A Mons, le MR fait contre mauvaise fortune, bon cœur ; à Namur, Les Engagés jubilent

Même si la liste Mons en Mieux, emmenée par Georges-Louis Bouchez, a progressé de 7,2% à 28,7% décrochant au passage trois sièges de plus pour afficher un total de 14 sièges au conseil communal pour les 6 prochaines années, le président du MR n’a pas réussi à détrôner la liste du Bourgmestre, pilotée par le maïeur sortant, Nicolas Martin (PS). Celle-ci s’octroie 44,6% des suffrages, au soir des élections communales du 13 octobre 2024, et 22 sièges. Il rate donc la majorité absolue d’un siège et devrait reconduire l’alliance avec Ecolo qui perd 4 sièges pour n’en garder que 2. A Namur, la liste des Engagés emmenée par le président Maxime Prévot fait un carton plein en captant 43,6% des voix (+14,3% par rapport à 2018) et 23 sièges (+7) sur 47 par rapport à 2018. Le bourgmestre sortant de la capitale wallonne va donc rempiler pour un troisième mandat et a scellé une alliance avec le MR (7 sièges avec gain d’un siège) en renvoyant dans l’opposition Ecolo qui a perdu des plumes. Le président des Engagés a savouré la victoire avec les militants réunis à l’aérodrome de Temploux.

Après les législatives du 9 juin 2024, les Belges étaient encore appelés aux urnes ce dimanche 13 octobre pour élire les bourgmestres et conseillers provinciaux lors des élections communales et provinciales pour un mandat de 6 ans. Dans le cadre de l’exercice, l’attention des observateurs était focalisée sur certaines localités dont la principale est la ville de Mons où le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’était fixé comme objectif de détrôner le bourgmestre sortant, Nicolas Martin (PS). Les deux hommes ont mené une campagne agressive où tous les coups étaient permis. Tête de liste de Mons en Mieux, Georges-Louis Bouchez se montrait d’ailleurs confiant quand il est venu voter à l’école fondamentale du Trieu à Mons dimanche matin.

Le MR n’a pas démérité

Au soir du 13 octobre, le patron des Libéraux francophones n’a pas atteint son objectif principal, mais il n’a pas démérité. En effet, son mouvement Mons en Mieux a progressé de 7,2% 28,7% décrochant au passage trois sièges de plus pour afficher un total de 14 sièges au conseil communal (sur les 45) pour les 6 prochaines années. La liste du Bourgmestre emmenée par Nicolas Martin rate d’un siège la majorité absolue en décrochant 22 sièges, elle a capté 44,6% des suffrages.

Aujourd’hui, c’est une véritable confirmation des résultats du mois de juin pour le Mouvement réformateur.

Retranché au siège du parti à Bruxelles, pendant que les présidents des autres partis faisaient la fête avec les militants en mettant en avant les communes où leurs formations ont réalisé de bons scores et en ignorant sciemment les localités où elles ont enregistré un ressac, Georges-Louis Bouchez a été le dernier à prendre la parole. Il s’est voulu plutôt rassurant sur le score de son parti. « Chaque président de parti a géré les choses manifestement depuis des locales, moi j’ai fait le choix de le faire depuis le parti pour avoir une vision d’ensemble. (…). Aujourd’hui, c’est une véritable confirmation des résultats du mois de juin pour le Mouvement réformateur. On progresse partout de façon très importante. On augmente de plus de 10% à Charleroi, on augmente de plus de 8% à Mons, on est également dans des positions extrêmement favorables à Tournai, on progresse également à Liège. On progresse dans toutes les provinces, en moyenne, on est à une progression de 6 à 7% dans les différentes provinces. On a des bourgmestres emblématiques pour le parti socialiste comme Jean-Charles Luperto qui ne seront plus bourgmestres à l’avenir. Nous sommes en position aujourd’hui de pouvoir obtenir des maïorats dans des grandes villes, que ce soit du côté bruxellois et en tout cas dans des villes de plus de 50.000 habitants, également du côté wallon », a commenté Georges-Louis Bouchez au siège du parti à Bruxelles.

