Le 30 octobre 2024, les Britanniques ont enfin découvert le budget du nouveau Gouvernement travailliste, une première après 14 ans d’opposition. Bien que sa popularité soit déjà en chute libre, seulement quatre mois après son retour au pouvoir, le Gouvernement travailliste, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, tente de raviver une économie atone et surendettée. Ce budget promet de tourner résolument la page de l’austérité, du chaos et du déclin pour ouvrir une nouvelle ère marquée par « la stabilité économique, l’investissement et la réforme » afin de restaurer la confiance dans l’avenir du pays. Mais ses decisions indiquent le contraire… Dès sa prise de fonction, la chancelière de l’Echiquier, Rachel Reeves, a évoqué un « trou » de 22 milliards de livres (26 milliards d’euros) laissé par son prédécesseur, alourdissant les finances publiques. Malgré ce défi, le nouveau gouvernement s’emploie à tenir plusieurs de ses promesses de campagne, redoublant d’efforts pour intensifier les investissements et les emprunts publics, dans l’espoir de combler les failles béantes qui affectent les services publics et les infrastructures du pays.
Depuis des mois, on attendait un budget marqué par des mesures difficiles, presque comme si le Royaume-Uni devait enfin « payer l’hiver venu » pour les années de dépenses et de dettes accumulées. À l’image de la cigale de La Fontaine, le pays fait désormais face aux rigueurs d’un hiver économique inévitable, et les « décisions douloureuses » du gouvernement rappellent le conseil sévère de la fourmi : il faut économiser pour traverser le froid.
L’une des illustrations les plus marquantes de cette politique d’économie est la réduction des allocations de carburant d’hiver pour la majorité des retraités, annoncée dès juillet 2024. Avec l’introduction d’un critère de ressources, le gouvernement de Keir Starmer réduit ainsi le nombre de bénéficiaires de 11,4 millions à 1,5 million de foyers, espérant économiser plus d’un milliard de livres, au risque d’être critiqué pour cette politique d’austérité.
Des hausses d’impôts de 35 milliards de livres
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a récemment souligné que le pays devait affronter la « dure lumière de la réalité ». Des hausses d’impôts à hauteur de 35 milliards de livres ont été annoncées par la chancelière de l’Echiquier, Rachel Reeves, ce mercredi 30 octobre devant la Chambre des communes, bien que le gouvernement ait annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentation de l’impôt sur le revenu.
Face à des pressions croissantes pour répondre aux attentes de la population, le gouvernement s’engage à mettre en œuvre des mesures concrètes sans augmenter l’impôt sur le revenu, l’assurance nationale, ni la TVA.
Face à des pressions croissantes pour répondre aux attentes de la population, le gouvernement s’engage à mettre en œuvre des mesures concrètes sans augmenter l’impôt sur le revenu, l’assurance nationale, ni la TVA. Fidèle à ses promesses électorales, le Parti travailliste a en effet exclu toute hausse de ces taxes, affirmant vouloir protéger les « travailleurs » – bien que la définition de ce terme demeure sujette à interprétation.
Construction de 5.000 logements sociaux
La chancelière de l’Echiquier envisage également de prolonger de deux années supplémentaires, jusqu’en 2030, le gel des seuils d’imposition sur le revenu, une mesure initiée par le précédent Gouvernement conservateur de Rishi Sunak pour durer jusqu’en 2028.
Par ailleurs, le montant des contributions des employeurs à l’assurance nationale devrait croître de deux points de pourcentage, avec pour objectif de financer, en partie, la réduction des listes d’attente du NHS (système public de santé).
La chancelière de l’Echiquier envisage de prolonger de deux années supplémentaires, jusqu’en 2030, le gel des seuils d’imposition sur le revenu, une mesure initiée par le précédent Gouvernement conservateur.
Enfin, le gouvernement a confirmé une augmentation notable des investissements en faveur du logement abordable, prévoyant un financement additionnel de 500 millions de livres sterling pour la construction de 5 000 logements sociaux. Ce nouvel engagement porte ainsi l’investissement total dans le programme de logements abordables à 5 milliards de livres sterling.
