Depuis 1998, le port de Salalah, situé dans le gouvernorat du Dhofar au nord de l’océan Indien, est un acteur majeur du commerce mondial. Construit à seulement 150 km des grandes routes maritimes, il relie l’Asie à l’Europe, servant plus de 2,5 milliards de consommateurs répartis en Afrique de l’Est, dans les pays bordant la mer Rouge, en Inde et dans le golfe Arabo-Persique. Capitale de la province du Dhofar, la ville de Salalah, située dans le sud d’Oman, fait partie de la légendaire Route de la Soie, un ancien réseau de routes commerciales reliant l’Est et l’Ouest. Ce réseau, alliant routes terrestres et maritimes, a permis pendant des siècles le transit de marchandises, de savoir-faire, d’idées et de religions. Aujourd’hui, Salalah se distingue comme un point névralgique de cette route historique, reliant la côte chinoise à la Méditerranée via le canal de Suez et se connectant à l’Europe centrale et orientale par Trieste. Sa position stratégique en fait un centre logistique clé sur l’une des voies commerciales les plus importantes au monde.
Reprise et impact de la crise de la mer Rouge
La crise au Moyen-Orient a entraîné une recrudescence des attaques en mer Rouge, perturbant gravement le trafic maritime. Ces attaques ont non seulement allongé les itinéraires, mais ells ont aussi entraîné une augmentation des coûts de fret et d’assurance, tout en amplifiant les risques pour les expéditions. Au premier trimestre 2024, le port de Salalah a enregistré une baisse de 17% de son trafic de conteneurs, tombant à 878 000 EVP (unite équivalente à vingt pieds). Néanmoins, le port montre des signes de reprise malgré ces défis majeurs.
Nous favorisons les connexions avec les principales compagnies maritimes internationales et élargissons notre marché de transbordement, reliant ainsi les continents d’Europe, d’Asie et d’Afrique.
Salalah brille grâce à son écosystème intégré, qui réunit un port moderne, une zone franche et un aéroport international. Cette harmonie assure une connectivité fluide pour le commerce mondial. Le port optimise le transit des marchandises, la zone franche simplifie les opérations commerciales, et l’aéroport accélère les expéditions aériennes.
Ensemble, ces infrastructures forment un réseau dynamique, réduisant les délais et les coûts tout en boostant la compétitivité de Salalah à l’échelle mondiale.
Investissement de 300 millions de dollars au port de Salalah
Le PDG de Salalah Port Services, Mohammed Al-Mashani, a annoncé dans une interview aux médias locaux que le port avait traité 1,7 million d’EVP et 11,6 millions de tonnes de marchandises au premier semestre 2024.
Un plan d’expansion de 300 millions de dollars est en cours de concrétisation, avec pour objectif de porter la capacité annuelle à 6 millions d’EVP. Il inclue l’ajout de six nouvelles grues d’ici la fin de l’année. « Nous favorisons les connexions avec les principales compagnies maritimes internationales et élargissons notre marché de transbordement, reliant ainsi les continents d’Europe, d’Asie et d’Afrique », a déclaré Mohammed Al-Mashani.
Un positionnement stratégique pour l’Afrique de l’Est
Salalah se prépare à devenir une plateforme de transbordement majeure grâce à sa position stratégique sur les routes maritimes Est-Ouest. Le port est particulièrement bien placé pour servir l’Afrique de l’Est, offrant des temps de transit réduits allant jusqu’à cinq jours entre l’Asie du Sud-Est et cette région. Avec la demande croissante de commerce international en Afrique de l’Est, Salalah émerge comme un acteur central, facilitant les échanges avec des pays comme la Somalie, Djibouti, le Kenya, la Tanzanie, les Seychelles et l’Éthiopie.
Service multimodal pour une expédition optimisée
Le port a innové en introduisant un service multimodal pour les compagnies maritimes, offrant ainsi une alternative aux détours longs et coûteux autour du Cap de Bonne-Espérance. Ce nouveau service propose de transporter la cargaison depuis Salalah par voie terrestre, en camion, jusqu’à Djeddah, une ville située au cœur de la partie la plus sécurisée de la mer Rouge, en Arabie Saoudite.
Ce trajet terrestre ne dure que 4 à 5 jours. Une fois à Djeddah, la cargaison peut être chargée sur des porte-conteneurs pour poursuivre son voyage via le canal de Suez, en direction de l’Europe ou de la côte est des États-Unis.
Salalah s’est imposé comme un leader mondial, réaffirmé pour la deuxième année consécutive comme le deuxième port à conteneurs le plus efficace au monde, selon le rapport 2022 du Container Ports Performance Index (CPPI). Ce succès est largement soutenu par le Gouvernement omanais, qui a développé une zone franche industrielle à proximité du port, fournissant ainsi des infrastructures essentielles pour stimuler l’industrie et les services commerciaux.
En plus de ce classement mondial, la ville portuaire de Salalah s’est également distinguée en décrochant la première place dans la région du Centre-Ouest et de l’Asie du Sud, consolidant ainsi son rôle stratégique dans le commerce mondial.
Au croisement des vagues et du monde
Alors que la ville de Salalah poursuit son expansion, le port s’affirme comme un acteur incontournable du commerce mondial, reliant les continents et influençant les dynamiques globales. Chaque nouvelle infrastructure témoigne de son ambition de devenir une plateforme portuaire de premier plan. L’histoire continue de s’écrire à Salalah, et, à l’image des vagues qui caressent ses quais, son avenir reste en perpétuel mouvement. Salalah, tel un phare dans la tempête, continue de guider les navires à travers les défis du commerce mondial moderne.
Alexander Seale (à Salalah)
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