Soldes d’hiver : les commerçants ont le moral dans les chaussettes avant le début des soldes
A quelques jours des soldes d’hiver 2024-2025 qui démarrent le 3 janvier 2025, les commerçants ne sont pas optimistes. D’après une enquête réalisée par l’Union des classes moyennes (UCM) auprès des commerçants wallons et bruxellois, seul 10% d’entre eux espèrent une augmentation de ses ventes par rapport à une période « normale ». 50% des commerçants affichent des stocks importants et 60% d’entre eux n’ont pas de site Internet. Plusieurs commerçants préfèrent utiliser différentes offres pour écouler leurs stocks pendant l’année plutôt que d’y avoir recours à l’approche de Noël. Une tendance se dégage : ils sont nombreux à s’opposer à l’ouverture de leurs magasins le dimanche. Ils estiment que la fermeture dominicale a peu d’impact sur leurs ventes et soutienent qu’elle est nécessaire pour garantir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
L’Union des classes moyennes (UCM) a sondé les commerçants indépendants en Wallonie et à Bruxelles à l’approche des soldes d’hiver qui se déroulent du 3 au 31 janvier 2025. Il faut dire que la période est bien choisie puisque les commerçants se préparent à afficher sur leurs vitrines différentes promotions pour attirer les consommateurs. Les résultats de l’enquête indiquent que les commerçants de proximité ne sont pas à la fête dans les deux régions du pays. « Seul un commerçant sur 10 s’attend à une augmentation de ses ventes par rapport à une période dite normale », indique le mouvement francophone de défense des indépendants et des entrepreneurs.
De plus en plus de stocks
Dans la perspective des soldes d’hiver 2024-2025, il semble que les réserves des commerçants regorgent de stocks. « Moins de 20 % ont un stock plus faible que l’an passé à la même période, 50 % ont un stock plus important. La quasi-totalité des commerçants n’a pas réellement de stratégie de stockage en amont des soldes. Ils déclarent (notamment) fonctionner à flux tendus », observe l’UCM.
La quasi-totalité des commerçants n’a pas réellement de stratégie de stockage en amont des soldes.
D’après les résultats du sondage, les commerçants préfèrent utiliser les différentes possibilités de promotions à leur disposition pour écouler les stocks pendant l’année plutôt que durant la période proche de Noël. Il s’agit notamment des « promos d’hiver », « prix d’ami » et autres « winter deals ». Le dernier sondage de l’UCM indique « une tendance inattendue » : deux commerçants sur 3 font le choix de ne pas utiliser ces offres dans la période avoisinant Noël, mais bien toute l’année.
Pas d’ouverture des magasins le dimanche
L’ouverture des magasins le dimanche ne les tente pas. Ils sont d’ailleurs 85% à rejeter l’ouverture dominicale pour diverses raisons. « Pour 8 répondants sur 10, le fait d’être fermé le dimanche a peu d’impact sur leur volume de vente, et est même nécessaire pour maintenir un certain équilibre entre les vies privée et professionnelle. La difficulté de trouver des collaborateurs (et le coût qui y est lié) travaillant le dimanche est aussi un argument qui ne plaide pas pour l’ouverture dominicale », explique l’UCM.
Pour 8 répondants sur 10, le fait d’être fermé le dimanche a peu d’impact sur leur volume de vente, et est même nécessaire pour maintenir un certain équilibre entre les vies privée et professionnelle.
Toutefois, les commerçants sont conscients qu’ils sont obligés de s’adapter en diversifiant leurs offres de produits. Ils y sont d’ailleurs poussés par la concurrence des plateformes de vente en ligne (e-commerce), la pression sur les prix et la visibilité. Par ailleurs, l’évolution du comportement des consommateurs est un autre élément qui intervient dans l’obligation de s’adapter. Sans oublier le contexte économique et la confiance des ménages qui ont un impact sur le pouvoir d’achat des clients.
D’après les conclusions de l’enquête de l’UCM, le développement de l’e-commerce inquiète les commerçants, notamment les grandes plateformes sur lesquelles ils ne proposent pas des articles. Il faut dire que les conditions proposées par ces plateformes sont loin d’être avantageuses pour les commerçants (risque de concurrence déloyale, commissions élevées, etc.). 60% des sondés ne sont pas présents sur Internet et quand ils y sont, ils arborent un site d’e-commerce et proposent un service de point relais (permettant aux consommateurs de venir chercher les commandes ou de les renvoyer).
Offre de transports en commun renforcée
Pour se défendre contre les grandes plateformes, les commerçants demandent un accompagnement. Ils plaident pour des actions ou des campagnes de promotion et de communication en concertation avec les autorités communales. Ils souhaitent une amélioration de l’accessibilité des centres villes « au-delà des solutions de existantes et traditionnelles de parking comme la mise en place de navettes ou une offre de transports en commun renforcée ».
Cela pourrait prendre la forme d’accès au subside pour une présence en ligne, de formation « do it yourself .
Ils plaident également pour des aides spécifiques pour leur permettre de « faire évoluer les modèles de vente, se « réinventer » afin que les commerçants évoluent avec les demandes des clients. Cela pourrait prendre la forme d’accès au subside pour une présence en ligne, de formation « do it yourself » et de campagnes de communication pour inciter le public à acheter dans ces boutiques ».
Ph. Law.