ACCORD DE GOUVERNEMENT FEDERAL

Le nouveau Gouvernement Arizona laisse le champ libre au développement Brussels Airport

Le nouveau ministre fédéral de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés) a déjà eu à gérer la problématique du bruit des avions quand il était ministre wallon des Aérports en 2021. BELGA

La partie de l’accord de gouvernement consacré à la problématique de l’aéroport de Bruxelles-National et le bruit des avions ressemble à la loi du moindre effort. Selon des observateurs avertis, il s’agit d’un texte teinté de la position de la N-VA sans grande ambition environnementale, qui ouvre la voie à l’expansion de Brussels Airport sans initiative d’ampleur pour soulager les milliers de riverains survolés. Or, le dossier a déjà donné lieu à plus de 45 millions d’euros d’amendes payées et un projet de loi abouti prend de la poussière dans les cartons, alors qu’il a été validé en 2014 par la plupart des partis du nouveau gouvernement Arizona…

Le nouveau ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés) est connu comme un mandataire intelligent, pragmatique, sérieux et très attentif. Il sera important qu’il s’entoure de vrais experts, de fins connaisseurs de la problématique et qu’il laisse de côté l’équipe de son prédécesseur dont le manque de décisions aura déjà coûté plus de 45 millions d’euros en condamnations et indemnisations.

Les paragraphes trop nationalistes ont été gommés : comme le nom Brussels Airport alors que l’Aéroport se nomme bien Bruxelles-National, mais aussi les fameuses routes de décollage voulues par la N-VA au-dessus du Palais Royal de Laeken ou encore en 07 en survolant tout le Brabant Wallon sans oublier la fermeture du bureau des plaintes car dirigé par un francophone !

Une grande concertation est prévue pour 2026 avec les pays voisins et les régions sur la fameuse loi, promise par Anciaux en 2004.

Une grande concertation est prévue pour 2026 avec les pays voisins et les régions sur la fameuse loi, promise par Anciaux en 2004, et devant bétonner le principe de la dispersion, jugé entretemps fautif par les cours et tribunaux.

Un projet de loi déjà prêt

Cette loi sans plan de vol et normes de vent ne sert à rien. De plus, une telle loi existe déjà au niveau européen sous la forme d’une directive. Associer les entités fédérées à un projet de loi viole les Lois spéciales du 8 août 1980, car les procédures à l’aéroport de Bruxelles-National sont une compétence exclusive, du fédéral, sans concertation des régions.

Par ailleurs, il existe déjà dans les cartons un avant-projet de loi déjà présenté en première lecture au Conseil des Ministres en avril 2014 et qui à l’époque a été approuvé par la plupart des partis associés dans le nouveau gouvernement Arizona : MR, Engagés, Vooruit, CD&V et même le VLD ! Ce projet est le plus abouti jamais réalisé en 20 ans.

Il existe déjà dans les cartons un avant-projet de loi déjà présenté en première lecture au Conseil des Ministres en avril 2014 et qui à l’époque a été approuvé par la plupart des partis associés dans le nouveau gouvernement Arizona.

Le Gouvernement fédéral va donc soutenir le développement économique d’une société privée qui gère un aéroport. Quand on apprend déjà que cette société privée, Brussels Airport Company, ne respecte pas sa propre licence aéroportuaire, critique les normes de bruit bruxelloises ou ferme les yeux sur les décollages de nuit d’avions totalement interdits de vol ; on peut s’attendre au maintien de l’anarchie dans le ciel bruxellois.

Eliminer les gros avions bruyants du ciel bruxellois

Toute éventuelle solution ne passe pas essentiellement par un meilleur carburant, mais par de meilleurs avions. Les limitations d’accès des avions basées sur leur performance, leur bruit et leur niveau de pollution n’ont plus été revues depuis 2009.

De très vieux avions cargos bruyants et polluants continuent à opérer toutes les nuits. Alors que Brussels Airport Company, la société de gestion du site, communiquait sans empathie « les gens oublient que les avions sont beaucoup moins bruyants qu’en 2000 » à la une de la presse en janvier 2024. Ce qu’il faut d’abord, c’est éliminer tous les vieux coucous qui volent de nuit et qui datent d’avant 2000. Ce ne sont pas les avions passagers qui sont vieux, mais bien les cargos qui opèrent la nuit, ils sont tous en exploitation depuis au moins 30 ans…

Enfin, c’est la Flandre qui a toujours refusé que les transports en commun bruxellois (Stib) accède à Bruxelles-National, tout comme elle refuse que les taxis bruxellois chargent des voyageurs depuis l’aéroport. Les compagnies de trains à grande vitesse ne sont pas intéressées par desservir Brussels Airport, puisqu’elles relient déjà d’autres aéroports comme Schiphol, Londres ou Paris et pour le faire, elles demandent des compensations financières de plusieurs millions d’euros…

C.V.B.