Rail : Alstom et CAF se partagent un important marché de 2,8 milliards d’euros au Maroc - L-Post
ALSTOM ET CAF PARTENAIRES FORCES AU MAROC

Rail : Alstom et CAF se partagent un important marché de 2,8 milliards d’euros au Maroc

Une locomotive d'Alstom livrée à l'ONCF. AFP

L’Office national des chemins de fer (ONCF) marocain a annoncé, fin février 2025, la commande de 168 trains pour un montant total de plus de 2,8 milliards d’euros. Cet investissement dans le réseau ferroviaire s’inscrit dans le cadre de sa stratégie nationale pour 2030, avec, en point d’orgue, la volonté de répondre aux exigences de la co-organisation de la Coupe du monde avec l’Espagne et le Portugal. Le contrat est attribué à trois constructeurs ferroviaires : Alstom (France) qui hérite des 18 TGV et Hyundai Rotem (Corée du Sud) avec 110 trains RER. Le dernier candidat retenu n’est autre que l’espagnol, CAF, qui vient de souffler un gros marché de 3,4 milliards d’euros à Alstom en Belgique. Au Maroc, il a reçu la commande de 40 trains intervilles.

L’Office national des chemins de fer (ONCF) marocain (ONCF) a attribué un marché historique pour l’acquisition de 168 nouveaux trains, représentant un investissement total de 29 milliards de dirhams (environ 2,8 milliards d’euros). Cette commande se partage entre trois constructeurs internationaux : Alstom (France), qui fournit 18 trains à grande vitesse (TGV), CAF (Espagne), avec une livraison de 40 trains interurbains, et Hyundai Rotem (Corée du Sud), qui va fabriquer 110 trains destinés aux services régionaux et métropolitains.

L’objectif est d’une part de renouveler le parc actuel de l’ONCF, et d’autre part, de soutenir la croissance du trafic ainsi que les projets d’expansion prévus d’ici à 2030. Parmi ces projets se trouvent l’extension prévue de la ligne à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech et l’introduction de nouveaux services ferroviaires locaux similaires au « RER » dans les principales régions du pays. Selon l’ONCF, cet investissement permet également de contribuer activement à la co-organisation de la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal.

La société espagnole CAF, grande gagnante

CAF touche le jackpot avec ses contrats avec le Maroc et la Belgique. Pour le Maroc, l’entreprise va toucher une partie des 2,8 milliards d’euros investis par le pays avec comme objectif de livrer une quarantaine de trains interurbains pour améliorer les liaisons dans les régions.

En Belgique, la société espagnole a été retenue par la SNCB au détriment d’Alstom Belgique dans le cadre d’un appel d’offres européen. Il s’agit d’un contrat-cadre pour la livraison de plusieurs trains d’une valeur totale de3,4 milliards d’euros). La première partie du contrat s’élève à 1,7 milliard.

Enjeux industriels et concurrence internationale

Les décisions de l’ONCF et de la SNCB montrent l’évolution du secteur ferroviaire mondial, marqué par une forte compétition entre les grands constructeurs. Alors que l’entreprise espagnole CAF gagne en importance sur le marché international avec des contrats d’envergure, le groupe français Alstom, malgré une présence forte en Europe et en Afrique du Nord, se trouve confronté à une concurrence accrue.

Cet investissement pour le Maroc fait partie d’une stratégie de modernisation et de croissance de la mobilité durable, visant à établir son réseau ferroviaire comme l’un des plus efficaces en Afrique. En Belgique, la commande effectuée par la SNCB souligne les tensions entre l’ouverture à la concurrence et la préservation du tissu industriel national.

Ces deux événements confirment une tendance forte : le secteur ferroviaire est un enjeu stratégique majeur, à la croisée des politiques de transport, de l’innovation technologique et des considérations industrielles nationales et internationales.

Méderic Guisse (st)