DECES D'UNE NOUVELLE VICTIME DE L'AMIANTE DE L'EX-ETERNIT

Le président de l’Association belge des victimes de l’amiante, Eric Jonckheere, est décédé

Le président de l'Abeva, Eric Jonckheere, lors d'une manifestation de l'Association belge des victimes de l'amiante. Il est mort ce vendredi 13 décembre 2024, emporté par un cancer de la plèvre. BELGA

L’aîné de la famille Jonckheere est décédé vendredi 13 décembre 2024 après avoir combattu un mésothéliome (cancer de la plèvre), la maladie la plus grave provoquée par l’amiante. C’était une figure importante de l’Association belge des victimes de l’Amiante (Abeva), créée an 2001. C’est le cinquième membre de sa famille à être atteint du mésothéliome et a y succombé. Il avait déjà perdu ses deux parents (Pierre et Françoise), ainsi que ses deux frères (Pierre-Paul et Stéphane). Il y a un an, le tribunal de première instance de Bruxelles (chambre néerlandophone) lui avait donné raison en estimant que la société Eternit (aujourd’hui rebaptisée Etex) avait commis une faute intentionnelle en poursuivant à l’époque l’activité de production de son usine de Kapelle-op-den-Bos (Brabant flamand). Celle-ci est fermée depuis quelques années, mais les conséquences de l’époque continuent à se faire sentir pour les anciens travailleurs et des membres de leurs familles, notamment des cancers. La disparition d’Eric Jonckheere est un triste exemple de la situation de l’époque.

Triste nouvelle pour les victimes de l’amiante et tous ceux qui sont mobilisés à leurs côtés pour la défense de leurs intérêts. L’Association belge des victimes de l’amiante (Abeva) a annoncé dimanche 15 décembre 2024 le décès de son président, Eric Jonckheere, à l’âge de 66 ans. L’homme se battait depuis un mésothéliome (cancer de la plèvre), la maladie la plus grave provoquée par l’amiante. C’est le cinquième membre de sa famille à être atteint du mésothéliome et à être emporté par la maladie.

L’amiante a décimé toute une famille

Le premier à succomber au mésothéliome était son père, Pierre, ingénieur travaillant chez Eternit, le fabricant utilisant de l’amiante, dans son usine de Kapelle-op-den-Bos (Brabant flamand). Il est décédé en 1987 à l’âge de 59. Puis c’est la mère de famille qui est partie rejoindre son mari en 2001, succombant aussi à un mésothéliome. Ensuite, il y a eu ses deux frères, Pierre-Paul et Stéphane, « victimes environnementales » de l’amiante décédés respectivement en 2003 et 2009 à l’âge de 44 et 43 ans, emportés également par le cancer de la plèvre.

Pendant quatre ans, Eric a résisté avec un courage et une ténacité admirables à la maladie, tout en assumant, avec une énergie particulièrement positive, ses fonctions.

Ce vendredi 13 décembre 2024, c’est l’aîné de la famille, Eric Jonckheere (66 ans), qui a été terrassé par la maladie qui a décimé sa famille, toujours avec la même origine, l’usine de l’ex-Eternit, près de laquelle la famille habitait. Le père rentrait avec ses vêtements de travail à la maison, remplis de poussière d’amiante, que la fratrie inhalait sans se soucier du danger qu’elle courait.

Un combat contre la maladie

C’est en 2001 qu’est née l’Association belge des victimes de l’amiante (Abeva) suite au combat de la famille Jonckheere pour défendre tous ceux qui ont été contaminés par cette matière première maudite. Elle a d’ailleurs été présidée à un moment donné par son frère Xavier. Dans un communiqué, l’Abeva confie être « plongée dans la tristesse » suite au décès de son président. « Pendant quatre ans, Eric a résisté avec un courage et une ténacité admirables à la maladie, tout en assumant, avec une énergie particulièrement positive, ses fonctions et notre combat en faveur des victimes de l’amiante ».

L’Association précise qu’elle « poursuivra naturellement ces combats dans lesquels elle est engagée depuis presque 25 ans, et auxquels Eric a largement et inlassablement contribué ».

Le 27 novembre 2023, la chambre néerlandophone du tribunal de première instance de Bruxelles avait donné raison à Eric Jonckheere en estimant que l’ex-Eternit avait commis une faute intentionnelle en poursuivant l’activité de production de son usine de Kapelle-op-den-Bos (Brabant flamand).

Celle-ci est fermée depuis quelques années, mais les conséquences de cette activité sur l’état de santé des anciens travailleurs et des membres de leurs familles perdurent aujourd’hui avec principalement des cancers. Le tribunal avait accordé à Eric Jonckheere des dommages et intérêts évalués à ce stade à 50.000 euros.

Ph. Law.