Jusqu’à quand ? Depuis une cinquantaine de jours et à la suite des élections législatives du 7 juillet dernier, les « affaires courantes » de la France sont assurées par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Depuis une cinquantaine de jours, la France attend le nom de celui ou celle qui va donc succéder à celui qui demeurera le plus jeune Premier ministre de la Vème République… Ainsi, comme pour la proclamation d’un nouveau Pape au Vatican, on attend la fumée blanche qui s’élèvera du Palais de l’Elysée et le message « Habemus primus minister », synonyme de la nomination de l’heureux ou de l’heureuse locataire de Matignon. En attendant, le président de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez vient de torpiller la stratégie du Président Emmanuel Macron que les Français semblent approuver, d’après un sondage. Un parti se réjouit de la situation : le RN.
Ces jours derniers, après des consultations à l’Elysée, le Président de la République, Emmanuel Macron, a glissé qu’il ferait une annonce sous huitaine, pris qu’il est par la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques ce 28 août puis un déplacement officiel en Serbie ce 29 août. On est bien là avec un Emmanuel Macron fidèle à lui-même, « l’optimiste forcené de l’Elysée » comme l’ont surnommé certains « amis ».
L’admirateur de Machiavel
Malheureusement, lui le grand stratège admirateur de Machiavel, il s’est trompé dans ses plans : en dissolvant l’Assemblée nationale au soir des élections européennes, il n’avait pas prévu qu’à l’issue des législatives, aucune force politique n’aurait, à défaut de la majorité absolue (289 sièges), une majorité relative forte. Le Nouveau Front Populaire (NFP, rassemblant les « insoumis » de Jean-Luc Mélenchon, les socialistes, les écologistes et les communistes) forme, avec près de 200 députés, le bloc le plus important, devant Ensemble (Renaissance, Horizons et le Modem) qui soutient Emmanuel Macron, et le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, premier parti en nombre à l’Assemblée…
L’article 8 de la Constitution de la Vème République est très clair : le Président de la République nomme le Premier ministre en veillant à assurer la stabilité du pays.
L’article 8 de la Constitution de la Vème République est très clair : le Président de la République nomme le Premier ministre en veillant à assurer la stabilité du pays. Ce qui, très vite après les législatives, fit dire à Emmanuel Macron : pas question de gouverner avec LFI (La France insoumise) ou le RN… ce qui n’empêcha pas, tout l’été, le NFP, mené par les « Insoumis » mélenchonistes d’exiger du Président qu’il nomme Lucie Castets, haut fonctionnaire à la Mairie de Paris, au poste de Premier ministre. Ce qui eut pour conséquence un joli bras de fer qui s’est conclu dans la soirée de ce 26 août par un communiqué de l’Elysée : il n’y aura pas de gouvernement NFP…
Laurent Wauquiez torpille le plan du Président Macron
Un moment, on envisagea un bloc alliant macronistes et représentants de la droite incarnée par Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine qui imagina même un « pacte législatif ». Tout comme phosphore l’idée d’un arc républicain allant de la gauche modérée (socialistes et écologistes) à la droite de gouvernement…
Il faut que le Président de la République assume ses responsabilités, qu’il nomme un Premier ministre et qu’on sorte de la crise qu’il a provoquée avec la dissolution.
Mais à la mi-journée de ce mercredi 28 août, après une nouvelle consultation à l’Elysée, Laurent Wauquiez y est allé de sa déclaration définitive : « Je déplore un entretien décevant avec Emmanuel Macron. Aucune position nouvelle, pas de véritable projet structuré, pas de vision de ce que serait un programme gouvernemental pour les mois à venir ». Et d’ajouter : « Il faut que le Président de la République assume ses responsabilités, qu’il nomme un Premier ministre et qu’on sorte de la crise qu’il a provoquée avec la dissolution. Il n’y a plus aucune raison maintenant de procrastiner ».
Le matin de ce 28 août, c’est François Ruffin, député ex-LFI, hébergé chez les écologistes, qui, dans un entretien à « Libération » confiait : « Macron croit gagner, il fait perdre le pays ». De son côté, LFI annonçait le dépôt d’une motion de destitution d’Emmanuel Macron dès que l’Assemblée nationale aura repris ses travaux début octobre, et appelait à une grève nationale dans tous les secteurs le 7 septembre, mouvement auquel ne souhaitent pas être associés le Parti socialiste, les Ecologistes et même le syndicat CGT… Y aurait-il là l’esquisse d’un prochain éclatement du NFP, ce sur quoi a toujours misé Emmanuel Macron.
Que disent les Français ?
Si, selon un sondage révélé ce 28 août, 55% des Français commencent à s’impatienter, 56% comprennent la décision d’Emmanuel Macron de ne pas nommer un gouvernement NFP et un Français sur deux est favorable à un gouvernement allant de la gauche (sans LFI) à LR (Les Républicains, droite). L’ancien Président de la République (2012-2017), François Hollande, a rappelé que « c’est au Président de nommer le Premier ministre » et que « s’il me demande mon avis, je le lui donnerai ».
C’est au Président de nommer le Premier ministre (…), s’il me demande mon avis, je le lui donnerai.
Les observateurs les plus affûtés de la chose publique sont ainsi persuadés qu’Emmanuel Macron va encore prendre son temps. La Constitution confère à lui seul le pouvoir de nommer le Premier ministre mais ne lui impose aucun délai pour le faire, et qu’il nommera quand, en ultime maître des horloges, il l’aura décidé, un Premier ministre de centre gauche. Des noms circulent dans le tout-Paris politique : Bernard Cazeneuve (ex-Premier ministre), Pierre Moscovici (président de la Cour des Comptes), Didier Migaud (président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique), voire ceux de grands patrons comme Jean-Dominique Senard (président de Renault), Eric Lombard (directeur général de la Caisse des dépôts et consignations) ou encore Pascal Demurger (directeur général de la Maif).
Tout bénéfice pour le Rassemblement national
De cette situation inextricable que connaît la France depuis le début juillet, un parti se réjouit : le Rassemblement National. Marine Le Pen et Jordan Bardella savent qu’avec 125 députés à l’Assemblée nationale, ils peuvent faire roi ou reine qui ils auront décidé.
Pour l’heure, la cheffe historique du RN a promis qu’elle n’appellerait pas ses collègues à voter une motion de défiance à l’encontre d’un gouvernement dès lors qu’il n’aura pas, en son sein, un seul ministre LFI… Au RN, on ne perd pas de vue qu’Emmanuel Macron ne pourra pas, comme l’impose la Constitution, se présenter à l’élection présidentielle de 2027, ayant alors déjà assuré deux mandats de cinq ans. A la technique du chaos ambiant et du « bordel » organisé de LFI, le RN oppose la « stratégie de la cravate »… Résultat de la tactique en mai 2027…
Serge Bressan (à Paris)
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