Cora : les syndicats interpellent les ministres de l’emploi après un mois sans nouvelles

Il y a un mois, Cora annonçait la fermeture définitive de ses sept hypermarchés avec à la clé la suppression d’environ 1.700 emplois en Wallonie et à Bruxelles. Très vite, les gouvernements ont rencontré les syndicats pour écouter les préoccupations des travailleurs. Toutefois, depuis un mois, les syndicats déplorent un manque de communication des ministres et des gouvernements dans une lettre ouverte publiée ce mardi 6 mai. « Depuis lors, les caméras éteintes, plus aucune nouvelle des différents gouvernements et ministres », ajoute le front commun syndical.
Un mois après l’annonce de la fermeture des sept hypermarchés Cora, les syndicats des travailleurs écrivent une lettre ouverte pour déplorer le manque de nouvelles et de réactions des ministres de l’Emploi concernant la situation des 1.700 travailleurs qui vont perdre leur emploi. « Depuis lors, les caméras éteintes, plus aucune nouvelle des différents gouvernements et ministres », indiquent les différents syndicats dans leur lettre ouverte.
Alors que les négociations doivent débuter ce jeudi, les trois syndicats veulent « connaître les cadres légal et règlementaire » dans lequel ils vont devoir œuvrer.
De la clarté dans les demandes
Au niveau de la région, ils demandent au ministre wallon de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet (MR), de clarifier ses projets à propos des cellules de reconversion et de la problématique de l’augmentation des commerces, alors que le pouvoir d’achat de la population stagne, voire diminue. « Plus encore chez Cora qu’ailleurs, les travailleurs et travailleuses licenciés auront besoin, non pas d’un stage de formation via une agence intérim pour retrouver un emploi quelconque au plus vite, mais réellement d’un accompagnement sur mesure qui puisse leur permettre de retrouver un projet de vie, un emploi dans lequel ils et elles puissent s’épanouir », souligne le front commun syndical (Setca, CSC, CGSLB).
Plus encore chez Cora qu’ailleurs, les travailleurs et travailleuses licenciés auront besoin, non pas d’un stage de formation via une agence intérim, mais réellement d’un accompagnement sur mesure.
Pour le fédéral, les trois organisations syndicales rappellent au ministre fédéral de l’Emploi, David Clarinval (MR), l’importance d’accorder la prépension plus tôt. « Cela permettrait de trouver des solutions sociales pour des travailleurs qui ont un long passé professionnel, ce qui permettrait également de libérer une enveloppe plus importante pour le plan social des autres travailleurs », insistent-elles.
Les syndicats mettent en évidence le profil spécifique des personnes travaillant chez Cora : « En vous rappelant aussi que ces travailleurs étaient majoritairement des travailleuses, sans qualification particulière, à temps partiel, âgées de plus de 50 ans, avec souvent des restrictions médicales ». Ils rajoutent également que les nombreuses mesures d’exclusion que le Gouvernement fédéral compte mettre en place après deux ans de chômage (exclusion) vont fortement pénaliser ces travailleurs.
« Un comble pour des travailleurs qui n’auront jamais eu l’opportunité de travailler à temps plein parce que le temps partiel est la règle dans le commerce. Votre mesure ne visera donc pas les « supposés profiteurs qui font du chômage un plan de carrière », comme vous avez l’habitude de le dire, mais des travailleuses à temps partiel involontaires avec horaires variables », précise le front commun syndical.
Un mécontentement général
Le Setca, la CSC et la CGSLB critiquent l’ensemble des mesures du gouvernement pour l’emploi de manière générale : « Vos autres projets sur l’annualisation du temps de travail, le travail du dimanche, le travail de nuit, le travail du dimanche généralisé, ou encore l’élargissement du travail étudiant ou des flexi-jobers vont condamner les travailleurs du commerce à plus de précarité et de pauvreté puisque coincés dans leurs contrats à temps partiel et précaires. Des travailleurs pauvres qui deviendront des pensionnés encore plus pauvres… ».
Nous attendons que vous preniez conscience de la réalité de ces travailleurs, de la situation qu’ils vivent au quotidien et pas seulement de faire quelques déclarations face caméra pendant que vos gouvernements respectifs achèvent des plans qui détérioreront encore leur futur.
Les syndicats demandent de prendre en compte leurs demandes et de trouver des solutions pour les mettre en place afin d’aider les 1.700 travailleurs menacés de perdre leur emploi à Bruxelles et en Wallonie par la fermeture des magasins Cora. « Nous attendons que vous preniez conscience de la réalité de ces travailleurs, de la situation qu’ils vivent au quotidien et pas seulement de faire quelques déclarations face caméra pendant que vos gouvernements respectifs achèvent des plans qui détérioreront encore leur futur ! », concluent les syndicats.
Méderic Guisse (st)