Funérailles du pape François : un cauchemar pour les services de sécurité

ROME. Ce samedi 26 avril 2025, des centaines de milliers de personnes se retrouveront dans la cité vaticane afin de suivre les obsèques du pape François, décédé lundi matin 21 avril. Parmi elles, au moins 130 délégations officielles attendues comprenant des dizaines de chefs d’Etat, parmi lesquels l'Américain Donald Trump, le Britannique Keir Starmer, le Français Emmanuel Macron, l'Allemand Olaf Scholz, et de gouvernement et de ministres. Un cauchemar pour les services de police et de renseignements italiens qui ont eu à mettre en place, en quatre jours à peine, l’une des plus importantes opérations de sécurité que Rome ait jamais connue.
Ils seront au minimum 250 000 personnes, peut-être beaucoup plus à se rendre au Vatican pour un dernier hommage au pape François ce samedi 26 avril 2025. Et si 130 délégations ont déjà été annoncées, elles seront sans doute, en réalité, 150 ou plus. Les mesures de sécurité qui entoureront ces funérailles seront donc à l’échelle de l’évènement. Pour le dire simplement, elles seront sans précédent dans la capitale italienne. Des milliers de policiers et de carabiniers (l’équivalent italien de la gendarmerie) seront déployés, avec des renforts provenant de plusieurs régions italiennes. Et cela, bien entendu, sans même parler des services de sécurité accompagnant les délégations étrangères.
Gérer la sécurité des délégations étrangères
La présence de ces dernières est souvent source de tensions et nécessite bien des négociations et des ajustements. La méthode généralement appliquée est que les officiers de sécurité étrangers se concentrent sur la protection de leurs délégations tandis que les polices locales ont la responsabilité de leur environnement.
Une négociation a été nécessaire pour que les escortes des chefs d’Etat puissent conserver leurs armes sur le territoire du Saint Siège.
Mais il y a, bien entendu, des exceptions. On sait par exemple que le Secret Service américain, qui accompagne Donald Trump, a pour règle de tout prendre en main quand un président américain se déplace à l’étranger. Au point même d’envoyer une advance , une équipe « d’éclaireurs », qui arrive plusieurs jours avant le président, ce dernier étant accompagné, lui, du gros des troupes.
Les responsables de la sécurité américaine peuvent ainsi se coordonner avec les autorités locales et superviser les mesures prises. Ils n’hésitent pas, d’ailleurs, à donner des consignes strictes, ni même à mouiller la chemise. Ainsi, ils ont l’habitude d’envoyer leurs propres experts visiter les égouts sur les parcours que suivra le cortège présidentiel afin de vérifier qu’ils n’ont pas été minés. Avant d’en faire souder les plaques d’accès...
Le Vatican, un Etat à part
Mais quand il s’agit du Vatican, à la fois puissance temporelle et spirituelle, tout se complique. Dans le cas présent, on sait qu’une négociation a été nécessaire pour que les escortes des chefs d’Etat puissent conserver leurs armes sur le territoire du Saint-Siège (ndlr: qui est un Etat indépendant).
Normalement, seules la Garde suisse Pontificale et la Gendarmerie d’Etat du Vatican ont le droit d’y être armées. Mais totalisant, à eux deux, moins de 300 membres, ces corps ne sont évidemment pas en mesure protéger à la fois les princes de l’église, la population du Vatican (quelques centaines de personnes cohabitant sur 0,44 km²) et des dizaines de visiteurs de haut rang. L’accord a donc été vite trouvé.
Des échanges intenses avec les « services » étrangers
Dans la phase préparatoire des funérailles, d’intenses échanges ont eu lieu entre l’AISE (Agenzia informazioni e sicurezza esterna, le renseignement extérieur italien) et ses homologues étrangers afin d’examiner si des menaces précises existaient. Au sein des frontières italiennes, ce sont l’AISI (Agenzia Informazioni e Sicurezza Interna, le renseignement intérieur) et la DIGOS (Division des Enquêtes générales et des Opérations spéciales), en charge de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme au sein de la Polizia di Stato, la police nationale italienne) qui ont effectué le même travail.
Tireurs d’élites, zone d’exclusion aérienne et forces spéciales
Ce samedi, toute la zone entourant le Saint-Siège et le parcours du cortège funèbre seront protégés par un dispositif de sécurité couvrant à la fois les menaces aériennes, terrestres et maritimes. Un destroyer de la marine sera même positionné près des côtes (la capitale est à 25 kilomètres des plages les plus proches) des chasseurs Eurofighter de l'armée de l'air patrouilleront le ciel ou seront prêts à décoller et des radars couplés à des systèmes anti-drones seront déployés. D’autres systèmes seront utilisés pour brouiller les communications d’éventuels engins volants non autorisés. Une zone d'exclusion aérienne de 24 heures est, du reste, déjà en place au-dessus de Rome depuis le milieu de la semaine.
Jusqu’à la fin du conclave et l’élection du nouveau pape, Rome restera le centre du monde.
Vous voulez lire la suite de cet article ?
Cet article premium
est réservé à nos abonnés.
Vous êtes déjà abonné ?
Connectez-vous
Pas encore abonné ?
Abonnez-vous
à L Post pour promouvoir la pluralité de la presse. L-Post n’est financé par aucun grand groupe et dépend uniquement des lecteurs. Informer avec rigueur et indépendance a un coût.
Soutenez L Post et le journalisme indépendant : BE85 0689 4115 0106