Pollution à Fos-sur-Mer : ArcelorMittal mis en examen pour mise en danger de la vie d’autrui et pour faux

Le groupe sidérurgique a été mis en examen par la justice française pour faux et usage de faux ainsi que pour mise en danger de la vie d’autrui après des plaintes de 300 riverains et associations qui dénoncent des rejets de polluants illégaux. ArcelorMittal a été placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 250.000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros. Le groupe dit collaborer avec la « coopérer pleinement avec les autorités », mais réfute les accusations. Il rappelle avoir investi plus de 754 millions d’euros pour moderniser ses installations depuis 2014. Mais il est clair que cette affaire portera un coup à l’image d’ArcelorMittal.
En voilà une affaire dont se serait bien passé le géant sidérurgique, ArcelorMittal. Le parquet de Marseille a indiqué ce mardi 25 que le groupe sidérurgique a été mis en examen pour des accusations de faux et usage de faux ainsi que pour mise en danger de la vie d’autrui, confirmant ainsi une information de nos confrères de Mediapart. ArcelorMittal est placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 250.000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros, a précisé le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.
D’importants investissements depuis 2014
La mise en examen d’ArcelorMittal intervient suite à une plainte déposée par 300 riverains et associations qui dénoncent des rejets de polluants illégaux industriels dans la région de Fos-sur-Mer. Les plaignants reprochent au premier sidérurgiste mondial d’avoir exposé la population de Fos-sur-Mer à de la pollution industrielle. Pour rappel, ArcelorMittal est installé dans la grande zone industrielle et portuaire de Fos.
ArcelorMittal a investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants.
En réaction à la publication de sa mise en examen, ArcelorMittal dément avec force les accusations, précisant dans un communiqué qu’il coopère « pleinement avec les autorités ». Le groupe rappelle qu’il a « investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants ».
Il souligne que « ces actions lui ont permis de réduire de 70 % les émissions atmosphériques de ce site par rapport à 2002 ».
Plus de 3.400 emplois dépendent d’ArcelorMittal Méditerranée
Arcelor (racheté en 2006 par Mittal Steel company suite à une OPA hostile pour devenir ArcelorMittal) a exploité pendant de nombreuses années deux hauts-fourneaux à Fos, avant d’arrêter l’un des deux outils en 2023. Pour justifier la mise à l’arrêt d’un haut-fourneau, le groupe a mis en avant la chute de de la consommation d’acier.
D’après un récent document du groupe, le site, qui a une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’acier par an, « produit entre 2 et 3,5 mt/an selon les besoins du marché, et ses émissions directes de CO2 ont atteint en moyenne 5,6Mt/an sur les cinq dernières années ».
ArcelorMittal Méditerranée occupe en direct quelque 2.400 travailleurs. Son activité génère plus d’un, millier d’emplois chez ses sous-traitants à Fos-sur-Mer.