8 mars : la violence n’a pas sa place dans les manifestations, il faut sévir

Journaliste – Rédacteur en chef.

La marche mondiale des femmes organisée ce samedi 8 mars 2025 dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes a été émaillée par de violentes agressions à l’égard de mandataires libéraux venus participer à l’opération. Ce faisant, les auteurs de ces faits ont jeté une triste sombre sur une démarche qui se voulait pacifique.
Une manifestation vise notamment à dénoncer des comportements ou des décisions qui blessent des intérêts, à défendre des droits ou encore à impulser des idées. Elle peut aussi être un moyen pour soutenir une action ou fustiger des situations de guerre.
La marche mondiale des femmes organisée samedi 8 mars entendait être l’expression de la désapprobation des associations organisatrices face aux options du nouveau gouvernement fédéral (gouvernement Arizona) qu’elles jugent préjudiciables aux droits des femmes. Elles entendaient aussi tirer la sonnette d’alarme sur la politique de droite qu’entend mener la nouvelle majorité fédérale.
La brutalité dont ont été victimes des mandataires de la part d’une partie des manifestants ne doit pas être minimisée et aucune justification ne peut lui être trouvée.
Même si le nouveau gouvernement est légitime car il est le résultat du verdict des élections, la manifestation de samedi a sa place, car elle reflète les inquiétudes d’une partie de la population. Mais la violence n’y avait pas sa place, ni dans aucune autre manifestation d’ailleurs. La brutalité dont ont été victimes des mandataires de la part d’une partie des manifestants ne doit pas être minimisée et aucune justification ne peut lui être trouvée. Toute violence, d’où qu’elle vienne, à l’égard de manifestants dans un défilé ou un évènement de ce type doit être non seulement condamnée, mais elle doit aussi être sanctionnée. Pas d’impunité donc pour les auteurs de tels actes.
Les déclarations de la présidente de Défi, Sophie Rohonyi, sont indignes d’une responsable politique. Elles sont d’autant plus déplorables qu’elles interviennent après qu’elle ait pris connaissance des actes de violence dont ont été victimes des manifestantes. Sa sortie reviendrait donc à trouver des excuses à des actes condamnables. Ainsi par exemple, une jeune fille qui a été violée l’aurait donc bien cherché puisqu’elle s’était habillée de façon aguichante avec une jupe courte ou se serait maquillée de façon un peu trop voyante. Il s’agit-là d’une révoltante conception des choses.
Les agressions de samedi traduisent une polarisation exacerbée et inquiétante de la population, car elle ouvre la voie à des comportements violents qui n’ont pas leur place dans nos sociétés démocratiques.
Les agressions de samedi traduisent une polarisation exacerbée et inquiétante de la population, car elle ouvre la voie à des comportements violents qui n’ont pas leur place dans nos sociétés démocratiques. Par ailleurs, la liberté d’expression est un droit. Les responsables politiques ont le devoir de condamner les premiers et l’obligation de défendre la seconde.
Car à défaut, ils risquent d’ouvrir une boîte de pandore qui risque de conduire notre société vers une situation où le dialogue ne sera plus possible et où l’écoute aura disparu. Alors autant sévir tant qu’il est encore temps avant que la situation ne sous échappe.