AGRESSIONS A LA MANIF DU 8 MARS

Le Conseil des Femmes Francophones de Belgique condamne sans ambiguité les agressions des femmes à la marche du 8 mars

BELGA

Le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) estime qu’« aucune forme de violence ne peut être acceptée, ni minimisée », surtout lors d’une manifestation visant à défendre les droits des femmes. Elle exprime son soutien aux manifestantes et personnalités qui ont été agressées lors de la manifestation du 8 mars 2025 à Bruxelles et dénonce le harcèlement dont certaines membres du CFFB ont fait l’objet sur les réseaux sociaux. Elle n’entend pas « commenter les prises de position politiques des uns et des autres ». La position franche et directe du CFFB tranche avec la réaction de sa présidente démissionnaire qui tout en condamnant les agressions estime que les représentants du MR n’auraient pas dû venir à la manifestation.

Quelques jours après les agressions qui ont visés des mandataires et représentants du MR lors de la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes à Bruxelles, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) prend position sur les évènements. Son conseil d’administration condamne sans ambiguïté les agressions. « Aucune forme violence ne peut être acceptée ni minimisée, certainement pas alors que nous marchons pour défendre les droits des femmes et lutter contre toutes les formes de violence et les discriminations qu’elles subissent. Nous exprimons également notre total soutien aux manifestantes et personnalités, dont certaines sont des anciennes et actuelles membres de l’Organe d’Administration du CFFB, qui ont été bousculées et molestées lors de la manifestation », écrit l’association féministe qui fédère une cinquantaine d’associations dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Infiltration des esprits malveillants

Elle observe que « depuis quelques années les manifestations féministes sont régulièrement infiltrées par des groupes qui cherchent à créer des incidents ou à opposer les différents courants et association présentes. Ces manœuvres sont inadmissibles d’autant qu’elles ont comme résultat une focalisation des médias sur les incidents et les réactions qui s’ensuivent, ainsi qu’une invisibilisation à la fois de nos revendications et du succès croissant des mobilisations pour les droits des femmes ».

Le CFFB révèle que certaines membres de son conseil d’administration font l’objet de harcèlement sur les réseaux sociaux. « Le Conseil des Femmes Francophone de Belgique condamne aussi cette forme de violence », précise-t-il.

Aucune forme violence ne peut être acceptée ni minimisée, certainement pas alors que nous marchons pour défendre les droits des femmes.

La prise de position du CFFB semble se distancier des déclarations de sa présidente démissionnaire, Sophie Rohonyi, également président de Défi. Les déclarations de cette dernière semblaient indiquer que les agressés devaient s’attendre aux agressions. « Le MR savait en effet pertinemment qu’en venant à la manifestation avec des pancartes prétextant qu’il défend le droit à l’avortement ou encore que les droits des femmes « ne sont pas négociables », à peine un mois après la conclusion d’un accord ciblé par la manifestation parce que violent à l’égard des femmes et de leurs droits, ils allaient mettre le feu au poudre. Aujourd’hui, plutôt que d’assumer sa venue à une manifestation qu’il savait pertinemment hostile à son égard, le MR tente de se victimiser et, pire encore, de me tenir pour responsable de la colère suscitée… par leur accord de gouvernement. Dire que l’on comprend l’origine d’une colère ne veut en aucun cas dire que l’on légitime, cautionne, et encore moins excuse des faits de violences qui l’expriment », avait indiqué Sophie Rohonyi quelques minutes après la manifestation du 8 mars.

La manifestation est un succès

Elle fait d’ailleurs d’au moins une plainte de la part des personnes agressées le 8 mars. Beaucoup d’observateurs ont condamné la réponse de la présidente de Défi, estimant qu’elle confondait son rôle de présidente du CFFB avec son mandat de présidente de Défi.

A cet effet, le CFFB refuse de commenter les « prises de position politiques des uns et des autres. Nous voulons simplement marquer notre soutien à toutes les femmes qui ont subi une forme de violence physique, verbale ou sur les réseaux sociaux, le Conseil étant pluraliste et neutre ».

Aucune forme violence ne peut être acceptée ni minimisée, certainement pas alors que nous marchons pour défendre les droits des femmes.

Pour le reste, l’association féministe estime que la Marche mondiale des femmes organisée le 8 mars est un succès. « Il s’agit d’un taux record à Bruxelles (10.000 personnes) et à Liège (1.500) et est un signal fort pour que nos revendications soient entendues afin de garantir un traitement égalitaire entre les femmes et les hommes, au bénéfice de la société tout entière », écrit-elle.