérien, et de servir de relais à des forces étrangères, dont notamment le Maroc. En été 2021, des dizaines de militants ou sympathisants du MAK avaient été arrêtés et condamnés à de lourdes peines pour le lynchage à mort d’un jeune volontaire lors des incendies ravageurs ayant frappé la région de Tizi Ouzou. Soupçonné de vouloir, à tout prix, embraser le pays, dans le sillage de la révolte de 2019, dont la Kabylie constituait l’épicentre, le MAK sera dès 2020 classé, avec l’organisation islamiste radicale, Rachad, comme une organisation terroriste.
Réagissant aux lourdes accusations des autorités, le chef de file du MAK, Ferhat Mehenni, a, dans une déclaration publiée le 15 août dernier, jour de l’annonce de la saisie d’armes à Béjaia, dénoncé un « montage grossier des services algériens », tout en se défendant de tout complot. Il a lancé un appel aux pays de l’Union européenne (UE)particulièrement la France à « diligenter leurs propres enquêtes pour en être édifiés ». Dans un autre communiqué, le mouvement kabyle nie toute relation avec les personnes arrêtées en Algérie dans le cadre de cette affaire de trafic d’armes. Or, le principal accusé, Moussa Zaidi, a avoué son appartenance, ainsi que ses acolytes, au MAK.
Election présidentielle et bruit de bottes aux frontières
Cette affaire survient dans un contexte politique particulier : l’élection présidentielle du 7 septembre. Le pouvoir en place mise sur la participation d’un candidat du Front des forces socialistes (FFS), parti à fort ancrage kabyle, à ce scrutin pour briser l’isolement politique de cette région qui profite aux séparatistes du MAK. Le spectre du boycott qui a marqué les présidentielles du 12 décembre 2019 qui ont vu l’élection de l’actuel président Abdelmadjid Tebboune, hante sérieusement les décideurs.
Le président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune, est candidat pour un nouveau mandat à la tête du pays. (Photo par Ludovic MARIN / AFP)
Vues sous un autre angle, ces révélations concernant l’acheminement d’une quantité d’armes aussi importante corroborent les discours politiques qui s’alarment depuis quelques mois, en Algérie, de l’accroissement des menaces venant des pays voisins. En raison de la situation, l’Algérie maintient son armée dans un état d’alerte permanent. L’Algérie plaide pour un apaisement de la situation en Libye après le récent déploiement des troupes du maréchal Khalifa Haftar près de la frontière algéro-libyenne. Dans le même sillage, le Gouvernement algérien croise le fer avec les Emirats arabes unis, qu’il accuse d’entretenir les foyers de tension dans la région, à commencer par la Libye, mais aussi au Soudan et dans les pays du Sahel, et de mener des compagnes de « désinformation » en vueu de déstabiliser le pays.
Le MAK est souvent cité dans la presse pro-gouvernementale algérienne comme étant, entre autres, à la solde de Rabat et, plus récemment, aussi d’Abu Dhabi. Dans un communiqué, le ministère algérien de la Défense nationale accuse clairement les instigateurs de la tentative d’acheminement d’armes depuis la France, de servir « un agenda établi et commandité avec la complicité des services de renseignement étrangers hostiles à l’Algérie ».
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