POLITIQUE

France : Un rapport dévoile les dangers de « l’entrisme » des Frères musulmans

La question des Frères musulmans secoue les sociétés occidentales tant en France qu'en Belgique.AFP

Il était attendu depuis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait annoncé sa prochaine « déclassification » : Le Figaro publiait ce mardi matin de longs extraits du rapport confidentiel sur les Frères musulmans qui sera rendu public, ce mercredi 21 mai, après avoir été discuté au plus niveau de l’Etat lors d’une réunion du Conseil supérieur de la Défense qui se tiendra à l’Elysée. En 73 pages, les auteurs de ce document explosif dévoilent la stratégie occulte des « Frères » qui repose, entre autres, sur l’éducation, la charité et la pénétration des milieux d’influence et de pouvoir. Face à la menace, Paris, après des décennies d’immobilisme, a manifestement décidé de passer à l’offensive.  

Lorsqu’il créa, en 1928, l’Ikhwan al Muslimum (Société des Frères musulmans), Hassan el-Banna, petit instituteur d’Ismaïlia, dans le nord-ouest de l’Egypte, ne pouvait prévoir que cette organisation allait se développer jusqu’à devenir tentaculaire et se répandre partout dans le monde. Issu d’une famille d’artisans et d’intellectuels. Son père était horloger mais également diplômé de l’université al-Azhar, au Caire, l’une des plus prestigieuses écoles coraniques du monde arabe. Il rédigeait des ouvrages sur les hadiths, faits et propos du prophète Mahomet,  el-Banna se fit rapidement remarquer par son zèle religieux.

La méthode douce des Frères: augmenter leur emprise (...) par le prêche, la charité et l’activisme culturel et pratiquer « l ’entrisme » pour infiltrer les mieux formés d’entre eux  (...) jusqu'à  pénétrer les milieux d’influence, de pouvoir et de décision.

A 22 ans, il créait l’Ikhwan dans le but de promouvoir un islam social et combattant qui chasserait les Anglais de son pays et éradiquerait l’influence occidentale. Très vite, la confrérie rencontra un immense succès. Si les Frères ne se comptaient que par dizaines en 1928, ils étaient 2 millions en 1948. Le pays n’était, à l’époque, peuplé que d’une vingtaine de millions de personnes.
Mais el-Banna n’était pas seulement un prédicateur, il se voulait aussi promoteur du Djihad. La devise de son organisation était d’ailleurs limpide : « Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Djihad notre voie, la mort sur la voie d'Allah notre plus cher espoir ».

Face à la répression, le choix de l’Europe

Le 8 décembre 1948, les Frères musulmans étaient dissous, et deux mois plus tard, le 12 février 1949, el-Banna était assassiné. La confrérie entrait, et pour longtemps, dans la clandestinité mais continuait à se développer et à s’implanter à travers le monde musulman.
En 1982, après avoir tenté de renverser le pouvoir syrien, alors aux mains de Hafez el-Assad, la branche syrienne des Frères était écrasée dans le sang. A Hama, dans l’ouest du pays, le massacre faisait entre dix mille et quarante mille morts. L’une des conséquences de cette tuerie fut l’exil en masse de survivants de l’organisation dont beaucoup s’installèrent en Allemagne, à Cologne plus précisément d’où ils commencèrent à rayonner sur l’Europe, s’appuyant sur de petits réseaux présents depuis les années cinquante, et animés, entre autres, par Saïd Ramadan, gendre d’el-Banna ( ndlr: et père de Tariq et Hani Ramadan, qui perpétuent son œuvre).

En Europe, les Frères musulmans se sont toujours présentés comme pacifiques et n’hésitent pas à dénoncer le terrorisme que leurs membres pratiquent pourtant assidûment au Moyen-Orient. Le Hamas, par exemple, n’est autre qu’une branche armée des Frères…
Outre l’opportunisme, dans le but de se faire accepter par le monde occidental, il y a là un impératif majeur : les principaux protagonistes du Djihad en Europe sont les salafistes, or ceux-ci sont les frères ennemis de l’Ikhwan.

Bruxelles est donc, depuis vingt ans au moins, devenu un véritable quartier général des Frères musulmans.

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