Carnage à l’aéroport de Charleroi où une centaine de passagers ont raté leurs vols - L-Post
EMBOUTEILLAGES ET MECONTENTEMENT A L'AEROPORT DE CHARLEROI

Carnage à l’aéroport de Charleroi où une centaine de passagers ont raté leurs vols

A la veille de la grève de ce lundi 31 mars, l'aéroport de Charleroi connaît des problèmes liés aux contrôles des passagers. D.R.

De nombreux passagers ont raté leurs vols ce dimanche 30 mars en raison d’un manque de personnel suffisant pour assurer les services de sûreté. Les dirigeants de BSCA, la société gestionnaire de l’aéroport carolo, ciblent le prestataire de service G4S qui n’aurait pas prévu assez d’agents pour absorber la forte affluence des passagers qui ont anticipé leurs voyages en raison de la grève générale de ce lundi 31 mars. Près de 120 vols étaient prévus ce dimanche. Visiblement, il y a de la friture sur la ligne entre la société de sécurité, G4S, et les dirigeants de Brussels South Charleroi Airport (BSCA). Les agents de G4S se plaignent de la surcharge de travail.

Les passagers en partance au départ de l’aéroport de Charleroi ont vécu une pire journée dimanche 30 mars. Selon nos informations, les opérations de contrôle des bagages et des voyageurs ont pris de sérieux retard en raison de l’affluence des candidats au départ. La situation était si grave qu’une centaine de passagers aurait raté leurs vols.

BSCA épingle les agents de G4S

Contactée par nos soins, la porte-parole de BSCA, la société de gestion de l’aéroport carolo confirme la situation et pointe du doigt le prestataire de services de sûreté, G4S. « En raison de la forte affluence liée au report des réservations de ce lundi (31 mars, ndlr), jour de grève, et du manque de personnel du prestataire externe G4S (lié à un absentéisme élevé) pour effectuer les opérations de sûreté et absorber l’affluence, l’aéroport de Charleroi fait face à des files plus importantes qui impactent les passagers et les opérations. Du personnel supplémentaire a été prévu pour informer et guider nos passagers. Nos équipes mettent tout en œuvre pour rétablir la situation au plus vite. Nous présentons nos excuses à nos passagers pour les désagréments subis », nous a confié Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels South Charleroi Airport (BSCA).

En raison de la forte affluence liée au report des réservations de ce lundi, jour de grève, et du manque de personnel chez G4S pour effectuer les opérations de sûreté, l’aéroport de Charleroi fait face à des files plus importantes qui impactent les passagers.

Au nom de BSCA, elle dit regretter les inconvénients pour les voyageurs et tacle les agents de G4S. « Nous ne pouvons que regretter cette situation qui met en avant un manque de respect d’une partie du personnel de sûreté envers les passagers et l’aéroport », conclut-elle.

Voyageurs mécontents

C’est le mécontentement du côté des voyageurs. « On dirait que plus rien ne va en matière de sûreté à l’aéroport de Charleroi. On lit des choses dans la presse, mais on ne savait pas que c’était aussi dramatique, ce n’est pas sérieux », nous a confié un père de famille en partance.

On lit des choses dans la presse, mais on ne savait pas que c’était aussi dramatique, ce n’est pas sérieux.

Selon des sources proches du dossier, la commande de prestation de services de sûreté par BSCA Security (filiale de BSCA) était trop courte, combinée à du matériel en panne et des agents malades chez G4S. Au total, près de 120 vols étaient prévus à Charleroi Airport entre 6h20 et 21h45.

Il aurait fallu prévoir 8 à 9 lignes de contrôle de 4h à 19h, mais les dirigeants de BSCA Security n’en avaient commandé que 6 à 8 dimanche matin, ce qui est peu au regard de l’affluence attendue. « C’est honteux de travailler ainsi. On ne nous met pas dans de bonnes conditions pour répondre aux besoins des voyageurs », dit-on dans les rangs des agents de G4S.

On aurait pu être plus efficace si BSCA Security avait fait sa commande à temps et avait accepté de payer des agents supplémentaires. 

« On aurait pu être plus efficace si BSCA Security avait fait sa commande à temps et avait accepté de payer des agents supplémentaires », a-t-on entendu dans le rang des agents de sûreté. « Nous sommes à bout, on se fait insulter, alors qu’on court déjà partout pour satisfaire les voyageurs. Il est temps que les choses bougent ici », dit-on dans les rangs des agents.

G4S aurait mobilisé près de 130 agents, mais il est vrai que dans ses rangs à Charleroi, on dénombrait dimanche une dizaine de malades.

BSCA Security a 10 mois pour se retourner

Visiblement, les relations sont tendues entre les dirigeants de l’aéroport de Charleroi et G4S. Pour rappel, deux inspections de l’Europe ont détecté, à la mi-février 2025, des failles dans les contrôles de détection des explosifs dans les bagages des voyageurs à l’aéroport de Charleroi. En conséquence, l’Europe a imposé davantage de contrôles.

Quelques jours plus tard, le prestataire de service de sûreté, G4S, a résilié son contrat avec BSCA Security en raison de la situation sur le tarmac carolo. D’ici la fin d’un préavis de 10 mois, BSCA Security doit trouver un remplaçant, ce qui ne sera pas une mince affaire vu la tache à assumer avec un aéroport qui enregistre une augmentation des voyageurs.