ELECTIONS FEDERALES ALLEMANDES

Allemagne: Victoire relative des conservateurs, succès pour l’AfD, amère défaite pour les sociaux-démocrates

Friedrich Merz (à droite), chef de file de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) conservatrice et principal candidat de son parti à la chancellerie, s'adressant à ses partisans aux côtés du ministre-président du Land de Bavière et chef de l'Union chrétienne-sociale conservatrice (CSU) Markus Soeder (au centre) et du secrétaire général de la CDU Carsten Linnemann (à gauche) après l'annonce à la télévision des premiers sondages de sortie des élections générales allemandes lors de la soirée électorale à Berlin le 23 février 2025. Belgaimage

BERLIN. Les Allemands votaient ce dimanche pour élire le nouveau Bundestag (parlement fédéral). Des élections anticipées (initialement, elles auraient dû se tenir en septembre prochain) qui s’annonçaient comme les plus disputées depuis des décennies. On en attendait, entre autres, une victoire des conservateurs, une forte progression de l’extrême droite (AfD) et une défaite du SPD (sociaux-démocrates). Et c’est exactement ce qui s’est produit. L’Allemagne sera difficile à gouverner…

Est-ce un effet de la rigueur, tant vantée, de l’Allemagne ? Toujours est-il que les instituts de sondage – qui, dans certains pays de l’Union européenne, se révèlent parfois aussi précis que les diseuses de bonne aventure – avaient vu juste. Les conservateurs de la CDU-CSU, emmenés par Friedrich Merz ont remporté le gros lot, loin devant ses rivaux.

Fêtons ce soir et demain matin, nous nous mettrons au travail.

Victoire toute relative, cela étant : pour espérer pouvoir être le pivot central d’une coalition confortable, les conservateurs devaient faire au moins 30% des voix. Or, les résultats provisoires, dimanche soir, les situaient à 28,6%, ce qui est malgré tout un excellent résultat, mais n’a rien d’exceptionnel. « Fêtons ce soir et demain matin, nous nous mettrons au travail », a déclaré dimanche Friedrich Merz à ses partisans en liesse, se disant « conscient de la responsabilité qui l'attendait ».

AfD en deuxième position

Sans surprise également, Alternative für Deutschland (AfD), parti d'extrême droite, arrive en deuxième position avec 20,8 %, ce qui lui vaut la deuxième place. La cheffe de file du parti, Alice Weidel, peut être satisfaite même si les dirigeants de l’AfD espéraient secrètement un meilleur résultat, du fait des attentats qui ont ensanglanté le pays ces dernières semaines (le dernier s’étant produit à Berlin, au Mémorial de la Shoa, vendredi soir…).

Si ces incidents tragiques n’ont pas modifié les résultats attendus par les observateurs, L’AfD confirme cependant la montée en puissance qu’elle avait poursuivi lors des récentes élections locales et régionales.  On notera que le parti d'Alice Weidel, avec 34% des voix, est, de loin, la première formation dans les Etats de l’ex Allemagne de l’Est : 35 ans après la chute du Mur de Berlin, la division est toujours claire et nette entre les deux entités réunifiées.

Nous aurons de nouvelles élections; je ne pense pas que nous devrons attendre encore quatre ans.

« Les Allemands ont voté pour le changement », a déclaré Alice Weidel, qui, très logiquement, avait fait campagne sur l’immigration et l’insécurité. Se voulant prophétesse, elle a ajouté que la tentative de Friedrich Merz de former une coalition finirait par échouer : « Nous aurons de nouvelles élections; je ne pense pas que nous devrons attendre encore quatre ans ».

Pour les Sociaux-démocrates, le plus mauvais résultat de leur histoire

Du côté social-démocrate, en revanche, c’est la douche froide : le SPD enregistre, avec 16,4%, le pire résultat de son histoire. Leur chef, le chancelier sortant Olaf Scholz, a déclaré que les résultats des élections étaient une amère défaite pour le parti et que, en conséquence, il ne participerait pas aux négociations en vue d'une coalition.

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