Economie

Mis sous pression sur la scène internationale, AXA se retire de plusieurs banques israéliennes


Le bancassureur français vient d’officialiser son retrait de plusieurs banques israéliennes, accusées de financer des colonies illégales en territoires palestiniens. En effet, AXA s’est progressivement délesté de plus de 20 millions de dollars d’actions, entre fin 2022 et le printemps 2024, dans des banques comme Bank Hapoalim, Israel Discount Bank, et Bank Leumi. Ces dernières figurent sur la liste noire de l’ONU pour leur implication dans les colonies et sont sous le feu de critiques internationales, alimentées par des campagnes de boycott. C’est un rapport commandé au cabinet néerlandais Profundo par l’ONG internationale, Ekō, qui a mis en évidence l’activité des banques épinglées dans les territoires occupés. Ce retrait s’inscrit dans le contexte de la guerre à Gaza et de la chute des investissements étrangers en Israël.

Le 23 août 2024, AXA a annoncé une décision stratégique cruciale : son retrait total de plusieurs banques israéliennes accusées de soutenir le financement des colonies illégales en territoires palestiniens. En effet, entre la fin de l’année 2022 et le printemps 2024, le bancassureur français a procédé à la revente progressive de plus de 20 millions de dollars d’actions détenues dans des banques telles que Bank Hapoalim, Israel Discount Bank et Bank Leumi. Ces établissements financiers, figurant sur une liste noire de l’ONU en raison de leur implication présumée dans le financement des colonies israéliennes en territoires occupés, ont été au centre d’un débat international sur la responsabilité sociale des entreprises.

L’influence des ONG et des campagnes de boycott

La décision d’AXA de se retirer de ces banques est une réponse à la pression croissante de la communauté internationale et d’organisations non gouvernementales. Parmi ces organisations, l’ONG internationale Ekō a joué un rôle déterminant en commandant un rapport détaillé au cabinet néerlandais Profundo. Ce rapport a mis en lumière les liens entre ces banques et le financement des colonies, contribuant ainsi à la mobilisation contre les investissements dans ces institutions. D’après l’ONG, AXA se serait entièrement désengagé de cinq banques israéliennes qui financeraient les colonies tant les zones palestiniennes occupées.

Le rapport a alimenté des campagnes de boycott, qui ont pris de l’ampleur à mesure que le conflit à Gaza s’intensifiait, et ont finalement conduit AXA à prendre cette décision radicale. L’impact de ces pressions ne se limite pas seulement à des considérations éthiques, mais s’étend également aux risques financiers et de réputation pour AXA, dans un contexte où l’opinion publique internationale est de plus en plus attentive aux engagements des entreprises.

Ce retrait marque un changement significatif dans la stratégie d’AXA, qui avait déjà, en 2019, cessé de financer Elbit Systems, une entreprise israélienne spécialisée dans l’armement et fortement critiquée pour ses activités.

Les répercussions économiques en Israël de la guerre à Gaza

Depuis le début du conflit à Gaza, les investissements étrangers en Israël ont chuté de près de 60%, une baisse vertigineuse qui reflète une perte de confiance des investisseurs internationaux face à l’incertitude géopolitique et aux risques associés. Cette chute des investissements est sans précédent depuis la création de l’Etat d’Israël et illustre l’ampleur des défis économiques auxquels le pays est confronté. La suspension en juin 2024 d’un projet de construction d’une usine de fabrication de puces électroniques par Intel, représentant un investissement de 25 milliards de dollars, est un exemple parmi d’autres des conséquences directes de ce climat d’incertitude.

Une tendance mondiale de réévaluation des engagements

La décision d’AXA s’inscrit dans une tendance plus large où les entreprises multinationales réévaluent leurs engagements en Israël, prenant en compte non seulement les risques économiques, mais aussi les enjeux éthiques et la pression de l’opinion publique internationale. Cette dynamique est particulièrement visible dans le secteur financier, où les investisseurs sont de plus en plus sensibles aux risques de réputation liés à des engagements dans des zones de conflit ou de controverses.

Le retrait du bancassureur français pourrait inciter d’autres entreprises à suivre son exemple, ce qui pourrait amplifier le mouvement de désengagement d’acteurs économiques vis-à-vis de l’économie israélienne. Ce phénomène pourrait également s’étendre à d’autres régions du monde où des conflits similaires posent des défis éthiques et financiers aux entreprises internationales.

Hamid CHRIET


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