POSITION DU MONDE MUSULMAN SUR LE CONFLIT AU PROCHE-ORIENT

L’Organisation de la coopération islamique (OCI) plaide pour la reprise des négociations entre Israël et l’autorité palestinienne

Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, estime que l’organisation doit continuer de s’adapter et de renforcer son influence diplomatique. AFP

Une réunion des ambassadeurs des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est tenue récemment à Bruxelles. C’était à l’occasion du 55ème anniversaire de l’organisation, mais la rencontre avait aussi pour objectif de réaffirmer les positions de l’OCI sur les crises majeures qui secouent le Proche-Orient, en particulier la situation dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, au Liban et les tensions avec Israël. L’OCI a profité de cette occasion pour rappeler son engagement en faveur de la paix et de la stabilité dans la région, tout en dénonçant les violations des droits des peuples musulmans. Lors de cette réunion, plusieurs responsables de l’OCI ont souligné l’importance d’une action collective des pays membres pour répondre aux défis géopolitiques actuels. Elle demande une intervention urgente de la Communauté internationale pour mettre fin aux exactions du Premier ministre israélien.

La question palestinienne reste l’un des dossiers centraux de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) depuis sa création en 1969. Sa mission permanente auprès de l’Union européenne a tenu une réunion le 25 septembre 2024 à Bruxelles. Lors de la réunion, l’organe qui réunit les ambassadeurs des Etats de l’OCI a réaffirmé son soutien à la cause palestinienne et dénoncé les actions militaires d’Israël dans les territoires occupés. En particulier, l’OCI a condamné les frappes israéliennes récentes sur Gaza, qui ont causé la mort de nombreux civils. « Les actions d’Israël constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies. Il est urgent que la Communauté internationale intervienne pour mettre fin à ces exactions », a déclaré Hissein Brahim Taha, le secrétaire général de l’OCI.

Les actions d’Israël constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies.

L’organisation a également rappelé sa position historique en faveur de la création d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. Elle a également souligné que la politique d’annexion israélienne en Cisjordanie compromet sérieusement toute perspective de paix durable dans la région. L’OCI a insisté sur la nécessité pour Israël de respecter les résolutions internationales et de reprendre les négociations avec l’Autorité palestinienne.

La crise au Liban et l’impasse politique

La situation au Liban a également été un sujet de discussion majeur lors de la réunion des ambassadeurs à Bruxelles. Le Liban est plongé dans une crise économique sans précédent, exacerbée par une impasse politique chronique. L’OCI a exprimé sa profonde préoccupation face à l’inflation galopante, à la pauvreté croissante et à l’absence de réformes. Le blocage politique entre les différentes factions libanaises empêche toute initiative de redressement économique, aggravant ainsi la situation humanitaire dans le pays.

Tout conflit armé entre Israël et le Hezbollah pourrait provoquer une nouvelle catastrophe humanitaire au Liban, un pays déjà fragilisé par des infrastructures défaillantes et un afflux massif de réfugiés syriens.

L’OCI a également exprimé ses inquiétudes quant aux répercussions des tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, mouvement soutenu par l’Iran et actif au Liban. Pour le secrétaire général adjoint, Youssef Al-Othaimeen, « tout conflit armé entre Israël et le Hezbollah pourrait provoquer une nouvelle catastrophe humanitaire au Liban, un pays déjà fragilisé par des infrastructures défaillantes et un afflux massif de réfugiés syriens ». L’OCI a donc appelé à la retenue de toutes les parties impliquées et a réitéré son soutien à une solution politique pour restaurer la stabilité au Liban.

Le rôle du Premier ministre israélien et les perspectives de paix

Le retour de Benyamin Netanyahou au pouvoir en Israël a suscité de vives inquiétudes au sein de l’OCI. Sous ses gouvernements précédents, le Premier ministre israélien avait déjà adopté une ligne dure vis-à-vis des Palestiniens, renforçant la colonisation en Cisjordanie et intensifiant les opérations militaires à Gaza. Lors de la réunion à Bruxelles, les représentants de l’OCI ont exprimé leurs craintes que ce nouveau mandat de Benyamin Netanyahou ne conduise à une nouvelle escalade des tensions.

Toute violation de ce site sacré est une atteinte à la dignité des musulmans dans le monde entier.

Le Premier ministre israélien a réitéré que la sécurité de son pays est sa priorité absolue, une position qui s’est traduite par une intensification des frappes militaires contre les groupes militants palestiniens. L’OCI, quant à elle, a de nouveau appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël pour qu’il respecte les résolutions des Nations unies et engage des pourparlers avec l’Autorité palestinienne. En outre, l’organisation a dénoncé les attaques régulières contre la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, un lieu saint de l’islam. « Toute violation de ce site sacré est une atteinte à la dignité des musulmans dans le monde entier », a déclaré un porte-parole de l’OCI.

L’OCI face à des défis multiples

La réunion de Bruxelles a également mis en lumière les difficultés rencontrées par l’OCI pour établir une position commune face aux crises du Proche-Orient. Bien que la cause palestinienne soit un enjeu de consensus, la diversité des approches des pays membres complique parfois les prises de décisions. Certains Etats, comme la Turquie et le Qatar, adoptent une ligne dure vis-à-vis d’Israël, tandis que d’autres, comme les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, prônent une diplomatie plus mesurée. « L’OCI doit continuer de s’adapter et de renforcer son influence diplomatique pour relever les défis à venir », a conclu le secrétaire général, Hissein Brahim Taha.

H.C.