Progression à Mons

Sur le score de Mons en Mieux à Mons, il s’est voulu réaliste. « Faire 30% à Mons, il n’y a personne qui l’a fait en dehors du parti socialiste ; ça reste une progression. Quand j’ai commencé la politique à Mons, nous avions 7 sièges, aujourd’hui, on va osciller entre 14 et 15 sièges. Donc, ce sont des vagues successives et les vagues érodent toujours, même les pierres les plus solides. Ça fait 71 ans que le parti socialiste est à Mons, on ne pouvait non plus se dire que nécessairement, en une fois, ça doit fonctionner », a-t-il précisé. Il a rappelé au passage que « dans les provinces, qui sont des bastions forts du PS, les socialistes reculent, le MR progresse ».

Les Engagés en liesse

Autre lieu, autre ambiance. A Temploux, dans les installations de l’aérodrome de Temploux où Les Engagés ont donné rendez-vous, dès 18h aux militants, l’ambiance est plutôt à l’euphorie. En attendant leur président, les militants papotent tout en prenant l’apéro. « Maxime Prévot a ressuscité le parti. A Namur, il a fait du bon travail. Il a embelli la ville, mais il a un peu oublié la question de la sécurité », nous confie Amma Torkani.

Veuve du militaire Christophe Dupont, un des 10 paras belges assassinés lors du génocide rwandais en avril 1994, Christine Dupont partage son analyse. Elle est reconnaissante aux actions du bourgmestre de Namur pour honorer la mémoire des deux Namurois faisant partie des 10 victimes militaires belges.

Aujourd’hui, après notre remontada de juin, la victoire est de nouveau au rendez-vous. Nous assistons à une nouvelle vague turquoise après celle du 9 juin.

Il était au-delà de 21h quand Maxime Prévot est arrivé et a pris la parole. Son parti ayant hérité du numéro 2 pour les élections communales, le bourgmestre sortant de Namur confesse y avoir vu « un présage pour faire coup double » après la victoire aux élections législatives. « Aujourd’hui, après notre remontada de juin, la victoire est de nouveau au rendez-vous. Nous assistons à une nouvelle vague turquoise après celle du 9 juin. En accordant leur confiance massive à notre mouvement, les électeurs nous ont permis d’engranger des accords novateurs. Certains partis nous ont caricaturés en jouant sur des peurs, mais les citoyens n’ont pas été dupes. Nous avons encore la confiance des électeurs et les gagnants de juin sont aussi les gagnants d’octobre », a martelé Maxime Prévot devant des militants revigorés.

Les Engagés-MR se passent des Ecolos à Namur

D’après lui, la victoire de ce 13 octobre confirme la soif de changement des citoyens. Ceux-ci ont, d’après le bourgmestre de Namur, « envie de s’appuyer sur des citoyens engagés, des mandataires à l’écoute, des élus parlant vrai, voyant loin et parlant juste ». Maxime Prévot assure que les électeurs ont plébiscité le parti qui a fait le choix de la « nuance et de la bienveillance. Nous enregistrons de très belles progressions dans de grandes villes comme Liège, Charleroi, La Louvière, Tournai… Nous avons de nouveaux bourgmestres à Florenville, Fauvillers, Braives, Clavier, Lobbes, Enghien, etc. ».

 Les Engagés et le MR ont conclu un pacte de majorité pour la législature qui débute, constatant que Les Engagés sont à un siège de la majorité absolue, et que le MR est le parti démocratique qui progresse.

A Namur, la liste des Engagés emmenée par Maxime Prévot fait un carton plein en captant 43,6% des voix (+14,3% par rapport à 2018) et 23 sièges (+7) sur 47 par rapport à 2018. Le bourgmestre sortant de la capitale wallonne va donc rempiler pour un troisième mandat et a scellé une alliance avec le MR (7 sièges avec gain d’un siège) en renvoyant dans l’opposition Ecolo qui a perdu des plumes. « Les Engagés et le MR ont conclu un pacte de majorité pour la législature qui débute, constatant que Les Engagés sont à un siège de la majorité absolue d’une part, et que le MR est le parti démocratique qui progresse. Les deux partis souhaitent souligner publiquement la qualité de la collaboration qu’ils ont pu nourrir durant 18 ans avec le partenaire Ecolo. Le projet de ville que nous avons conjointement porté ensemble, de qualité, aura contribué au redéploiement de la capitale wallonne. Nous aurons placé Namur en transition climatique, sociale et participative, et la future majorité veillera à poursuivre cet héritage », a indiqué le parti lundi 14 octobre à l’aube. Il précise qu’aucune alliance n’est envisageable avec le PTB.