Politique

Maxime Prévot (Les Engagés) entame formellement sa mission de médiateur royal dès ce lundi 26 août


Nommé médiateur par le roi Philippe pour apaiser les tensions entre les partis politiques impliqués dans les négociations pour former la future coalition fédérale « Arizona », le président des Engagés, invite les futurs partenaires à « transcender les tabous pour œuvrer à une solution commune ». Maxime Prévot entend travailler dans la discrétion pour ramener la confiance entre les 5 partis afin de relancer au plus vite les négociations. Après des observateurs de la vie politique, de nouvelles crises ne sont pas exclues, cependant la volonté des 5 partis (N-VA, CD&V, Vooruit, MR, Les Engagés) d’aller de l’avant devrait prendre le dessus. 

Après avoir laissé passer le week-end pour permettre aux présidents des 5 partis politiques engagés dans les discussions pour former le futur Gouvernement fédéral de souffler, Maxime Prévot prendra son bâton de pèlerin ce lundi 26 août pour démarrer sa mission de médiateur. Il a dix jours pour la mener à bien. Il est attendu chez le Roi le 2 septembre pour un rapport de mission. Elle lui avait été confiée vendredi 23 août par le roi Philippe suite à la démission du formateur Bart De Wever (N-VA) face au rejet de sa dernière proposition sur la taxation des plus-values par le MR.

Transcender les tabous

Samedi 24 août, le président des Engagés a levé un coin de voile sur la façon dont il entend mener sa mission et ce qu’il attend des futurs partenaires. « Tous les partis engagés dans la négociation gouvernementale actuelle sont invités à transcender leurs tabous pour œuvrer à une solution commune. Il ne s’agit pas de se renier. Jamais. Il ne s’agit pas de se défausser. Jamais. Il ne s’agit pas de chercher à abîmer l’autre. Quel intérêt sur le long terme ? Il s’agit de travailler sur ce qui rassemble et permet de faire cause commune, dans le respect de nos sensibilités », a-t-il martelé lors de la journée des familles organisée samedi 24 août à l’Adventure Valley de Durbuy.

Il s’agit de travailler sur ce qui rassemble et permet de faire cause commune, dans le respect de nos sensibilités.

Avant de poursuivre : « il s’agit de prouver que les citoyens ont eu raison de faire une nouvelle fois confiance aux démocrates plutôt qu’aux extrêmes, pour éviter que ce ne soit la dernière fois. Il s’agit de réhabiliter par les choix posés, la noblesse du compromis sans craindre d’être fustigé. J’œuvrerai discrètement mais ardemment, dès lundi, pour que progressivement mais je l’espère sûrement, les conditions de la confiance puissent être à nouveau réunies afin que les négociations antérieures puissent reprendre dans les meilleurs délais ».

Eviter une longue crise

S’en tenant à la ligne qu’il s’est fixée, le président des Engagés s’est d’ailleurs refusé à accorder une quelconque interview aux journalistes et aux chaînes de télévision (RTL-TVi, RTBF, etc.) qui, au regard de l’actualité, suite à la nouvelle mission qui lui a été confiée la veille par le Roi, ont fait le déplacement à Durbuy. « Maxime s’en tiendra à son discours, il ne donnera pas d’interview aujourd’hui », précise-t-on dans l’entourage de Maxime Prévot.

Visiblement, la démission du formateur Bart De Wever est loin d’une petite crise pour le président des Engagés et il entend donc mettre toutes les chances de son côté pour ramener les futurs partenaires autour de la table des négociations. Car précise Maxime Prévot dans son discours, « notre pays ne peut pas se permettre le luxe d’une longue crise. Nous avons, je le disais, collectivement rendez-vous avec la responsabilité ».

Il semble déplorer les fuites dans la presse des résultats des négociations et reconnaît qu’elles compliquent la tâche des participants aux négociations. « (…) Le fait que la plupart des mesures budgétaires envisagées (y compris celles qui n’ont encore fait l’objet d’aucun accord) se retrouvent étalées dans la presse, inévitablement à l’initiative de l’une ou l’autre des formations autour de la table, est de nature à altérer davantage encore cette confiance et compliquer sévèrement la tâche de médiation », a-t-il à la tribune samedi à Durbuy.

Derrière l’image d’un homme politique froid, sec que projette Bart De Wever en public, c’est quelqu’un de très sensible.

A la question de savoir si le président de la N-VA a-t-il démissionné trop vite comme le dit son homologue du MR, Georges-Louis Bouchez, les observateurs de la vie politique avancent leurs explications. « Derrière l’image d’un homme politique froid, sec que projette Bart De Wever en public, c’est quelqu’un de très sensible. Le rejet de sa dernière proposition sur la taxation des plus-values par le MR l’a sérieusement blessé. La fatigue des jours de négociations a probablement aussi joué. Mais il faudra travailler pour ramener la confiance entre les partis », se hasarde un observateur averti de la vie politique belge. « Il y aura évidemment d’autres crises, vous savez, mais il faudra les surmonter. Les 5 partis de l’Arizona ont la volonté de former le futur Gouvernement fédéral, c’est l’essentiel », renchérit un autre.


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