Woman & AI Day : l’Intelligence artificielle (IA) se conjugue aussi au féminin

Une cinquantaine de femmes entrepreneures, dirigeantes et indépendantes se réuniront pour une journée entièrement dédiée à l’Intelligence artificielle (IA) le 11 avril à Wavre. L’objectif est de lever les freins à son adoption dans les milieux professionnels féminins, encore largement sous-représentés dans cet univers en pleine explosion. « Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’être ingénieure pour utiliser efficacement l’IA. Pourtant, les femmes restent en retrait », souligne Aurélie Couvreur, directrice du MIC à l’initiative de l’événement qui est une première en Belgique. A travers des ateliers, des démonstrations et des témoignages, le Woman & AI Day entend démontrer que ces outils sont aussi faits pour elles, et qu’il est temps de se les approprier.
Malgré le potentiel transformateur de l’Intelligence artificielle (IA) dans l’économie et la société, les femmes y sont encore peu visibles. A l’échelle mondiale, elles ne représentent que 22 % des professionnels de l’IA, et seulement 12 % des chercheuses dans le domaine selon les chiffres relayés par l’Unesco et le Sénat français. Une absence qui n’est pas sans conséquence. Les algorithmes nourris dans des environnements homogènes tendent à reproduire, voire à accentuer les biais structurels. L’IA, pourtant présentée comme outil d’équité, risque ainsi de devenir le reflet amplifié des inégalités existantes.
Une opportunité manquée dans des secteurs féminisés
Aurélie Couvreur, directrice du MIC et initiatrice du Woman & AI Day, résume l’enjeu : « Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’être ingénieure pour utiliser efficacement l’IA. Pourtant, les femmes restent en retrait. Le Woman & AI Day veut leur montrer que ces outils leur sont aussi destinés, et qu’il est temps de les adopter ».
Ce déséquilibre est d’autant plus surprenant que l’IA redéfinit en priorité des secteurs très féminisés comme les ressources humaines, le marketing ou encore l’éducation. Et pourtant, la majorité des femmes restent à l’écart de ces outils qui ne nécessitent souvent aucune compétence technique particulière.
Selon l’IFOP, 71 % des femmes n’ont jamais été formées à l’IA et ne souhaitent pas l’être, contre 54 % des hommes. Sur LinkedIn, à peine 31% des conversations sur l’IA sont portées par des femmes contre 58 % par des hommes. Le manque de formation et de représentation contribue à un cercle vicieux déjà bien connu.
Lever les freins, concrètement
C’est pour répondre à cette urgence que l’évènement a été pensé. Porté par le MIC en partenariat avec le Réseau Diane, Womanly et The Pod, l’événement vise à déclencher un déclic auprès des entrepreneures, dirigeantes et indépendantes de Belgique francophone. L’évènement est une première en Belgique.Le format se veut concret, interactif et surtout actionnable avec des interventions d’expertes, des démonstrations, des ateliers pratiques et des retours d’expérience. L’ambition est claire et veut démystifier l’IA et montrer les possibilités de celle-ci
Une première étape pour une IA plus inclusive
Ce premier rassemblement est aussi un appel à bâtir une IA plus représentative, plus performante et plus juste. Car l’intelligence artificielle n’est pas qu’une affaire de code. Elle est aussi, et surtout, une affaire de regard, d’usage, de finalité. En donnant la parole aux femmes, en les plaçant au cœur des usages, le Woman & AI Day veut contribuer à écrire une autre histoire de la transformation numérique. Une histoire inclusive, collaborative et féminine. Le MIC est un partenariat public-privé, formé en 2009, entre la Wallonie, Microsoft, Proximus et Dell visant à contribuer au développement économique et technologique des entreprises en Wallonie et à la montée en compétences des talents. Le MIC est partenaire officiel de Digital Wallonia.
Méderic Guisse (st)