Chef de groupe au Parlement wallon et bourgmestre de Malmedy, Jean-Paul Bastin justifie les mesures d’économies décidées dans le cadre du budget 2025 qui fera l’objet de débat en commission ce mardi 3 décembre 2024. Il reproche au PS et à Ecolo de tenir des discours populistes, car dit-il, ils sont au courant de la situation dramatique des finances wallonnes et sont bien conscients que les mesures sont justifiées. Il rappelle que le temps de l’argent bon marché avec des taux d’intérêt bas, voire négatifs est révolu. Il les invite à se préoccuper plutôt de la bombe à retardement que constitue la question des pensions.

Que pensez-vous de la situation financière de la Wallonie ?

Le citoyen ou même les différents corps de la société ne sont pas au courant ou ne mesurent pas à quel point cette situation est plus que dégradée. La Belgique en général, mais aussi la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles peut être encore plus, sont vraiment confrontées à une situation qui est extrêmement tendue et on va devoir s'habituer à vivre autrement. L’idée n’est pas de dire qu’on était dans l’opposition et que l’ancienne majorité a mal géré et que maintenant on est dans la majorité et qu'on veut faire peur. Je pense que durant les 5 dernières années, il y a des événements exogènes qui sont venus fracasser la gestion du précédent gouvernement.

Durant les 5 dernières années, il y a des événements exogènes qui sont venus fracasser la gestion du précédent gouvernement.

Lesquels par exemple ?

Il y a bien sûr la pandémie du Covid-19, une période durant laquelle il a fallu donner un peu d'argent hélicoptère pour ne pas casser les outils économiques ou les indépendants. Les autorités régionales ont quand même distribué 5000 euros par mois à tous les indépendants pendant des mois. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas le faire, mais ces mesures ont eu un impact sur les chiffres. Il y a également la guerre en Ukraine qui a demandé une intervention de la Région wallonne pour soutenir différents CPAS et les communes face à l’afflux des réfugiés. Il ne faut pas non plus oublier la crise de l’énergie qui a aussi plombé les différents comptes et les inondations de la Vesdre. Le coût de cette dernière catastrophe s’élève à près de 3 milliards d’euros, parce que le Gouvernement wallon a décidé de ne laisser personne au bord de chemin ou en bord de rivière et d'indemniser tout le monde, même ceux qui n'étaient pas assurés.