JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LE SANS-ABRISME

Les sans-chez-soi ne sont pas des sans-droits

D.Servais

Ce 10 octobre à Namur, le Syndicat Autonome Liégeois des Sans chez-soi Actifs (S.A.L.S.A) organise, aux côtés d’autres associations de lutte contre la pauvreté, une mobilisation devant le Parlement wallon pour appeler à une action politique forte afin de lutter contre le sans-abrisme. La Belgique s’engage, mais les résultats ne suivent pas.

En juin 2021, la Belgique signait la Déclaration de Lisbonne, s’engageant ainsi à mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030. Depuis cette date, le nombre de personnes sans domicile n’a fait qu’augmenter. En mars 2024, le dénombrement coordonné par la Fondation Roi Baudoin, la UCLouvain CIRTES et la LUCAS KU Leuven a estimé à presque 50 000 le nombre de personnes exclues du marché du logement et concernées par l’absence de chez soi, dont 25 % d’enfants en Wallonie et plus de 30 % en Flandre et en Communauté germanophone.

Le sans-chez-soirisme n’est pas une fatalité.

D’après Olivier Vangoethem, ancien sans-abri et membre du SALSA : « La Finlande a réussi à réduire drastiquement le nombre de personnes mal-logées. Donc cela est possible. Afin de mettre en place les bonnes solutions, il est important d’avoir le regard des personnes concernées elles-mêmes. »

Porter la cause des « sans chez-soi » au Parlement wallon

Face à cette situation, le SALSA, le syndicat des IMMENSES, ATD Quart Monde, D.A.L. Liège, D.A.L Charleroi, le Front Commun SDF, le C.I.E.P. Liège, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, Periferia et le Rassemblement Wallon pour le Droit à l’Habitat se mobilisent ensemble à Namur lors du 10 octobre, Journée internationale de lutte contre le sans-abrisme.
L’objectif : rendre visible la question du sans-abrisme dans l’espace public et transmettre aux parlementaires wallons plusieurs demandes afin d’améliorer les conditions de vie et l’accès à un logement des « sans chez-soi ».

Parmi les revendications portées par ces associations : un contrôle plus ferme du prix des loyers, une augmentation du nombre des logements sociaux, l’instauration d’un programme de relogement systématique lors d’une sortie d’institution ou d’une expulsion, le gel des dettes pendant 5 ans pour les personnes qui sortent de la rue et la suppression du statut cohabitant pour ces personnes et ceux qui les hébergent.

De plus, les conditions de travail du secteur des lieux d’accueil et services d’aides aux sans-abris ont un impact direct sur les perspectives de vie des personnes sans chez-soi, c’est pourquoi cette mobilisation soutient également les revendications pour obtenir une confirmation des financement déjà existant de la part du ministre Coppieters.

Un cortège partira à 10 h 30 de la gare de Namur et traversera la ville pour se rendre au Parlement. Des personnes touchées par la vie en rue remettront les revendications auprès des parlementaires, ainsi qu’au ministre du Logement et au ministre des Solidarités, tandis que des prises de parole auront lieu. L’action se terminera par une table ronde à l’espace culturel Delta.

Le Syndicat Autonome Liégeois des Sans chez-soi Actifs
et le Mouvement ATD Quart Monde Belgique