Dans son Discours de politique générale (DPG), le nouveau Premier ministre français n’a pas opté pour la suspension, ni le gel de la loi sur les retraites, demandés par les groupes politique de la gauche. Mais il a remis le remis le sujet sur la table pour discuter, sans tabou, et trouver une solution avec les partenaires sociaux. Mais la concertation sur le sujet a une durée de vie limitée. Il se donne six semaines pour présenter un budget, un dossier qui a coûté le poste à son prédécesseur censuré par les députés. L’extrême gauche et l’extrême droite ne sont pas satisfaits du DPG de François Bayrou. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon a déjà déposé une motion de censure qui sera soumise au vote jeudi 16 janvier 2025, mais il y a peu de chance qu’elle soit votée, car le Rassemblement national attend les actes avant de se prononcer. Le PS se tâte encore. Le nouveau locataire de Matignon a abordé d’autres sujets dans son discours : la création d’une Banque de la démocratie (pour le financement des partis politiques), une discussion sur la proportionnelle pour les élections des députés, la transition écologique, l’immigration, etc.
Nommé Premier ministre le 13 décembre 2024 par le Président de la République Emmanuel Macron, François Bayrou a entamé véritablement son escalade de l’Himalaya. Ce 14 janvier 2025, devant les députés et les ministres de son gouvernement, il a présenté son discours de politique générale (DGP), exercice non obligatoire mais traditionnel de tout nouveau Premier ministre.
Un DPG en deux parties
Pendant une heure et vingt-six minutes, malgré un brouhaha entretenu par l’aile gauche de l’Assemblée nationale, il a déroulé un DGP en deux grandes parties. La première pour évoquer des généralités sur l’état du monde tel qu’il va (mal), la seconde pour la feuille de route de son gouvernement. Quatrième Premier ministre de la France en un an, François Bayrou, 73 ans et près de quarante-cinq ans de pratique de la chose publique, était attendu, avec la menace d’un sort identique à celui qu’a connu son prédécesseur Michel Barnier le 5 décembre dernier, censuré par les députés.
Dans les jours qui ont précédé son DGP, François Bayrou a reçu les responsables des partis politiques, hormis ceux de La France Insoumise (LFI, gauche radicale). Le point principal (et unique) de ces rencontres : la loi sur la retraite (et l’âge de départ à 64 ans), adoptée en 2023. Les uns en demandaient la suspension, d’autres le gel et d’autres encore l’abrogation…
Je remets ce dossier en chantier avec les partenaires sociaux. Ils se réuniront en conclave pour un temps limité, pendant trois mois, nous pouvons rechercher des solutions différentes, nouvelles.
Jusqu’au dernier moment, rien n’avait filtré sur la solution retenue par le Premier ministre alors que le Parti Socialiste (PS, une des quatre constituantes du Nouveau Front Populaire/NFP) posait des conditions pour envisager la « non-censure ». Au bout d’une vingtaine de minutes, aux députés, François Bayrou dévoile la première urgence du moment : la question des retraites.
Et d’annoncer : « La réforme des retraites est vitale pour notre pays. Il n’y a aucun tabou, même sur l’âge du départ. Je remets ce dossier en chantier avec les partenaires sociaux. Ils se réuniront en conclave pour un temps limité, pendant trois mois, nous pouvons rechercher des solutions différentes, nouvelles. Et si les partenaires ne trouvent pas d’accords, c’est la loi actuelle qui sera appliquée ». Et c’est ainsi que Bayrou a trouvé la parade : pas de suspension, pas de gel, pas d’abrogation…
Présentation du budget dans 6 semaines
Parmi les autres sujets évoqués par François Bayrou, le budget 2025. C’est sur ce sujet qu’ont été censurés Michel Barnier et son gouvernement en décembre 2024. D’ici six semaines, le nouveau Premier ministre reviendra à l’Assemblée nationale pour présenter son budget, avec des objectifs bien précis pour le déficit : 5,4% pour 2025 et 3% en 2029… Il a aussi pointé un deuxième objectif : « se réconcilier » avec une formule choc, « les Français sont des partenaires, pas des sujets ».
Et si les partenaires ne trouvent pas d’accords, c’est la loi actuelle qui sera appliquée.
Dans ce DGP, ont également été annoncés la création d’une Banque de la démocratie (pour le financement des partis politiques), une discussion sur la proportionnelle pour les élections des députés, la transition écologique, l’immigration (avec deux ministres, Bruno Retailleau à l’Intérieur et Gérald Darmanin à Justice), l’éducation avec l’enjeu national qu’est la lecture, la culture (avec la mise en avant du patrimoine), les Outre-mer, l’agriculture… et aussi la grande cause nationale 2025 : la santé mentale.
L’épée de Damoclès de la censure plane
En trois mots, François Bayrou a résumé son projet : « la promesse française »… Et d’ajouter : « Nous traiterons tous les problèmes qui se posent avec nos moyens », ou encore : « Nous sommes le plus jeune des pays européens » et aussi : « Dans les quarante dernières années, la France fait mieux que l’Allemagne pour la croissance ».
Sans surprise, le Rassemblement National (RN, extrême-droite) et LFI n’adhèrent pas au discours de politique générale du Premier ministre. Le RN, par son président Jordan Bardella : « C’était un discours lénifiant », et par son vice-président Jean-Philippe Tanguy : « M. Bayrou, vous mentez ! Vous n’avez pas l’état de grâce, à peine 20% des Français vous soutiennent… Nous, nous disons aux Français : Tenez bon, on arrive ».
Vous ne respectez rien, M. le Premier ministre… Vous avez amené la France à un pays qui a faim…. Et vous aurez le même tarif que Michel Barnier : la censure.
Même ton chez LFI, avec sa présidente Mathilde Panot : « Vous ne respectez rien, M. le Premier ministre… Vous avez amené la France à un pays qui a faim…. Et vous aurez le même tarif que Michel Barnier : la censure ». Une motion de censure qui a été déposée par LFI avec les Ecologistes et qui sera mise au vote à l’Assemblée nationale ce jeudi 16 janvier, sans la moindre chance d’être adoptée puisque le RN a précisé qu’il ne vote pas une censure après un DPG mais uniquement sur les actes…
Une motion de censure pour laquelle le PS attendra le dernier moment pour la voter ou non, avec cette menace lancée par le « lider minimo » de LFI, Jean-Luc Mélenchon : « Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent du NFP »…
Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent du NFP.
Au-delà même du DPG de François Bayrou et sa « promesse française », l’hémicycle bruissait déjà des grandes manœuvres en vue des prochains rendez-vous électoraux : peut-être des législatives à l’automne prochain, les municipales en 2026 et la présidentielle et la succession d’Emmanuel Macron en 2027…
Serge Bressan (correspondant à Paris)
Selon nos informations, Didier Bennert n’est plus le directeur général du second éditeur francophone de…
Plusieurs membres influents du MR sont montés au créneau pour dénoncer l’arrivée du Liégeois, Noa…
Le groupe Delhaize a annoncé ce lundi matin, 13 janvier, avoir conclu un accord avec…
Selon nos informations, par la voix de son président, Virgil Declercq, l’association de défense du…
En cause, la grève nationale menée en front commun syndical et la manifestation qui a…
LIEGE. Liege Airport a réalisé une excellente année 2024 ! Les volumes de marchandises traités…