Société

Une affaire de plagiat secoue le service de gastro-entérologie du CHU de Liège


Selon nos informations, un chef de clinique du service de gastro-entérologie est accusé par une talentueuse collègue, reconnue pour ses compétences, d’avoir pillé une partie de sa thèse pour nourrir la sienne en vue de l’obtention du titre de professeur. Le doyen de la faculté de médecine, également chef du service de gastro-entérologie, serait bien au courant de la situation. L’accusatrice du médecin plagiaire présumé aurait tenté d’obtenir le retrait des parties copiées ou une révision de la thèse de son collègue, mais en vain. En guise de réponse, elle a été écartée d’un projet d’envergure baptisé Ensemble, dont elle était la coordinatrice clinique. Il s’agit d’une étude clinique visant à établir des « scores de risque polygénique » dans le but de prédire le risque de survenance de maladies dites communes et complexes dans la population en région wallonne (cancer, diabète, Accidents vasculaires cérébraux/AVC, asthme, etc.). Dégoûtée par la situation, la cheffe de clinique a démissionné de son emploi de médecin statutaire et a quitté le CHU de Liège. Sa démission a été actée lors de la réunion du conseil médical du 22 avril 2025. L’affaire suscite un certain émoi au sein du corps médical de l’hôpital universitaire liégeois, alors qu’il est déjà le théâtre d’autres scandales…

Déjà secoué par d’autres scandales qui risquent de ternir son image, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Liège risque d’être entraîné dans une spirale de dossiers susceptibles d’écorner encore un peu plus son crédit. Selon nos informations, son service de gastro-entérologie est secoué par une affaire de plagiat que les différents acteurs concernés tentent d’étouffer. En effet, il nous revient qu’un chef de clinique, Dr Lucien (nom d’emprunt), qui bénéficie de la confiance du chef du service, est accusé par une autre cheffe de clinique, Dr Valentine (prénom d’emprunt), d’avoir pillé en grande partie son mémoire pour nourrir sa thèse en vue de l’obtention du titre de professeur.

Dossier hautement sensible

L’information qui circule depuis plusieurs mois nous a été confirmée par plusieurs sources, proches du dossier, mais les principaux intéressés se refusent à tout commentaire. « Tout le monde est au courant de cette affaire, mais personne n’ose en parler publiquement vu les positions des uns et des autres », nous ont confié en substance de nombreux médecins.

Tout le monde est au courant de cette affaire, mais personne n’ose en parler publiquement vu les positions des uns et des autres.

En attendant, l’accusatrice, Dr Valentine, aurait tenté d’obtenir de son collègue, Dr Lucien, présumé plagiaire, le retrait des parties recopiées ou une révision de la thèse incriminée, mais sans succès. Le chef du service de gastro-entérologie serait bien au courant du dossier, d’autant plus qu’il connaît bien les deux thèses rédigées par les deux médecins gastro-entérologues et qu’il est également doyen de la faculté de médecine de l’Université de Liège (ULiège).

Le CHU veut étouffer l’affaire

Contactée par nos soins, l’accusatrice plagiée se refuse à tout commentaire et nous a renvoyé vers le service de communication du CHU de Liège. En guise de réponse, celui-ci nous a précisé par courriel ceci : « Nous n’apportons pas de commentaire à des situations individuelles, que nous ne pouvons par ailleurs ni confirmer ni infirmer ».

Mais le courriel comporte des menaces à peine voilées nous rappelant la déontologie des journalistes. « (…) Les journalistes ne disposent pas d’un droit absolu à tout divulguer. Les journalistes s’imposent pour ce faire des normes qui découlent des obligations de diffuser des informations vérifiées ; recueillir et diffuser les informations de manière indépendante ; agir loyalement ; respecter les droits des personnes », rappelle Arnaud Arseni, le chargé de communication de l’institution hospitalière. « Dans ce contexte, nous vous informons que les personnes éventuellement concernées par votre sujet ne souhaitent absolument pas pouvoir être rattachées d’une quelque manière que ce soit à l’article qui pourrait paraître et réservent tous leurs droits à cet égard », poursuit-il.

Nous vous informons que les personnes éventuellement concernées par votre sujet ne souhaitent absolument pas pouvoir être rattachées d’une quelque manière que ce soit à l’article qui pourrait paraître.

En attendant, les informations recueillies auprès de plusieurs sources témoignent d’un certain embarras devant la situation et les différentes tentatives visant à empêcher que l’affaire ne soit mise sur la place publique. On parle de représailles et de menaces dans le dossier, ce qui expliquerait la méfiance de plusieurs interlocuteurs qui exigent tous l’anonymat.

Bientôt une plainte en justice ?

L’accusatrice, Dr Valentine, aurait même été écartée d’une étude clinique baptisée Ensemble. Elle en était la coordinatrice clinique. Il s’agit d’une expérimentation visant à établir des « scores de risque polygénique » dans le but de prédire le risque de survenance de maladies dites communes et complexes dans la population en région wallonne (cancer, diabète, Accidents vasculaires cérébraux/AVC, asthme, etc.).

Dégoûtée par la situation, la praticienne a donné sa démission en tant que médecin statutaire et quitté le CHU pour poursuivre sa carrière dans une autre institution.

Dégoûtée par la situation, la praticienne a donné sa démission en tant que médecin statutaire et quitté le CHU pour poursuivre sa carrière dans une autre institution. Sa démission a été actée lors de la réunion du conseil médical du 22 avril 2025. Et pourtant, ses compétences sont reconnues, notamment en matière de recherche. Elle avait même rédigé ou co-rédigé des travaux de recherche qui sont notamment publiés dans des revues scientifiques de renom. Le CHU perd donc un bon élément.

Selon nos informations, l’accusatrice, Dr Valentine, ne compte pas en rester là, ce qui fait dire à des observateurs que le dossier pourrait rebondir en justice.


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