Alors que le spectre de l’austérité menace à nouveau le Royaume-Uni, la chancelière de l’Echiquier se retrouve face à un défi de taille : redresser les écoles en ruine sans plomber les finances publiques. Selon la presse britannique et les économistes, elle devra trouver jusqu’à 40 milliards de livres par an à l’horizon 2030 pour éviter un retour des coupes drastiques dans les dépenses. Dans ce contexte, elle promet un budget incluant 1,4 milliard de livres sterling spécialement destiné à reconstruire ces établissements essentiels.
Bouffée d’air pour la garde d’enfants
La chancelière de l’Echiquier, Rachel Reeves, estime que les enfants « ne devraient pas souffrir » de l’épuisement des fonds publics du Royaume-Uni, tandis que les économistes indiquent que ce financement garantit généralement la poursuite des plans existants, plutôt que de financer de nombreuses nouvelles initiatives.
Le Trésor confirme également qu’une envelope de 1,8 milliard de livres sterling sera allouée au développement des services de garde d’enfants financés par le Gouvernement, ainsi que 15 millions de livres sterling supplémentaires pour les crèches scolaires. La première étape du plan financera 300 crèches nouvelles ou agrandies à travers l’Angleterre.
Rachel Reeves déclare également qu’elle « triplera » son investissement dans les clubs de petit-déjeuner gratuits pour atteindre 30 millions de livres sterling en 2025-2026.
Mme Reeves déclare également qu’elle « triplera » son investissement dans les clubs de petit-déjeuner gratuits pour atteindre 30 millions de livres sterling en 2025-2026, après avoir annoncé lors de la conférence du Parti travailliste en septembre 2024 un essai de 7 millions de livres sterling dans jusqu’à 750 écoles à partir d’avril 2025.
Fin future des tarifs des transports publics plafonnés
Depuis le 1er janvier 2023, un plafond de 2 £ a été instauré pour les tarifs des bus sur de nombreux trajets en Angleterre, offrant un répit bienvenu aux usagers dans un paysage de transports en commun souvent en difficulté. Ce projet, soutenu par des centaines d’opérateurs hors de Londres, a nécessité un investissement de quelque 500 millions de livres sterling, facilitant ainsi l’accès aux transports pour les familles, les étudiants et les travailleurs.
Les tarifs des transports publics repartiront à la hausse dès janvier 2025.
Cependant, le maintien de ce plafond touche à sa fin : à partir de janvier 2025, le tarif passera à 3 £, une décision qui suscite de vives inquiétudes dans le public.
Cette hausse des tarifs pourrait-elle saper les efforts pour améliorer l’accessibilité des transports en commun et, par là, le pouvoir d’achat des usagers ? La réponse à cette question s’avère cruciale dans un contexte économique où chaque livre compte pour les familles britanniques.
Tempête économique en vue
A la croisée des chemins, le peuple britannique se retrouve suspendu entre l’espoir d’un renouveau et la crainte d’une rechute. Le 30 octobre a marqué un tournant décisif, un moment où les promesses politiques se sont heurtées à la dure réalité économique.
Tandis que la chancelière de l’Echiquier, Rachel Reeves, s’efforce d’ériger des fondations solides pour l’avenir, le spectre d’une tempête économique plane toujours, menaçant de balayer les efforts déployés. « Ce n’est pas la faiblesse, mais l’absence de choix qui nous rend vulnérables », disait un sage. Dans ce contexte tendu, la hausse annoncée des tarifs de transport a suscité de vives critiques de l’opposition. Dimanche dernier, le député conservateur Chris Philp, interrogé sur la chaîne ITV, n’a pas mâché ses mots, accusant les travaillistes d’avoir « trompé le public » pendant leur campagne.
Alors que les jours sombres de l’hiver approchent, le véritable défi reste de transformer les mots en actions, d’apporter une lueur d’espoir dans un paysage souvent marqué par la disillusion.
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