Politique

Reconnaissance de la Palestine : empêché par Georges-Louis Bouchez d’assister à un débat à la RTBF, Michel De Maegd se rebiffe


Le député fédéral, Michel De Maegd a poussé une gueulante contre son président de parti, Georges-Louis Bouchez (MR). Il a révélé sur Facebook que celui-ci l’avait empêché de participer à une émission sur la RTBF, alors qu’il avait répondu favorablement à l’invitation des journalistes de la radio-télévision publique. Pour justifier sa décision, Georges-Louis Bouchez lui aurait dit qu’il « ne représente pas la ligne du parti » sur le dossier du conflit israélo-palestinien. Il juge l’interdiction qui lui était faite de participer à l’émission « d’autant plus interpellante » qu’il dit avoir « défendu avec la plus grande loyauté l’accord obtenu par notre vice-Premier ministre David Clarinval, en Conseil des ministres restreint ». Il justifie sa sortie sur les réseaux sociaux par son refus d’accepter, sans broncher, la dérive autoritaire de son président. Car « se taire serait céder à l’oppression. Le dénoncer, c’est rester fidèle à ma dignité et aux valeurs qui fondent mon engagement politique ». Reste à voir s’il risque une sanction…

Le dossier du conflit israélo-palestinien ne fait pas l’unanimité dans les partis politiques et crée des tensions. Les libéraux francophones ne font pas exception à cette situation. Ce mercredi soir, le député fédéral Michel De Maegd a révélé sur Facebook la décision que lui a imposée son président de parti, Georges-Louis Bouchez.

Michel De Maegd remplacé par Denis Ducarme

Il avait été invité pour participer à l’émission « QR » de la RTBF ce mercredi soir, 3 septembre 2025. Il avait d’ailleurs répondu favorablement à l’invitation. Mais finalement, il n’aura pas été présent sur le plateau sur décision de Georges-Louis Bouchez. Et il détaille le fond de l’affaire sur la place publique. « Comme l’a précisé Sacha Daout (le journaliste de la RTBF, modérateur de l’émission, ndlr) à l’antenne, j’aurais dû y participer, en tant que vice-Président de la Commission des Relations extérieures, pour y aborder la question de la reconnaissance de la Palestine. J’avais répondu favorablement à l’invitation de la chaîne. Mais, au dernier moment, le président de mon parti m’a imposé de ne pas m’y rendre, estimant que, je cite, je ne « représente pas la ligne du parti sur ce point », explique Michel De Maegd.

Au dernier moment, le président de mon parti m’a imposé de ne pas m’y rendre, estimant que, je cite, je ne « représente pas la ligne du parti sur ce point.

Il avoue son incompréhension devant l’interdiction de son président qui a envoyé à sa place, Denis Ducarme, un autre député membre de la même commission. « Décision d’autant plus interpellante que j’ai défendu avec la plus grande loyauté l’accord obtenu par notre vice-Premier ministre, David Clarinval, en conseil des ministres restreint. Une position que j’ai tout aussi loyalement rappelée tant dans les médias qu’au Parlement, aujourd’hui, après validation de notre vice-Premier ministre, mais aussi du président Georges-Louis Bouchez lui-même », poursuit-il.

S’indigner face à l’autocratie

Michel De Maegd s’inquiète de la façon dont son président dirige le parti, estimant que sa décision lui interdisant de participer à l’émission de la radio-télévision publique revient à lui mettre une muselière.

« Après six années à la Chambre, je ne peux que m’indigner face à cette dérive autocratique inquiétante et à la mainmise présidentielle sur la démocratie interne au sein de mon parti : empêcher un parlementaire de s’exprimer, alors même qu’il défend la ligne validée par nos représentants gouvernementaux, est pour moi inconcevable. Cette façon de présider, centrée sur les tentatives incessantes de contrôle absolu des parlementaires et des différents médias, ne correspond ni aux valeurs libérales, ni à l’esprit humaniste qui m’animent depuis mon engagement au sein du Mouvement réformateur », observe Michel De Maegd.

Je ne peux que m’indigner face à cette dérive autocratique inquiétante et à la mainmise présidentielle sur la démocratie interne au sein de mon parti.

Il justifie sa sortie sur la place publique par son refus de céder, sans broncher, à la dérive autoritaire du président Bouchez. « Je reste profondément attaché aux idéaux de liberté et de respect, qui sont au cœur du libéralisme. Mais aujourd’hui, je ne reconnais plus le parti dans lequel mon combat politique a commencé. Le libéralisme se fonde sur la démocratie et non sur un présidencratie. Se taire serait céder à l’oppression. Le dénoncer, c’est rester fidèle à ma dignité et aux valeurs qui fondent mon engagement politique. J’en appelle donc à un sursaut des démocrates du MR : il est urgent de retrouver les valeurs de notre mouvement et de réaffirmer notre attachement à un véritable débat démocratique », conclut-il.

Ph. Law.


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