UNE CAMPAGNE POUR PREVENIR LE SUICIDES CHEZ LES JEUNES

« De toi à moi » : la nouvelle campagne lancée par le Centre de prévention du suicide

Une jeune fille s'adonne à une activité sportive dans un centre accueillant fait une tentative de suicide. AFP

La campagne « De toi à moi », portée par le Centre de prévention du suicide (CPS), donne la parole aux jeunes pour qu’ils s’adressent directement à leurs pairs. Une démarche importante avec le contexte actuel. Selon Sciensano, le suicide est la première cause de décès chez les jeunes en Belgique, surtout dans la tranche d’âge 15-24 ans, avec plus d’un décès sur quatre qui est dû à un suicide. Le centre observe également une augmentation de 15% du nombre d’appels depuis 2020 sur la ligne d’écoute unique 24h/24 de prévention du suicide 0800 32 123. L’objectif de cette campagne est de soutenir les jeunes tout en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls.

Briser le silence. Mettre des mots sur la douleur. Créer du lien. La campagne « De toi à moi », portée par le Centre de prévention du suicide (CPS), met en avant des messages de soutien écrits par des jeunes pour des jeunes. Elle a posé la question à des jeunes âgés de 14 à 18 ans : « Que dirais-tu à un·e jeune qui a des idées suicidaires et qui a besoin de soutien ? »

Depuis 25 ans, le CPS organise des campagnes de sensibilisation à la prévention du suicide en milieu scolaire. Pour cette campagne, elle diffuse ces messages de soutien sur un compte Instagram (@soutiendetoiamoi) et un compte TikTok (@soutiendetoiamoi) dédiés. L’objectif de cette campagne est double. Elle a pour but de soutenir les jeunes qui ont des pensées suicidaires et de montrer les ressources disponibles pour que ceux-ci ne se sentent pas seuls face à leurs problèmes.

Des jeunes de plus en plus touchés

Selon l’institut national de santé publique en Belgique, Sciensano, le suicide est la première cause de décès chez les jeunes en Belgique, surtout dans la tranche d’âge 15-24 ans, avec plus d’un décès sur quatre qui est dû à un suicide. Le CPS confirme cette tendance avec l’augmentation de 15% du nombre d’appels depuis 2020 sur la ligne d’écoute unique 24h/24 de prévention du suicide 0800 32 123. On dénombre 25 000 appels répondus par an de manière générale.

Au lieu d’en finir, je peux demander de l’aide. Comme c’était compliqué pour moi de téléphoner, avec la famille près de moi, j’ai envoyé un e-mail. Le Centre de prévention du suicide m’a répondu très vite et on m’a donné rendez-vous.

A 17 ans, Leila a consulté le CPS pour des pensées suicidaires et elle témoigne de sa prise en charge par le centre : « Un jour, ça n’allait pas du tout. Je me suis dit… Au lieu d’en finir, je peux demander de l’aide. Comme c’était compliqué pour moi de téléphoner, avec la famille près de moi, j’ai envoyé un e-mail. Le Centre de prévention du suicide m’a répondu très vite et on m’a donné rendez-vous.».

Leila raconte son parcours pour aller mieux. Elle explique les diverses raisons qui pourraient faire qu’un jeune se sente mal, telles que les conflits familiaux, le harcèlement ou encore les réseaux sociaux. Avec le temps, elle va beaucoup mieux et n’est plus suivie par le centre.« Il y a toujours une autre possibilité que le suicide. Oui, c’est très difficile, je le sais, mais demander de l’aide est une clé pour s’en sortir et pour se sentir mieux », témoigne Leila.

C’est plus facile de parler à un jeune qui pense comme toi que de parler à un jeune qui ne vit pas ce que tu vis.

D’ailleurs, elle a commenté les nombreux messages de soutien laissés anonymement par les jeunes. « C’est plus facile de parler à un jeune qui pense comme toi que de parler à un jeune qui ne vit pas ce que tu vis. L’adulte part au travail, nous, on est en cours. C’est des mentalités et des époques différentes. On se sent plus compris par un ami que par des parents », commente-t-elle.

Accompagner les jeunes

Le CPS rappelle que chaque personne compte et que tout le monde a le droit d’aider. Pour parler, il existe plusieurs moyens comme la ligne d’écoute  (gratuite, anonyme, ouverte 24h/24 et 7j/7), le forum du site du centre (https://www.preventionsuicide.be/) ainsi que des consultations psychologiques dans plusieurs langues si besoin.

Elle invite également les parents et les proches à mettre des mots pour comprendre le sujet et à ne pas l’invisibiliser, mais avant tout à aider la personne qui souffre à se sentir comprise et pas seule face à ses souffrances.

Méderic Guisse (st)